polysynodie
Publié le 09/02/2013
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polysynodie, système d’administration du royaume de France adopté sous la Régence, entre 1715 et 1718, par le duc Philippe d’Orléans.
Par testament, Louis XIV confie la présidence du Conseil de régence à son neveu, le duc Philippe d’Orléans. Mais ce dernier, mécontent du peu de prérogatives qui lui sont accordées, obtient du parlement de Paris la cassation du testament. Alors régent de plein droit, Philippe d’Orléans cherche à évincer les anciens ministres, souvent de condition roturière, au profit de la noblesse d’épée. Le duc de Saint-Simon, proche conseiller du Régent et fervent lecteur des Aventures de Télémaque — œuvre de Fénelon qui prodigue des conseils sur l’art de bien régner et sur l’État idéal — s’inspire de l’expérience espagnole du xviie siècle pour mettre un terme à l’absolutisme de Louis XIV.
Ce nouveau système d’administration du royaume, la polysynodie, remplace les anciens ministères de Louis XIV par des conseils aristocratiques. Sont créés, entre le 1er octobre 1715 et le 4 janvier 1716, sept conseils particuliers, qui préparent les décisions discutées au Conseil de régence : le conseil de conscience (chargé des affaires ecclésiastiques), ceux du dedans (pour l’intérieur), des affaires étrangères, de la guerre, de la marine, des finances et du commerce. Chaque conseil est composé de dix membres et élit son président. Bien que dirigés par les nobles, ce sont les gens de robe et les anciens ministres qui effectuent le travail au sein des conseils.
Dès 1718, ce système d’administration met en exergue les tensions latentes entre les instances et montre ses limites : ainsi, le conseil de conscience, composé de jansénistes opposés à la bulle Unigenitus, entre en conflit ouvert avec la majorité du clergé de France ; c’est la raison pour laquelle il est immédiatement supprimé (1718). Puis en septembre 1719, les autres conseils particuliers sont à leur tour levés et les secrétaires d’État retrouvent leurs fonctions, sauf celui du commerce (supprimé en 1722), ceux des finances et de la marine (supprimés en 1723, avec la fin de la Régence). Néanmoins, l’expérience de la polysynodie a permis à la noblesse de revenir sur l’échiquier politique.