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Philippe Égalité

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Philippe Égalité, né Louis Philippe Joseph (1747-1793), prince de sang et duc d’Orléans.

Prince libéral membre de la quatrième maison d’Orléans, cousin du roi Louis XVI de Bourbon et partisan non désintéressé de la Révolution, celui qui s’est fait appeler « Philippe Égalité « a été un véritable agitateur politique durant les événements révolutionnaires et l’un des précurseurs de l’orléanisme.

2   UN LIBÉRAL AMBIGU

Né à Saint-Cloud, Louis Philippe Joseph est le fils du duc Louis-Philippe d’Orléans et de Louise-Henriette de Bourbon-Conti. Duc de Montpensier à la naissance puis duc de Chartres à partir de 1752, le prince de sang est élevé à la cour royale par le comte de Pons-Saint-Maurice. Bientôt le duc, dans la lignée du courant orléaniste s’opposant à l’absolutisme royal, se lance dans la diffusion à travers le royaume de livres et de pamphlets en faveur des idées libérales. Mais le prince de sang, à la fortune colossale depuis son mariage avec la fille du duc de Penthièvre, demeure toutefois un défenseur distrait de l’esprit des Lumières, menant en parallèle une vie fastueuse et libertine.

Grand maître de la franc-maçonnerie (1773), affectant de penser comme les républicains d’Amérique et de vivre comme les membres des clubs londoniens, il s’élève contre les réformes de Maupeou — ce qui lui vaut une première disgrâce en 1771-1772. Détesté de la reine Marie-Antoinette qui lui refuse la charge de grand amiral, il entre dans la flotte du comte d’Orviliers et s’illustre au combat d’Ouessant (27 juillet 1778). Nommé colonel général des hussards à son retour (honneur ironique offert par la reine), le duc choisit de s’éloigner de la cour et part en voyage quelques temps. En novembre 1787, il fait parti des premiers opposants à l’enregistrement par le Parlement de Paris des édits fiscaux de Loménie de Brienne — d’où un nouvel exil de celui qui est devenu, à la mort de son père (1785), le duc d’Orléans.

3   UN PRINCE DE SANG RÉVOLUTIONNAIRE
3.1   Les débuts révolutionnaires

En 1788, lorsqu’il apprend la convocation d’états généraux pour mai 1789, le duc d’Orléans se fait le relais des feuilles de l’abbé Sieyès et du duc de Limon, pour le doublement des représentants du tiers état et pour le vote par tête. Élu aux États généraux comme représentant de la noblesse, le duc d’Orléans se place en tête des aristocrates qui rejoignent de leur propre chef le tiers état révolutionnaire, autoproclamé Assemblée nationale.

Influencé par un entourage « orléaniste « — le marquis de Sillery (époux de la préceptrice des enfants du duc), Choderlos de Laclos (secrétaire du duc) et la comtesse de Genlis (dame d’honneur de l’épouse du duc, sans doute également sa maîtresse) —, le prince de sang songe peut-être à s’installer sur le trône à la place de Louis XVI ou, du moins, à se faire nommer régent. Prudent cependant, il décline le 3 juillet 1789 la proposition qui lui est faite de présider l’Assemblée nationale. Soupçonné par Louis XVI d’avoir fomenté avec le comte de Mirabeau les événements qui ont abouti à la prise de la Bastille (14 juillet) et à l’installation forcée de la famille royale à Paris (5 et 6 octobre), il est éloigné de France pour une « mission « londonienne.

3.2   Philippe Égalité

Rentré à Paris en juillet 1790, le duc d’Orléans se fait huer par les courtisans lorsqu’il rend visite au roi. La rupture avec la famille royale achève de jeter le prince dans les rangs de la Révolution. Le discrédit du roi après sa fuite et son arrestation à Varennes (juin 1791) laisse espérer au duc une destinée personnelle bientôt souveraine. Il entre alors au club des Jacobins, côtoie Jean-Paul Marat, Maximilien de Robespierre et le Cordelier Georges Danton, et semble participer à la pétition du Champ-de-Mars qui réclame la déchéance du roi (17 juillet 1791).

À sa demande, la Commune de Paris prend, le 15 septembre 1792, l’arrêté suivant : « Louis Philippe Joseph et sa postérité porteront désormais le nom de famille Égalité. «. Quelques jours plus tard, Philippe Égalité est élu par la capitale à la Convention, et vient siéger sur les bancs de la Montagne. En janvier 1793 lors du procès du roi, il vote la mort sans sursis de son cousin, ce qui lui vaut la réprobation de tous : Robespierre aurait dit de lui qu’« il était le seul membre [de l’Assemblée] qui pût se récuser «.

Début avril 1793, la désertion de son fils, aide de camp du général Dumouriez passé à l’ennemi, rejaillit sur Philippe Égalité. Dès le 6 avril, la Convention ordonne son arrestation, et Philippe Égalité est incarcéré à Marseille. Innocenté par le tribunal des Bouches-du-Rhône, il est à nouveau décrété d’arrestation le 3 septembre. Déclaré coupable d’avoir aspiré à la royauté par le Tribunal révolutionnaire de Paris, Philippe Égalité est condamné à mort puis exécuté le 9 novembre 1793.

4   LA QUESTION ORLÉANISTE

Au début de la Révolution, le rôle du duc d’Orléans a été incontestablement celui d’un agitateur. Ses Instructions, rédigées par son secrétaire, Choderlos de Laclos, ont servi de modèle à de nombreux cahiers de doléances. Le duc a peut-être réellement inspiré certaines émeutes, comme celles du 14 juillet, du 5 octobre 1789 et du 17 juillet 1791. Son rêve secret a sans nul doute été de se substituer à Louis XVI, et il a bénéficié pour ce projet de l’appui d’une puissante faction « orléaniste «.

Dans ses Mémoires, son fils, le duc de Chartres, l’a vainement défendu contre ces accusations. Mais Philippe Égalité a vite été dépassé par l’accélération du mouvement révolutionnaire. C’est le duc de Chartres, si attaché à sa défense, qui doit réaliser en 1830 les espoirs des orléanistes en devenant Louis-Philippe Ier, roi des Français.

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