Petite-Entente

Petite-Entente, alliance de défense mutuelle conclue, par une série de pactes bilatéraux, entre la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Yougoslavie de 1920 à 1922, et dont l'objectif était de garantir les frontières des trois pays.

Soutenue par la France, qui signa dans les années suivantes des alliances de revers contre l'Allemagne avec les trois pays concernés, la Petite-Entente avait essentiellement pour but de prévenir toute restauration monarchique en Hongrie et de protéger les trois États contre les prétentions du régent Horthy, dirigeant autoritaire de la Hongrie. Celui-ci entendait en effet obtenir, au besoin par la force, la révision des traités de Saint-Germain et de Trianon qui avaient établi les frontières yougoslaves, roumaines et tchécoslovaques aux dépens de l'Empire austro-hongrois démembré.

Au cours des années 1920, les membres de la Petite-Entente menèrent une politique étrangère commune, se comportant comme un bloc diplomatique unique lors des conférences internationales et des réunions de la Société des Nations. En 1933, peu après l'accession au pouvoir, en Allemagne, d'Adolf Hitler, les pays de la Petite-Entente instaurèrent un Conseil permanent des ministres des Affaires étrangères. Un Conseil économique tripartite fut également mis en place.

Pourtant, la Petite-Entente ne résista guère à la montée des périls fascistes. Dès 1936, la Yougoslavie se rapprocha de l'Allemagne et de l'Italie. Surtout, l'alliance s'avéra impuissante à protéger la Tchécoslovaquie des prétentions du national-socialisme. La dissolution de la Petite-Entente fut précipitée par la signature des accords de Munich en septembre 1938, qui permirent à l'Allemagne de dépouiller la Tchécoslovaquie de la région des Sudètes.