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Orson Welles

Publié le 17/01/2022

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 « Ce géant au regard enfantin. « Jean Cocteau
 Le 30 octobre 1938, Orson Welles déclenche une panique collective aux États-Unis lorsqu'il annonce sur les ondes une invasion de Martiens. Ce canular, inspiré du roman la Guerre des mondes de H.G. Wells, lui vaut de signer un contrat avec la RKO, une des grandes Majors qui lui donne carte blanche pour un film. Welles, qui est âgé de vingt-cinq ans, n'a jamais touché une caméra de sa vie. Il réalise Citizen Kane (1941). Pour un coup d'essai, c'est un coup de génie. L'un des plus grands cinéastes de tous les temps vient de naître.
 Élevé par une mère pianiste et un père industriel, le jeune Welles interprète et dirige une trentaines de pièces dans une école privée. Acteur de théâtre, il fonde en 1937 la compagnie du Mercury Theatre à New York et met en scène William Shakespeare.
 Après avoir manipulé les ondes, il dynamite l'écran. Citizen Kane ne ressemble à rien de connu, c'est un météore dans l'histoire du cinéma. Le film s'ouvre sur la mort de Charles Foster Kane, magnat de la presse. Un journaliste enquête sur son passé avec, pour seul indice, son dernier mot prononcé : « Rosebud « (« bouton de rose «). Ce film est inspiré de la vie de William Randolph Hearst, grand patron de presse. Welles a modifié toutes les composantes de la mise en scène cinématographique : effets spéciaux, jeux de lumière, cadrages grand angle. Emblème de l'artiste démiurge, à la fois réalisateur, scénariste, interprète principal et producteur, Welles rompt avec les codes formels et crée le cinéma moderne.
 Avec la Splendeur des Amberson (1942), la Dame de Shanghai (1948), Welles renoue avec Griffith et le cinéma muet. En 1943, il épouse l'actrice plantureuse Rita Hayworth. Mais Hollywood refuse que celle-ci joue dans la Dame de Shanghai (1948). Résultat, ce film est un échec commercial cinglant; Welles devient l'enfant maudit d'Hollywood. Welles s'en va en Europe finir sa trilogie shakespearienne avec Macbeth (1948) Othello (1952) et Falstaff (1966). Ses profondeurs de champ, ses plongées et contre-plongées, ses décadrages, lui valent la considération des professionnels; en témoigne la Soif du mal (1958) que Welles réalise à la demande expresse de Charlton Heston, vedette du film.
 Il adapte le Procès de Kafka en 1962. La méfiance des producteurs, renforcée par l'incompréhension du public, le contraint à l'inactivité, faute de moyens financiers. Peut-être est-ce pour cela qu'il aborde chaque film comme s'il était son premier, avec l'émerveillement d'un enfant qui découvre le cinéma. Un monstre sacré du septième art disparaît en 1985.

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