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Ossip Émiliévitch Mandelstam

Publié le 22/02/2012

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1891-1938

Mandelstam, fils d’un commerçant juif de Varsovie, fait des études classiques à Heidelberg et Saint-Pétersbourg avant de publier ses premiers poèmes dans la revue d’art Apollon. D’emblée, il s’impose comme le chef de file de l’acméisme, mouvement poétique dont il a défini la doctrine : en réaction contre le symbolisme, l’acméisme (qui vient du grec acmé, apogée) refuse toute ornementation superflue, tout recours à l’abstraction. Chaque thème, puisé dans les limites concrètes de l’existence, est servi par un langage dépouillé et rigoureux.

La révolution russe, que Mandelstam décrit comme un “ immense, maladroit et grinçant coup de barre ”, et la guerre civile le chassent de Moscou. Réfugié en Crimée et en Géorgie, il se plie difficilement aux contraintes imposées par le nouveau pouvoir aux artistes. D’autant plus que sa poésie paraît anachronique à la critique “ prolétarienne ” des années 20.

En 1934, il est arrêté une première fois pour avoir écrit un poème satirique sur Staline et envoyé trois ans dans un camp de l’Oural. Revenu à Moscou en 1937 mais complètement écarté de la vie intellectuelle, il vit dans un grand dénuement matériel. Tous les poèmes de cette période, publiés par sa femme Nadejda en 1962 seulement, traduisent sa résignation désespérée et son accablement moral, en des vers violemment expressifs. Arrêté de nouveau en 1938, il meurt d’épuisement au cours de son transfert vers un camp de Sibérie orientale.

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