panaméricaines, conférences

panaméricaines, conférences, cycle de conférences qui a pour objet le renforcement de la coopération entre les pays du continent américain. Depuis 1948, c’est l’Organisation des États américains (OEA) qui constitue l’organe institutionnel de panaméricanisme.

Le panaméricanisme, qui vise à renforcer la solidarité politique et économique entre les États du continent américain, naît au début du XIX^e siècle à la suite des mouvements de libération de l’Amérique latine. Simón Bolívar organise le premier congrès interaméricain à Panamá en 1826. Dans l’esprit du Libertador, ce congrès doit constituer un tournant dans l’histoire du continent, l’idée panaméricaine constituant l’idéal pour lequel il a mené la lutte contre l’occupant espagnol.

Malgré la position du président James Monroe qui voit d’un œil favorable l’émancipation des nouvelles républiques latino-américaines qui se libèrent de la tutelle européenne, les États-Unis ne jouent qu’un rôle mineur dans les débuts du mouvement, avant de manifester à son égard des velléités impérialistes. Ce n’est qu’après la guerre de Sécession (1861-1865) que les États-Unis manifestent de l’intérêt en faveur de leurs voisins. L’idée panaméricaine sert ainsi de prétexte pour dissimuler des prétentions coloniales.

La première conférence véritablement panaméricaine, qui rassemble tous les États du continent américain à l’exception de la République dominicaine, a lieu à Washington le 2 octobre 1889. Elle se donne pour objet de favoriser les échanges commerciaux intercontinentaux. Elle dote la conférence d’un organe institutionnel permanent : le Bureau des républiques américaines. À partir de 1901, avec la Conférence de Mexico, l’Union panaméricaine adopte le principe d’une réunion tous les quatre ans : chacune d’elles se tient dans une ville différente, autour d’un thème particulier.

Les conférences suivantes constituent l’occasion d’approfondir cette coopération et d’étendre la solidarité continentale à d’autres domaines que le commerce. La Conférence de Santiago (Chili), en 1923, consacre la signature d’un pacte de non-agression entre les nations américaines. La Conférence de Lima (Pérou), en 1936, réaffirme cette solidarité des armes entre États américains. Chacun des participants paraphe des accords de défense mutuelle contre toute intervention militaire étrangère.

La IX^e Conférence panaméricaine, la première après la fin de la Seconde Guerre mondiale, se tient à Bogotá (Colombie) en 1948. La Charte qui y est adoptée constitue l’acte fondateur de l’OEA, dont l’ancienne Union panaméricaine devient le secrétariat général. La X^e Conférence, qui se tient à Caracas (Venezuela) en 1954, marque le début des dissensions interaméricaines, et constitue la dernière conférence panaméricaine à proprement parler. Les points de désaccord sont nombreux et de nature diverses, mais toutes les incompréhensions se focalisent autour de la déception des États latino-américains de voir la manne américaine converger vers l’Europe, en application du plan Marshall, alors que le sud du continent est en proie au sous développement.

À titre de concessions, la Charte de Bogotá sera amendée, notamment en matière de coopération économique, donnant ainsi partiellement satisfaction aux États sud-américains. Cependant les tentatives d’intégration économique s’effectuent au sein d’institutions plus restreintes comme la Communauté andine des nations (CAN).