Palacký, Franti¨ek

Palacký, František (1798-1876), historien et homme politique tchèque.

Né à Hodslavice (Moravie) et fils d’un instituteur de village, František Palacký étudie au lycée évangéliste de Presbourg (aujourd’hui Bratislava) avant de s’installer à Prague en 1823. Bien que les autorités autrichiennes soient hostiles aux thèmes d’études slaves, il est quelque peu protégé par l’amitié qui le lie à Josef Dobrovsky — spécialiste de la langue tchèque —, et par l’intérêt que porte la noblesse à l’histoire de la Bohême. En 1827, Palacký devient le premier rédacteur en chef du Bulletin du musée national de Bohême, qui va devenir le principal magazine littéraire de Bohême. Deux ans plus tard, il est nommé archiviste des États du royaume de Bohême et, à ce titre, rédige en allemand une Histoire de la Bohême (1836) — dont une version tchèque paraît en 1848, sous le titre d’Histoire de la nation tchèque en Bohême et en Moravie. En dépit des tentatives de censure de la police autrichienne, cette œuvre maîtresse de Palacký devient rapidement un ouvrage de référence sur l’histoire des Slaves tchèques.

Le nationalisme culturel de Palacký débouche bientôt sur un programme politique. Membre du comité de Saint-Wenceslas durant le « Printemps des peuples « de 1848, il est également nommé au Parlement de Francfort, assemblée impériale allemande. Mais, dans une lettre ouverte du 11 avril 1848, il décline cette nomination, déclarant refuser la présence de députés tchèques au Parlement allemand. En juin, il préside le Congrès panslave de Prague avant de siéger aux Parlements de Vienne et de Kremsier.

En 1852, à la suite de l’échec de la tentative de fédération entre l’Allemagne méridionale et les États slaves, il se retire de la vie politique. Cependant, il est attiré par l’atmosphère plus libérale du Sénat autrichien et du Parlement bohémien où, en 1860 et 1861, il dirige le parti national-fédéral. Jusqu’à la fin de sa vie, il s’efforce d’obtenir l’autonomie tchèque et lutte, à partir de 1867, contre le Compromis ayant érigé un Empire austro-hongrois aux dépens des revendications nationalistes des différents États qui composent ce dernier.