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opposition démocratique (Argentine)

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

opposition démocratique (Argentine), mouvement qui s’est développé en Argentine, dans un contexte où le pouvoir était détenu quasi continuellement par des juntes, à partir des années trente, jusqu’à la défaite essuyée en 1982 par l’Argentine dans le conflit des Malouines.

En 1982, humiliée par sa défaite dans le conflit des Malouines — une guerre qu’elle a provoquée pour faire oublier ses exactions —, l’armée doit quitter le pouvoir et est sévèrement mise en cause par la société civile. Si des officiers, jugés et condamnés en 1985, sont graciés par le président Carlos Menem au début des années quatre-vingt-dix, de nouvelles instructions touchant à des vols de bébés (révélées au monde en 1999) continuent de rappeler la participation de l’institution militaire aux crimes commis pendant les années de la dictature, entre 1976 et 1982.

2   LE DÉBUT DE L’INTERVENTION MILITAIRE

En 1930, le coup d’État du général Uriburu, à la suite de la récession mondiale, interrompt près de soixante-dix années de vie politique constitutionnelle, quoique restreinte du point de vue démocratique, qui ont jeté les bases socio-économiques de l’Argentine contemporaine. Pays d’accueil pour des millions d’immigrants européens, l’Argentine est devenue l’une des nations les plus florissantes du continent latino-américain ; ceci en dépit d’une économie toujours très dépendante des marchés internationaux et d’un système politique peu ouvert et oligarchique.

À partir de cette première intervention militaire, les périodes d’alternance démocratique sont rares et les putschs militaires fréquents. Entre 1930 et 1983, seize généraux sont proclamés présidents de la République, et seulement neuf civils. Sur la même période, six coups d’État réussissent et plusieurs dizaines de « pronunciamientos « échouent. Trois périodes présidentielles seulement vont à leur terme. La contestation de cette présence militaire accrue est assumée par différentes forces sociales et politiques.

3   L’OPPOSITION SOCIOPOLITIQUE

Ainsi, la « décennie infâme « (les années trente), caractérisée par la fraude électorale et par la corruption des militaires et des fonctionnaires, connaît des protestations et révoltes organisées par le parti radical, principalement entre 1933 et 1935. Elles sont marquées par la participation des couches moyennes et des secteurs économiques émergeants, aux côtés des travailleurs de l’industrie.

Par ailleurs, il est indiscutable que le péronisme de la première heure (1945-1955), en dépit de l’ambiguïté du mouvement et de ses liens étroits avec une partie de l’armée, fédère également les aspirations démocratiques de tout un secteur de la société argentine : les milieux populaires et les travailleurs argentins y trouvent un canal d’expression et de revendication.

Ensuite, ces couches populaires sont nettement à la pointe du combat contre l’autorité militaire, dès 1955-1957, et plus tard, dans les années soixante, lorsque l’armée tente d’empêcher, par des interventions répétées, la victoire des candidats soutenus par les électeurs péronistes.

Les couches moyennes, les travailleurs, et en particulier la jeunesse, sont les protagonistes principaux des protestations et des mouvements de rue qui conduisent au retrait des généraux, en 1972, et au retour du général Perón au gouvernement. C’est aussi la jeunesse argentine qui fournit la majeure partie des troupes constituant les organisations de la gauche radicale des années soixante-dix. Elle est, par conséquent, la principale cible de la répression militaire, lorsque l’armée revient au pouvoir, en 1976.

4   LA LUTTE POUR LA VÉRITÉ

En 1982, la majorité de la société argentine salue donc avec soulagement le départ d’une armée défaite et le retour à la vie démocratique et parlementaire. Il faut, toutefois, souligner le rôle de premier ordre joué par les organisations des mères et des parents des 30 000 disparus, notamment le mouvement des Folles de mai. Il s’agit là — et c’est bien la spécificité du mouvement — d’un milieu sociétal réuni par le souvenir des victimes. Leur vocation démocratique et de justice exige que l’on fasse toute la lumière sur les crimes commis par l’institution militaire, y compris le vol des enfants et l’exécution de leurs parents. C’est un fait nouveau en Argentine, et en Amérique latine.

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