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portugais, Empire colonial

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

portugais, Empire colonial, ensemble de territoires sous souveraineté portugaise à partir du XVe siècle et répartis sur plusieurs continents. L’impérialisme portugais, qui remonte à 1415 avec la prise du port marocain de Ceuta aux Maures, vise l’Afrique, l’Orient et le Brésil.

2   PREMIER EMPIRE : L’AFRIQUE ET L’ORIENT (1415-1665)

L’expansion outre-mer portugaise est, à l’origine, un prolongement de la Reconquista sur le continent africain. Avec l’impulsion d’Henri le Navigateur, les expéditions sont plus lointaines : passage du cap Bojador (1434) ; création d’un comptoir commercial sur l’île d’Argim (v. 1448) ; fondation de São Jorge da Mina sur la Côte-de-l’Or (1482) ; passage du cap de Bonne-Espérance par Bartolomeu Dias (1488). Au prosélytisme découlant de la Reconquista, s’ajoutent la curiosité scientifique et le mercantilisme.

Le point de départ de l’implantation portugaise sur la côte orientale de l’Afrique et en Inde est le voyage de Vasco de Gama jusqu’à Calicut, qu’il atteint en 1498. L’objectif poursuivi par le Portugal dans l’océan Indien est de s’assurer le monopole du commerce des épices. Jouant souvent de la rivalité qui oppose Hindous et Musulmans, les Portugais établissent, entre 1500 et 1510, forts et comptoirs commerciaux à Cannamore, Cochin et Goa. Ils cherchent ensuite à renforcer leur domination par la conquête — Ormuz, dans le golfe Persique, et Socotra à l’entrée de la mer Rouge en 1507 — et par la construction de forteresses à Kilwa (1505), Mozambique Island (1507) et Mombasa (1593).

L’empire commercial portugais s’étend progressivement vers l’est. En 1511, les Portugais s’emparent de Melaka, plaque tournante du commerce avec la Chine et le sud-est de l’Asie, du Sri Lanka (prise de Colombo, 1518), de Ternate dans les Moluques (1521), de Macassar (aujourd’hui Ujung Pandang) dans le Sulawesi (1545), de Timor (1511) et de Macao où ils établissent un comptoir en 1557. Ce réseau de comptoirs et de bases navales, renforcé par les missions religieuses, offre aux Portugais le contrôle du négoce des épices, des pierres précieuses, de la soie et de la porcelaine.

L’empire portugais en Afrique et Orient est essentiellement maritime et commercial et se limite aux régions côtières. Le commerce est géré par le Bureau indien (Casa da India) de la couronne portugaise. Celle-ci reprend le contrôle de Goa, centre de l’empire oriental, avec la nomination de gouverneurs au début du XVIe siècle. Après 1510, la politique du gouverneur général Afonso de Albuquerque encourageant les mariages mixtes, permet l’émergence d’une communauté eurasienne à Goa.

En dépit des formidables bénéfices générés par l’empire oriental, l’intérêt porté par la couronne au Maroc ne faiblit pas. Le XVIe siècle est une succession de prises et d’abandons de forteresses côtières jusqu’à ce que le roi Sébastien (1557-1578) cherche à conquérir les territoires intérieurs (défaite portugaise d’Alcázarquivir). La mort de Sébastien, sans descendance, fait passer la couronne aux Habsbourg d’Espagne jusqu’en 1640. Durant cette période, l’empire d’Orient portugais décline au profit des Anglais et des Hollandais. Au cours du XVIIe siècle, en s’alliant à leur tour avec les dirigeants locaux, les Hollandais s’emparent progressivement des bases et des comptoirs orientaux portugais. Malacca (1641), Ceylan (1658) et Cochin (1662) tombent entre leurs mains, alors que les Perses, avec l’aide des Anglais, chassent les Portugais d’Ormuz en 1622. L’âge d’or du premier empire européen d’Orient touche à sa fin ; de son empire éclaté, le Portugal ne conserve que Goa, Macao et l’est de Timor.

3   SECOND EMPIRE : LE BRÉSIL (1500-1822)

Au cours du XVIIe siècle, le Brésil, découvert par Pedro Álvares Cabral en 1500, prend une importance croissante pour le Portugal, au détriment des possessions orientales. Le territoire fait partie du secteur portugais défini par le traité de Tordesillas (1494) modifiant la ligne de marcation établie en 1493 entre l’Espagne et le Portugal par le pape Alexandre VI. En 1534, les terres brésiliennes sont divisées en douze capitaineries, dépendant directement de la couronne, afin d’éviter l’implantation des Français. La culture du sucre est introduite dès 1516 et les grandes plantations près de Bahia et Pernambouc (aujourd’hui Recife) exigent un nombre croissant d’esclaves de Guinée, du Bénin et d’Angola.

La poussée hollandaise sur les deux rives de l’océan Atlantique à partir de la fin du XVIe siècle menace les possessions portugaises. Les Hollandais s’emparent successivement de Recife (1630), de São Jorge da Mina (1637), d’Argim (1638) et de São Tomé (1641). Néanmoins, entre 1645 et 1654, les colons portugais, avec à leur tête Salvador Correia da Sã, les repoussent hors du Brésil et récupèrent Recife ainsi que São Tomé et l’Angola, principaux fournisseurs d’esclaves.

L’importance vitale du Brésil dans l’empire est renforcée par la découverte de grandes quantités d’or à la fin du xviie siècle. Le métal précieux surpasse de loin, en termes de profits, les autres produits de négoce et permet la prospérité de Rio de Janeiro. La production aurifère passe de 2 t par an en 1701 à 14 t dans les années 1750, après quoi elle décline sensiblement. La ruée vers l’or augmente considérablement les revenus de la couronne et attire quantité d’immigrants. La population, constituée pour moitié d’esclaves africains, mais également de métisses, croît de 750 p. 100 entre 1650 et 1770.

Le traité de Madrid (1750) définit les frontières entre le Brésil et le reste des territoires espagnols, mais les conflits restent fréquents à propos de la colonie de Sacramento, jusqu’à ce que le Portugal y renonce dans le traité de San Il defonso (1777). Comme pour l’Empire espagnol, le XVIIIe siècle est marqué par une centralisation accrue et une augmentation du pouvoir royal dans tout l’Empire portugais ; le pouvoir des jésuites, alors protecteurs des Indiens face à l’esclavage, est brutalement supprimé par le marquis de Pombal avec la dissolution de l’ordre sur le sol portugais en 1759.

En 1774, les deux états du Brésil et de Maranhão e Grão Pará fusionnent en une seule entité administrative. Les colons commencent à manifester un certain mécontentement face l’autorité de Lisbonne mais, avec l’arrivée de la Cour portugaise en 1808 — en fuite devant les armées de Napoléon Ier —, le Portugal est désormais considéré comme un associé dans le royaume réunifié de 1815. Lorsque les révolutionnaires libéraux portugais de 1820 tentent de réaffirmer la prédominance du Portugal, le Brésil fait sécession en 1822 sous l’impulsion du prince héritier Pedro lequel, sous le nom de Pedro Ier, devient empereur d’une nation indépendante à partir de 1825.

4   TROISIÈME EMPIRE : L'AFRIQUE ET LA DÉCOLONISATION (1822-1975)

Après la perte du Brésil, le Portugal s’appuie sur la superpuissance maritime britannique pour conserver le reste de son empire : les îles du Cap-Vert et la Guinée continentale, les îles de São Tomé et Principe, l’empire des Indes, Macao et Timor, les côtes de l’Angola et du Mozambique.

Sous la pression des Britanniques, le Portugal accepte de mettre fin à la traite des esclaves sur ses territoires en 1842 et d’abolir l’esclavage en 1869. Cette décision est rapidement contrebalancée par une législation sur le travail insistant sur la nécessité de faire travailler les indigènes dans les champs de coton ou les travaux publics. Ce travail forcé reste une des caractéristiques du système colonial portugais au même titre que la « mission civilisatrice « jusqu’à la fin des années 1950. Bien qu’astreints au travail et au paiement d’impôts, jusqu’en 1961, les personnes affectées du statut légal « d’indigènes « sont exclues de la catégorie des citoyens auxquels appartiennent les Africains « intégrés « et les colons européens.

À partir des années 1880, l’Afrique est le terrain d’affrontement des différentes puissances européennes. Le Portugal perd le Congo au profit de Léopold II de Belgique en 1885 et se tourne alors vers les terres intérieures de l’Angola et du Mozambique où il entreprend des campagnes de « pacification « des terres intérieures. Empruntant aux Britanniques une méthode d’administration indirecte, les Portugais appliquent au Mozambique l’exemple des compagnies à charte anglaises. Également influencés par les Français, les républicains de 1911 donnent à leurs possessions d’outre-mer le nom de colonies, auxquelles ils octroient une certaine autonomie financière et administrative, atténuée néanmoins par l’Acte colonial centralisateur de 1930. En 1951, dans l’espoir de préserver un Portugal intercontinental, les colonies redeviennent des provinces outre-mer.

En 1961, un mouvement de violence antiportugais se manifeste en Angola, avec l’apparition de deux partis de lutte armée, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) et l’ Union des populations angolaises (UPA). Au Mozambique, les opérations de guérilla débutent en 1964. Après la mort de Salazar, le Portugal accepte d’octroyer, en 1972, une certaine autonomie à l’Angola et au Mozambique. Après la révolution des Œillets en métropole (1974), la situation coloniale des deux pays se dégrade rapidement et les Portugais accordent l’indépendance à leurs colonies en 1975. Au Mozambique, le Front de libération du Mozambique (FRELIMO) prend la tête du pays, tandis que la guerre civile angolaise, qui divise les forces de libération, conduit rapidement à l’éclatement et à la ruine d’un pays en plein développement et riche en pétrole, diamants, fer et café.

Le processus de décolonisation est proche en Guinée, où les Portugais s’avèrent incapables de contenir la montée des hostilités et reconnaissent l’indépendance de la Guinée-Bissau (1974) et du Cap-Vert (1975). La même année, les îles de São Tomé et Principe accèdent également à l’indépendance.

En Orient, la résistance à la domination portugaise se manifeste également : l’Inde indépendante intègre de force l’empire des Indes portugais dans son territoire en décembre 1961. De même, Timor-Est est annexée par l’Indonésie en 1975. À l’heure actuelle, le Portugal ne reconnaît toujours pas cette annexion par l’Indonésie et, dans sa constitution, exprime sa volonté d’obtenir l’autodétermination pour Timor-Est.

En 1975, la Chine refuse le retour de Macao au sein de son territoire, alors qu’elle a pourtant menacé de l’envahir dès 1849, et l’a fait occuper par sa Garde Rouge en 1966. En 1987, le Portugal accepte que la Chine récupère, en décembre 1999, la souveraineté de Macao mais en conservant une administration portugaise, dirigée par un gouverneur et une assemblée législative (seule une minorité de ses membres sont toutefois élus au suffrage universel).

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