Devoir de Philosophie

Pâques sanglantes

Publié le 19/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Pâques sanglantes, insurrection armée des nationalistes irlandais contre la présence britannique en Irlande (1916).

Entre le 24 et le 29 avril 1916, des insurgés irlandais, et notamment dublinois, souhaitent arracher par la force, à une Angleterre colonisatrice, la liberté politique et l’établissement d’une République irlandaise. Ces « Pâques sanglantes « s’achèvent dans un bain de sang et une répression sans merci.

2   UNE REVENDICATION POLITIQUE

En septembre 1914, alors que le Royaume-Uni est engagé dans la guerre contre l’Allemagne, le roi George V signe le Home Rule Bill dont il suspend cependant l’application jusqu’à la fin des hostilités. Après un siècle de lutte nationaliste, la suspension de cette loi — accordant une certaine autonomie politique à l’Irlande — ulcère les nationalistes irlandais et contribue au développement (ou au renforcement) de plusieurs organisations armées clandestines : l’Armée des citoyens, un groupe de Dublinois dirigé par le syndicaliste Jim Larkin et le socialiste James Connolly ; les Irish Volunteers, une organisation nationaliste ; et le Sinn Féin, une société secrète dont les membres réclament l’indépendance totale de l’île.

L’insurrection de 1916 est organisée par les dirigeants de ces organisations, notamment l’agent consulaire britannique sir Roger Casement, le professeur Patrick Pearse et le poète Thomas MacDonagh.

3   DES INSURGÉS MAL ÉQUIPÉS

Les hostilités commencent le lundi de Pâques à midi, le 24 avril 1916, lorsqu’une proclamation d’un « Gouvernement provisoire de la République irlandaise « annonce l’indépendance et la souveraineté de l’Irlande : menés par Patrick Pearse, 2 000 hommes prennent alors le contrôle de la poste de Dublin (le General Post Office) et d’autres points stratégiques de la ville (palais de Justice, gares, etc.). Forts de ces premiers succès, les insurgés s’emparent d’autres positions pendant la nuit et, au matin du 25 avril, ils contrôlent une grande partie de la ville. Ils ont bénéficié de l’effet de surprise, mais ils ne possèdent pas les moyens militaires pour mener une révolte de longue durée ; néanmoins, « les forces républicaines se battent partout avec une magnifique bravoure « comme en témoigne, au matin du deuxième jour, le président du gouvernement provisoire, Patrick Pearse. Durant cette journée du mardi, les insurgés consolident leurs positions en construisant de nombreuses barricades.

Le mercredi 26 avril, les troupes britanniques commencent à débarquer et entament une contre-offensive. La loi martiale est proclamée dans toute l’Irlande. Des combats de rue féroces ont lieu à Dublin, au cours desquels l’armée britannique reprend peu à peu les positions occupées par les Irlandais ; « c’est Ypres sur la Liffey, « remarquent les Britanniques fraîchement débarqués, tant la ville est en flammes et les combats sans merci. Le vendredi 28, les Anglais prennent d’assaut le bâtiment de la poste, quartier général des insurgés, qui brûle dans la nuit. Comprenant qu’il est inutile de résister plus longtemps aux bombardements, Patrick Pearse se rend sans conditions dans l’après-midi du 29 avril.

Dans le reste du pays, le mouvement insurrectionnel a été sporadique et seules quelques villes se sont soulevées, telles Ashbourne, Enniscorthy ou Swords.

4   UNE RÉPRESSION RAPIDE ET SANS MERCI

La « république d’Irlande « a vécu quelques jours et les Britanniques font immédiatement comparaître les meneurs de la rébellion en cour martiale. Quinze d’entre eux — dont Pearse, MacDonagh et Connolly — sont condamnés à mort et fusillés en mai 1916. Quatre chefs également condamnés à mort, dont « l’Américain « Eamon De Valera, voient leur peine commuée en travaux forcés à perpétuité ; De Valera et quelques autres sont graciés l’année suivante. Sir Roger Casement, inculpé de haute trahison, est pendu en août 1916. Certains insurgés sont condamnés à de longues peines d’emprisonnement.

Malgré son sanglant échec, la rébellion des patriotes s’inscrit dans la lente marche vers l’émancipation irlandaise entamée au xixe siècle. Élevés en martyrs, les insurgés sont immédiatement idéalisés par le peuple irlandais et la violente répression britannique creuse le fossé entre les aspirations de l’île et l’autorité métropolitaine. Les Pâques sanglantes de 1916 marquent un tournant dans l’histoire de la nation irlandaise : c’est la première lutte armée d’une série de révoltes qui aboutissent dans un premier temps à la création d’un État libre d’Irlande (Irish Free State, 1921), puis à la proclamation de la république d’Irlande (faite le lundi de Pâques 1949).

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles