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pangermanisme

Publié le 12/02/2013

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1   PRÉSENTATION

pangermanisme, mouvement né au XIXe siècle qui vise à rassembler sous une même autorité tous les peuples d’origine germanique.

2   LES FONDEMENTS DE LA THÉORIE PANGERMANISTE

Après les guerres de libération contre Napoléon Ier, le rêve d’un dessein national se dessine chez les intellectuels allemands exaspérés par la domination française. Fichte, dans les Discours de la nation allemande (1808), exalte la supériorité de l’Allemagne et assigne à son peuple une mission spirituelle. Arndt réclame, dans ses ouvrages teintés de chauvinisme, la possession des deux rives du Rhin « aussi loin que résonne la langue allemande «. Sous l’influence de libéraux comme l’économiste Friedrich List (lequel propose la création d’un système douanier allemand et un expansionnisme fondé sur une économie coloniale puissante), l’union allemande se concrétise économiquement avec le Zollverein.

À partir de 1848 s’affirme une opposition de conception géopolitique entre partisans d’une « Grande Allemagne « (incluant l’Autriche) et ceux d’une « Petite Allemagne «, uniquement rassemblée autour de la Prusse. Sous Bismarck, après la guerre franco-allemande de 1870, se formule pour un temps le choix politique de la « Petite Allemagne «. Néanmoins, dès le renvoi du « Chancelier de fer « en 1890, l’idéologie pangermaniste et conquérante s’affirme.

Ce mouvement fonde ses revendications sur deux théories : d’une part, le besoin de développer l’union économique et politique de tous les peuples d’origine germanique et, d’autre part, la « théorie de la supériorité du peuple allemand «, théorie développée paradoxalement par un Français — Arthur de Gobineau (Essai sur l’inégalité des races humaines, 1853) — et un Allemand d’origine anglaise — Houston Stewart Chamberlain (les Fondements du XIXe siècle, 1899). Sous l’influence du pangermanisme, l’empereur Guillaume II entreprend la Weltpolitik (politique mondiale) et affirme sa volonté de colonisation.

3   LE PANGERMANISME À SON APOGÉE

En 1891 est fondée à Berlin « la Ligue générale allemande «, réorganisée sous le nom de « Ligue pangermaniste « (Alldeutscher Verband) en 1894 par Ernst Hasse. Puissant élément de propagande, la Ligue propage ses théories par des tracts, des livres et des conférences. S’étendant au-delà des frontières du IIe Reich, le pangermanisme cherche à accentuer le mouvement colonial proposé au début du siècle, à défendre l’idée de race (Volkstum) et à faire prendre conscience aux ressortissants allemands d’une unité culturelle transcendant les frontières. Il trouve un écho favorable chez les Allemands d’Autriche-Hongrie, et des hommes politiques viennois, comme Karl Lueger et Georg von Schönerer, y adhèrent en professant leurs théories pangermanistes et antisémites.

La Première Guerre mondiale détourne le pangermanisme de ses ambitions coloniales et le dirige vers une politique d’expansion continentale. Ainsi Adolf Hitler, dans Mein Kampf (1925), proclame que l’Allemagne doit se tourner vers l’Est et abandonner l’expansion outre-mer. De plus, dans le même esprit que Hitler, Hans Grimm publie en 1926 son ouvrage Volk ohne Raum (« Peuple sans espace «) dans lequel il réclame un espace vital pour une race supérieure.

Sous le IIIe Reich, les théories pangermanistes deviennent l’assise de la politique du gouvernement national-socialiste. Les annexions de territoires abritant des populations de souche allemande (Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne), durant les années trente, servent de prétexte à la réalisation des ambitions pangermanistes de l’Allemagne nazie : constituer une « Grande Allemagne « au cœur de l’Europe.

La défaite allemande à la fin de la Seconde Guerre mondiale sonne le glas de cette politique d’expansion « nationale «.

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