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Ortega, Daniel

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Ortega, Daniel (1945- ), homme d’État nicaraguayen, président de la république du Nicaragua de 1984 à 1990 et à partir de 2007.

2   LES ANNÉES DE LUTTE CONTRE LA DICTATURE SOMOZISTE

Né à La Libertad, Daniel Ortega commence des études de droit à l’université d’Amérique centrale de Managua. Il abandonne la faculté en 1963 pour se rallier au Front sandiniste de libération nationale (FSLN) et se consacrer à la lutte contre la dictature du clan Somoza, au pouvoir depuis 1956. En 1967, il prend la tête du Mouvement urbain de résistance, la plus modérée des trois factions du FSLN en guérilla contre Somoza. Incarcéré de 1967 à 1974 pour le cambriolage d’une banque, il est exilé à Cuba à sa sortie de prison mais regagne clandestinement le Nicaragua pour rejoindre le FSLN.

3   LE RÉGIME SANDINISTE
3.1   La mise en place d’un État marxiste

À la chute du dictateur Anastasio Somoza Debayle, en juillet 1979, Daniel Ortega participe au gouvernement de Reconstruction nationale formé par les sandinistes, soutenu par l’ensemble de la population. Après le retrait de Violeta Chamorro, opposée à l’orientation marxiste du nouveau gouvernement, il prend la direction de la junte sandiniste. Celle-ci s’attelle à la reconstruction du pays dévasté par la dynastie Somoza durant la plus longue dictature de l’histoire de l’Amérique latine. Daniel Ortega met en œuvre un plan de développement d’inspiration socialiste en lançant notamment un vaste programme de nationalisations, une réforme agraire comprenant, entre autres, la confiscation des terres, une campagne d’alphabétisation et en développant l’accès aux soins et à l’enseignement. Contraint de se tourner vers l’extérieur pour trouver l’aide financière nécessaire à la reconstruction du pays, tout en préservant sa neutralité et sa pluralité économique, il s’efforce de trouver un soutien financier auprès des pays d’Amérique latine et d’Europe occidentale.

3.2   Le président élu d’un pays en guerre civile

Avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan, qui succède à Jimmy Carter à la présidence des États-Unis en 1981, les relations entre le Nicaragua et son puissant voisin changent radicalement. Le gouvernement américain suspend son aide financière et multiplie les pressions économiques, militaires et diplomatiques contre la junte sandiniste. Les États-Unis apportent notamment leur soutien aux contre-révolutionnaires (les contras) qui luttent contre les forces sandinistes au nord et au sud du pays, et minent les ports nicaraguayens.

En 1984, Daniel Ortega est élu président de la République avec 67 p. 100 des voix. La participation qui s’élève à 79 p. 100 témoigne de la permanence du soutien de la population au leader sandiniste élu pour six ans à la tête de l’État. La même année, il établit des négociations avec les responsables politiques américains et accepte de signer le traité de paix régional rédigé par le groupe Contadora (Colombie, Mexique, Panamá et Venezuela). Au terme d’une longue guerre civile, très coûteuse pour les sandinistes et pour l’économie nationale (les États-Unis imposent un embargo commercial depuis 1985 au pays), il accepte d’organiser des élections libres en 1990 en contrepartie du désarmement des contras.

4   LES TENTATIVES DE RECONQUÊTE DU POUVOIR

Daniel Ortega, président sortant, obtient 40,8 p. 100 des suffrages aux élections de février 1990. Il est battu par Violeta Chamorro, candidate d’une coalition conservatrice soutenue par les États-Unis, qui recueille 54,7 p. 100 des suffrages. Alors que la nouvelle présidente a consenti à maintenir des sandinistes au sein du gouvernement et à la tête de l’armée, Daniel Ortega, nommé secrétaire général du FSLN en juillet 1991, contribue à l’affaiblissement de son parti par ses méthodes autoritaires. En février 1995, le général Humberto Ortega, frère de Daniel Ortega et ministre de la Défense, doit quitter son poste sous les pressions nationales et internationales.

Daniel Ortega est une nouvelle fois battu à l’élection présidentielle d’octobre 1996, par le candidat de l’Alliance libérale Arnoldo Alemán, qui recueille 51,02 p. 100 des suffrages, le leader sandiniste en obtenant 37,75 p. 100.

Fort de la victoire du FSLN aux élections municipales de novembre 2000, Daniel Ortega se porte une nouvelle fois candidat à l’élection présidentielle de novembre 2001, contre le candidat du Parti libéral constitutionnaliste (PLC), Enrique Bolanos. Daniel Ortega, qui a transformé le FSLN en parti social-démocrate depuis 1995, axe sa campagne sur la réconciliation nationale, la paix civile et l’amour. Alors que les sondages pronostiquent un duel au coude à coude, Daniel Ortega échoue pour la troisième fois consécutive avec 42,3 p. 100 des suffrages contre 56,3 p. 100 pour Enrique Bolanos. Après avoir reconnu sa défaite, il appelle à une « opposition critique mais constructive «. Il siège à l’Assemblée nationale auprès d’Arnoldo Alemán, en vertu d’un amendement à la Constitution qui garantit un siège de député pour le président de la République sortant et un pour le candidat arrivé deuxième lors du scrutin présidentiel, et conclut un pacte de partage des pouvoirs avec l’ancien président, malgré la condamnation de celui-ci pour corruption, qui aboutit à une paralysie des institutions et suscite de nombreuses critiques dans les rangs sandinistes.

5   UN NOUVEAU MANDAT DE PRÉSIDENT

Lors de sa quatrième tentative en novembre 2006, seize ans après avoir quitté le pouvoir, Daniel Ortega est élu à la présidence de la République face à Eduardo Montealegre, avec 37,99 p. 100 des voix et une marge suffisante pour l’emporter dès le premier tour. Affichant ses volontés de réconciliation nationale, il a pour colistier un ancien dirigeant de la Contra et adopte un discours modéré, annonçant qu’il respectera la propriété privée et l’économie de marché et cherchera à favoriser les investissements étrangers. Malgré ces prises de positions modérées, le retour au pouvoir du leader sandiniste est observé avec méfiance par l’administration de George W. Bush, qui comprend d’anciens responsables de la lutte contre les sandinistes pendant le gouvernement Reagan, dans un contexte marqué par de nombreuses victoires de la gauche en Amérique latine au cours de l’année 2006. En revanche, au Nicaragua, Daniel Ortega est soutenu par une population très jeune (près de 60 p. 100 de la population a moins de 24 ans en 2006) qui en majorité n’a pas connu la période sandiniste.

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