Pérou. Puno, roseaux pour la fabrication des barques.

Un jour, le dieu Viracocha sortit du lac Titicaca pour créer le monde et les Indiens. Ainsi pensent les habitants que-chuas de ces hauts plateaux péruviens. Cette Indienne, qui parle encore la langue aymara, habite près de Puno, à l'arrière-plan. Si elle dresse encore deux fagots de "totoras", elle aura réuni assez de roseaux pour fabriquer deux balsas. C'est ainsi qu'on appelle les barques des pêcheurs du lac. Alors son mari et son frère travailleront pendant quelques jours. Avec trois paquets de roseaux, ils formeront trois fuseaux liés avec des tresses, le fuseau médian étant le cœur de la balsa, plus court et moins épais que les autres. Les cannes seront tassées avec un marteau de pierre, puis arrosées pour qu'elles ne sèchent pas. La balsa peut avoir ou non une voile ; une gaffe à trois dents la dirige, crochant sur le fond vaseux de ce lac aux rives plates. La durée d'une barque est de six à douze mois. Si le niveau des eaux baisse, les champs de roseaux se dessèchent et deviennent des bancs de sable stérile.