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O'Higgins, Bernardo

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

O'Higgins, Bernardo (1778-1842), chef militaire, homme politique et premier Directeur suprême du Chili indépendant (1817-1823).

2   LES ANNÉES DE FORMATION

Né à Chillán, fils naturel de l’Hispano-Irlandais Ambrosio O’Higgins qui a été gouverneur du Chili (1788) et vice-roi du Pérou (1796), Bernardo O’Higgins est envoyé en Europe (Espagne et Grande-Bretagne) pour compléter sa formation. À Londres, il rencontre les cercles indépendantistes, côtoie le Vénézuélien Francisco de Miranda, rejoint probablement les rangs des francs-maçons (la Logia Cadix) et s’ouvre aux idées des Lumières.

Après une première tentative de retour que le blocus britannique de Cadix interdit, il revient au Chili en 1802, à la suite d’un séjour européen de plus de huit ans. Son père, décédé l’année précédente, lui a légué un patrimoine suffisamment solide pour lui permettre de vivre confortablement (haciendas et têtes de bétail).

3   LE COMBAT POUR L’INDÉPENDANCE

Bernardo O’Higgins entre dans la vie politique en tant que maire de Chillán, avant d’occuper d’autres postes de responsabilité (gouverneur à Laja, en 1810). Dans une période de revendications d’indépendance en Amérique latine, il participe aux premiers mouvements contestataires et devient député du premier congrès chilien réuni en 1810-1811.

À partir de 1812, sa participation à la lutte pour l’émancipation est plus visible lorsqu’il prend le commandement des armées chiliennes. Après quelques victoires, il subit cependant la rude défaite de Rancagua (octobre 1814). O’Higgins parvient à s’enfuir, accompagné de 500 soldats, et traverse les Andes pour rejoindre les forces argentines de José de San Martín. Plus de deux ans de préparation et d’entraînement militaire sont nécessaires pour la revanche et aboutissent, le 12 février 1817, à la victoire de Chacabuco contre les Espagnols. O’Higgins devient alors « Directeur suprême « du Chili, dont il proclame l’indépendance, le 12 février 1818, quelques semaines avant la victoire à Maipú (5 avril 1818) qui consolide l’émancipation chilienne.

4   LA CONSTRUCTION DE L’ÉTAT INDÉPENDANT

En tant que Directeur suprême, O’Higgins s’efforce de libéraliser la société et l’économie du pays et de créer les institutions qui permettent d’asseoir l’État de droit. Selon lui, l’une des premières tâches de l’État est de former des hommes capables de diriger le pays et de consolider le régime.

Dans la première Charte constitutionnelle promulguée sous son autorité (octobre 1818), la vocation libérale de Bernardo O’Higgins, sa tolérance religieuse et les dispositions qu’il fait adopter le font entrer bientôt en contradiction avec les intérêts de l’Église catholique et des propriétaires terriens. Leur réaction est immédiate, favorisée en outre par les agissements de ministres peu scrupuleux. Il s’ensuit une confusion certaine et les derniers mois du mandat de O’Higgins sont assombris par l’application de mesures contradictoires.

En 1822, lorsqu’une nouvelle Constitution vise à prolonger le droit du Directeur à se maintenir au pouvoir pour au moins dix ans, la contestation grandit y compris chez ses anciens partisans. O’Higgins est contraint de démissionner, en janvier 1823, devant une assemblée populaire constituée à Santiago. Le pouvoir est alors assumé par une junte de gouvernement. Déçu et éreinté, il part pour le Pérou où il passe le reste de ses jours.

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