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parti nazi

Publié le 19/02/2013

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nazi

1   PRÉSENTATION

parti nazi, parti politique allemand qui, après avoir été un petit parti d’extrême droite au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis une force politique significative vers la fin de la République de Weimar, est devenu le parti unique pendant la période du national-socialisme (1933-1945).

2   LES DÉBUTS DU PARTI NAZI (1919-1925)
2.1   La fondation du parti nazi

Le parti nazi est fondé le 5 janvier 1919 à Munich par le serrurier Anton Drexler et le journaliste Karl Harrer sous le nom de Parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeitspartei, DAP), avant de devenir le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP), le 8 août 1920.

Adolf Hitler y adhère le 12 septembre 1919 ; il y occupe à partir de janvier 1920 les fonctions de chef de la propagande. Le 29 juillet 1921, il est élu à la présidence du parti avec les pleins pouvoirs : désormais, c’est le Führerprinzip (« principe du chef «) qui s’impose ; le système de prise de décision à la majorité est aboli.

2.2   Les 25 points du parti nazi

Le programme en 25 points du 24 février 1920, rédigé par Drexler et Hitler, se caractérise par un antilibéralisme, un anticapitalisme, un anti-impérialisme et surtout un antisémitisme prononcés. Ce sont surtout les quatre premiers points de ce programme qui seront décisifs pour la politique et l’idéologie du parti nazi, à savoir : la création d’une Grande Allemagne, au sein de laquelle tous les Allemands seront regroupés ; l’abrogation du traité de Versailles ; la conquête de colonies pour l’Allemagne ; la non-citoyenneté pour tous les Juifs vivant en Allemagne. Contrairement à ce que pourrait laisser croire son nom, le parti national-socialiste est fondé sur l’opposition au socialisme et au marxisme, même si son programme se présente comme destiné en premier lieu aux classes défavorisées et aux membres de la classe moyenne qui risquent la paupérisation.

Dès 1920, la croix gammée est l’emblème du parti et le Völkischer Beobachter (« l’Observateur raciste «) est son organe central. En 1923, Alfred Rosenberg, le principal théoricien du parti, devient rédacteur en chef du journal. En 1944, le journal atteindra un tirage quotidien de 1,7 million d’exemplaires.

2.3   L’appui de la SA

En 1920 est créée la SA (Sturmabteilung, « sections d’assaut «), pour servir dans un premier temps de service d’ordre lors des réunions du parti. Elle devient en 1921, sous la direction d’Ernst Röhm, un groupe de combat paramilitaire. Par ses actions violentes, la SA jouera un rôle essentiel dans la reconnaissance et la montée en puissance du parti. En 1922, en Prusse comme dans quelques autres Länder du nord et du centre de l’Allemagne, le NSDAP est interdit en raison de son extrémisme et des violences commises par la SA.

Après cette interdiction, il n’y a plus qu’en Bavière que le parti nazi conserve une audience relative, ce qui ne l’empêche pas, au contraire, de se manifester bruyamment. Il peut, d’ailleurs, compter sur le soutien de forces conservatrices et anticommunistes issues des rangs de l’armée, de l’administration et du patronat.

2.4   L’échec du putsch de Munich

En novembre 1923, Hitler pense pouvoir profiter de la situation politique tant en Bavière que dans le Reich pour fomenter un coup d’État, d’abord contre le gouvernement bavarois, puis contre celui du Reich. Sa tentative de putsch du 9 novembre, le putsch de Munich, organisé conjointement avec Erich Ludendorff, échoue ; la propagande nazie fera plus tard de cette « Marche sur la Feldernhalle « un acte historique et instituera le 9 novembre comme jour anniversaire du parti.

Après l’échec du putsch, le NSDAP, la SA (qui rassemble 30 000 hommes), ainsi que le Völkischer Beobachter sont interdits ; mais le parti nazi, qui au moment de son interdiction compte environ 55 000 membres, poursuit ses activités au sein de diverses organisations populistes et antisémites jusqu’à ce que l’interdiction soit levée, en février 1925.

3   LA CONSOLIDATION DU PARTI NAZI (1925-1930)
3.1   La stratégie légaliste

Au cours de son bref emprisonnement en 1924, Hitler rédige Mein Kampf, ouvrage confus dans lequel il condense la doctrine du parti nazi : les futurs fondements de l’État nazi sont le racisme et l’expansion du peuple allemand hors de ses frontières par la guerre. Après l’échec de sa tentative de putsch, Hitler modifie sa stratégie pour parvenir à ses fins : « Au lieu de prendre le pouvoir par les armes, nous allons pointer notre nez au Reichstag, ce qui ne manquera pas de faire bisquer les députés catholiques et les députés marxistes. Même si cela prend plus longtemps de les mettre en minorité que de les passer par les armes, c’est leur propre Constitution qui nous garantira le succès final. « Hitler abandonne donc toute idée de coup d’État et ambitionne de prendre le pouvoir légalement en passant par les élections et le Reichstag.

Lors de la reconstitution du parti le 27 février 1925 à la Bürgerbräukeller (une brasserie de Munich), Hitler renonce encore une fois publiquement à toute tentative de renversement du régime par la violence et promet de s’emparer du pouvoir par les voies légales. La même année il reforme la SA et crée la SS (Schutz Staffel, « section de protection «), dans un premier temps dans le cadre de la SA, pour en faire sa garde personnelle.

3.2   Une propagande efficace

À l’occasion de sa reconstitution, le parti s’organise tout de suite au niveau du Reich ; la direction générale du parti — d’abord subdivisé en Gaue (« régions «) et en groupes locaux — siège à Munich. Fin 1925, le parti nazi compte environ 27 000 membres. Le renforcement de l’organisation du parti et de son emprise sur la société ainsi que la crise économique de 1929 vont aboutir à une augmentation rapide des effectifs du parti. Il totalise près de 50 000 membres en 1926, environ 72 000 en 1927, et environ 100 000 en 1928. En 1929, le nombre d’adhérents passe à 150 000, pour atteindre 400 000 en 1930.

C’est au cours de la phase de consolidation que le Führerprinzip devient la règle absolue au sein du parti nazi : la volonté politique s’y exprime via les directives données par la tête du parti à ses adhérents. C'est de ce moment également que date l’instauration du culte du chef, que la propagande renforce et exploite ; dès 1923, le salut « Heil Hitler « devient progressivement l’usage au sein du parti. Par ailleurs, le NSDAP fait de ses moyens de propagande des moyens d’action extrêmement efficaces : il renforce ses activités d’agitation politique ; organise des manifestations de masse, comme la journée du parti à Weimar (1926) et à Nuremberg (1927, 1929) ; il veille à se rendre plus attirant pour certains milieux en arborant avec ostentation des caractéristiques et des attitudes paramilitaires, comme les uniformes, la musique militaire et les parades. Il se montre toujours prêt à la violence envers ses opposants politiques et n’hésite pas à passer à l’acte.

Au cours de cette période de consolidation, l’essentiel de l’activité du parti porte sur une propagande agressive visant à diffamer ses adversaires politiques.

4   MONTÉE EN PUISSANCE ET PRISE DU POUVOIR (1930-1933)
4.1   Le premier parti du Reichstag

C’est dans la foulée de la crise économique de 1929 que commence l’ascension ininterrompue du parti nazi. Lors des élections au Reichstag du 20 mai 1928, le NSDAP avait obtenu 2,6 p. 100 des voix (12 députés) ; lors des élections du 14 septembre 1930, il atteint 18,3 p. 100 des voix et devient, avec 107 députés au Reichstag, le parti le plus important après le Parti social-démocrate allemand (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD). Le 31 juillet 1932, le parti nazi recueille 37,3 p. 100 des voix et devient, avec 230 sièges, le premier parti du Reichstag. Entre 1930 et 1931 son nombre d’adhérents double pour passer à 800 000. Depuis fin 1929, il est également représenté dans la plupart des parlements régionaux, et depuis 1930, il participe au gouvernement de certains des plus petits Länder.

Cette montée en puissance est favorisée par des alliances opportunistes avec des forces antirépublicaines établies dans tous les secteurs de la société, comme par exemple le front de Harzburg, formé avec entre autres le Parti national-allemand (Deutschnationale Volkspartei, DNVP) d’Alfred Hugenberg. Désormais, le NSDAP apparaît aux yeux de beaucoup comme une alternative souhaitable à la République de Weimar, et il parvient, grâce à une propagande agressive, à recruter des adhérents dans toutes les couches de la population. Les classes moyennes et les paysans sont toutefois sur-représentés par rapport aux ouvriers au sein du parti.

4.2   Hitler, chancelier du Reich

Malgré le succès électoral de son parti en juillet 1932, Hitler refuse de participer au gouvernement : en tant que chef du parti le plus puissant, il exige que lui soit attribué le poste de chancelier, ce que le président du Reich, le maréchal Paul von Hindenburg, n’est pas encore prêt à lui accorder. L’attitude intransigeante d’Hitler provoque des frictions au sein du parti, entre autres avec Georg Strasser, et éloigne du parti de nombreux adhérents et de nombreux électeurs — lors des élections au Reichstag du 6 novembre 1932, le parti nazi recule de 4 p. 100, ce qui ne l’empêche pas toutefois de rester le parti le plus fort.

Soumis à de fortes pressions de la part de personnalités conservatrices, comme Franz von Papen et Alfred Hugenberg, Hindenburg nomme finalement Hitler chancelier du Reich le 30 janvier 1933, à la tête d’un gouvernement de coalition NSDAP / DNVP.

5   LE PARTI NAZI, PARTI UNIQUE DU TROISIÈME REICH (1933-1945)
5.1   Un État à parti unique

Dès après l’incendie du Reichstag le 27 février 1933, le Parti communiste allemand (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD) est décapité ; en juin 1933, le SPD est interdit ; et au cours du même mois et du mois suivant, tous les partis restants, à l’exception bien sûr du parti nazi, décident de leur dissolution ou y sont contraints. La « Loi portant interdiction de la reconstitution des partis « du 14 juillet 1933 fait du NSDAP le seul parti autorisé et la seule force politique du pays et la loi sur la « Sauvegarde de l’unité du parti et de l’État « du 1er décembre 1933 le définit comme « dépositaire de la nation allemande de l’État et indissociable de l’État «. Le Reich allemand est devenu un État à parti unique.

Au début de 1933, le parti nazi compte 1,5 million de membres ; à la fin du Troisième Reich, il en comptera quelque 8,5 millions.

5.2   L’encadrement totalitaire de la population

Au sein du Troisième Reich, le NSDAP est un parti centralisé avec Adolf Hitler comme chef omnipotent. Depuis 1933, son représentant est Rudolf Hess ; il sera remplacé par Martin Bormann en 1941. Sous leur autorité se trouvent 18 Reichsleiter, responsables des différents secteurs d’activité du parti (presse, propagande, agriculture, etc.) et pour la plupart également titulaires de hautes fonctions au niveau de l’État. Les subdivisions territoriales sont constituées de 34 Gaue (« régions « — il y en aura 41 à partir de 1940), eux-mêmes subdivisés successivement en Kreise (« districts «), Ortsgruppe (« groupes locaux «), Zelle (« cellules «) et enfin Blocks (« blocs, pâtés de maison «). La plus petite subdivision, le bloc, concerne de quarante à soixante foyers, une cellule quatre à huit blocs, un groupe local trois à cinq cellules et un district un nombre variable de groupes locaux. Le district est la plus grande subdivision du Gau. L’objectif de ce découpage strict est d’encadrer le plus possible la population et de créer ainsi un parti qui se confonde avec l’État et avec la société.

Les organisations internes du NSDAP, comme par exemple la SA, la SS, les organisations de jeunes (Jeunesse hitlérienne), de femmes (NS Frauenschaft) sont les composantes essentielles du parti ; les organisations affiliées, comme le Front du travail allemand (Deutsche Arbeitsfront, DAF), le Nationalsozialistische Volkswohlfahrt (NSV — organisation du « bien-être du peuple «) et les différentes ligues professionnelles (médecins, fonctionnaires, juristes, techniciens, etc.) existaient en général avant 1933 et passent sous la coupe du parti à l’occasion de la Gleichschaltung (la « mise au pas «), résumée par la formule « Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer «. Grâce à ces organisations internes et affiliées, le parti nazi couvre quasiment tous les secteurs de la société ; elles lui permettent de contrôler et d’endoctriner l’essentiel de la population.

Après l’élimination de la SA lors de la « Nuit des longs couteaux « le 30 juin 1934, soi-disant provoquée par un putsch de Röhm, la SS, avec ses différents services et organisations propres, devient l’instrument de pouvoir le plus important du parti.

5.3   La fin du parti nazi

Après s’être identifié à l’État nazi, totalitaire et raciste, le NSDAP et toutes les organisations qui lui sont affiliées sont interdits par les puissances alliées victorieuses en septembre 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Au cours des procès de Nuremberg, le parti nazi est condamné comme organisation criminelle.

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