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onomastique

Publié le 13/04/2013

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onomastique, étude historique des noms propres.

L’onomastique est née à la fin du XIXe siècle. Le mot, apparu pour la première fois comme substantif en 1868, désigne l’une des activités des rédacteurs du Dictionnaire topographique de la France commencé en 1860. C’est dire l’importance de la branche toponymique de cette étude, l’autre branche étant l’anthroponymie (étude des noms de personnes).

Dès les années 1880, certains historiens comme Fustel de Coulanges portent leur regard sur l’onomastique. Cependant, celle-ci a trouvé en Albert Dauzat son véritable fondateur, car c’est lui qui a, entre 1926 et 1948 — date de la création de la Revue internationale d’onomastique —, codifié les méthodes et les formules de la discipline.

L’onomastique recourt à l’étymologie. L’analyse de l’origine des noms propres permet en effet, d’une part de les dater, d’autre part d’en discerner la signification première : Montreuil est ainsi la clairière (-euil) ouverte sur une colline (mont-) vers le Xe siècle. L’onomastique donne également de précieux renseignements ethnologiques, l’étymologie identifiant des origines linguistiques différentes : Autun, par exemple, est de fondation romaine (Augustodunum), tandis que Nice est une fondation grecque (Nikaïa).

L’onomastique permet donc d’étudier avec une certaine précision les vagues d’implantation des peuples sur un territoire donné, même si ses conclusions doivent faire l’objet de recoupements rigoureux. Elle permet aussi de suivre les vagues migratoires en étudiant la diffusion de certains anthroponymes à travers le territoire. En ce sens, elle est devenue un outil essentiel pour la géographie des migrations et pour l’analyse cartographique.

Les noms de lieux et de personnes renvoient à de multiples réalités : ils peuvent évoquer des caractères topographiques (une colline, une rivière, une clairière), des activités spécifiques (les Lefebvre renvoient à un forgeron initial), des événements historiques (fondation impériale d’Auguste pour Autun déjà évoqué ; victoires militaires pour les très nombreuses « fermes Magenta « et « fermes Solferino « des terroirs français). Les microtoponymes, attribués à des espaces restreints, rappellent souvent une activité ou un événement.

L’anthroponymie, plus que la toponymie, nécessite des techniques d’approche élaborées : la codification des noms de famille n’est intervenue en France qu’avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 ; auparavant, l’héritage du nom était question de coutume régionale. De plus, les modifications des noms de famille ont été nombreuses (usurpation et anoblissement en sont deux causes possibles).

L’onomastique est un passage obligé pour la plupart des études historiques contemporaines ; elle apparaît pourtant plus comme une science auxiliaire de l’histoire que comme une branche historique autonome.

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