Portel, grotte du

Portel, grotte du, grotte préhistorique des Pyrénées françaises (Loubens, Ariège) dont l'ornementation pariétale peinte en noir ou en rouge a été découverte en 1908 par R. Jeannel et G. Fauveau. L'abbé Breuil a entrepris les relevés dès la même année.

Alors que l'entrée originelle est condamnée par des éboulis, l'accès actuel donne sur un long corridor, la galerie Jeannel, qui se subdivise ensuite, comme une fourche, en trois couloirs très étirés plus ou moins parallèles : à gauche la galerie Breuil, au centre la galerie Regnault et à droite la galerie Jammes.

La galerie d'accès montre un couple bison-cheval et peut-être un oiseau, avec des bâtonnets doubles. Précédant la subdivision en trois couloirs, le thème bison-cheval associé à un cerf est reporté sur un massif central. La galerie Breuil, dont le thème est exclusivement féminin, renferme la majorité des bisons. À mi-chemin, une petite alvéole nommée « le camarin « recèle le plus bel ensemble de la grotte, centré sur le couple bison-cheval, avec un bouquetin et une ramure de cerf. Le fond de la galerie contient des bisons, un cervidé, un saumon ou une truite et des bâtonnets. La galerie Regnault comporte un seul bison, une tête de bœuf et un bouquetin ainsi que la plupart des chevaux. Regroupés principalement dans le fond du boyau, ces derniers sont associés à une vague figure humaine. La galerie Jammes comporte encore des chevaux, un bouquetin, un cerf et deux figures humaines masculines dont le sexe est marqué par un fragment de stalagmite.

Les dessins géométriques qui accompagnent les peintures rouges et noires sont nombreux : croix, taches, bâtonnets doubles, ponctuations, signes claviformes ou en accolade. Les analyses au radiocarbone d'une peinture ont infirmé l'hypothèse d'André Leroi-Gourhan qui, sur la base d'une étude stylistique des figures animales, avait défini l'existence dans la grotte du Portel de deux sanctuaires imbriqués d'époques différentes.