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Poisons, affaire des

Publié le 09/02/2013

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Poisons, affaire des, affaire d'empoisonnement et de magie noire dans laquelle furent impliquées plusieurs dizaines de proches de la cour sous Louis XIV, de 1679 à 1682.

L'affaire commença avec l'arrestation de la Voisin — Catherine Deshayes, épouse Monvoisin — le 12 mars 1679. Liée à divers sorciers, prêtres spécialisés dans des messes noires et devins, elle fut rapidement convaincue d'avoir fabriqué, outre des philtres aphrodisiaques, des poisons mortels dont ses clients firent usage. À cette fin, elle était invitée dans les meilleurs salons. Le lieutenant de police La Reynie suggéra à Louis XIV d'instituer une Chambre ardente pour mener à la fois l'instruction des faits et le dossier des accusés. La Chambre, présidée par Louis Boucherat, s'ouvrit le 10 avril 1679. Mme de Dreux, la vicomtesse de Polignac, la duchesse de Bouillon furent, entre autres personnalités de la grande robe ou de la haute noblesse, impliquées dans les enquêtes : Louis XIV avait ordonné qu'on n'eût point égard aux personnes. Le 1er octobre 1680 cependant, il interrompit les travaux de la Chambre : son ancienne favorite, Mme de Montespan, était à son tour mêlée à l'affaire ; elle aurait voulu empoisonner Mlle de Fontanges, que commençait à privilégier le roi. Ayant obtenu que toutes les pièces concernant Mme de Montespan fussent retirées des dossiers, Louis XIV autorisa la reprise des travaux de la Chambre le 19 mars 1681. Les personnes liées à l'affaire de Mme de Montespan furent soumises à la procédure des lettres de cachet, qui permettait d'éviter le scandale.

Lorsque l'affaire fut close, un édit fut institué le 30 août 1682, interdisant toutes les pratiques de magie noire ou de divination et réglementant sévèrement les manipulations des produits pharmaceutiques.

Cette affaire, qui marqua profondément l'opinion, montrait, d'une part, l'importance des pratiques liées à la sorcellerie au sein même des élites les plus proches du pouvoir ; d'autre part, la permanence de pratiques criminelles dans le monde de la robe et de la cour malgré l'écho donné au procès et à l'exécution, en 1676, de la marquise de Brinvilliers.

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