Portugal, guerre d'indépendance du

Portugal, guerre d'indépendance du, révolte des Portugais contre la mainmise espagnole sur leur royaume et qui s’est achevée par l’indépendance définitive du royaume du Portugal (1640).

Depuis la mort du dernier représentant de la dynastie d’Aviz en 1580, le royaume du Portugal est sous la domination de l’Espagne. En effet, l’union personnelle entre les deux Couronnes se fait aux dépens du Portugal, puisque les droits accordés par Philippe II en 1579 ne sont pas respectés dans les faits. Le droit d’exclusivité — garantissant aux Portugais les charges de l’appareil d’État, de défense de la métropole et de l’empire ainsi que les fonctions militaires — tout comme les dispositions réglant la vacance royale — une vice-royauté de sang et un gouvernement composé de Portugais — sont bafoués par le ministre espagnol, le comte d’Olivares.

De plus, la perte du monopole commercial, le regain des attaques hollandaises et la pénurie de céréales accroissent le mécontentement des Portugais. Les contestataires revendiquent bientôt le trône en faveur de Jean, huitième duc de Bragance et descendant de Jean I^er le Grand, cherchant ouvertement une séparation effective d’avec les Habsbourg d’Espagne. La révolte gronde et, en 1640, les Portugais proclament Jean de Bragance roi de Portugal sous le nom de Jean IV.

Le 1^er décembre 1640, mettant à profit les revers militaires du roi Philippe IV (voir Trente Ans, guerre de), les séparatistes s’emparent, dans le plus grand secret, de la résidence de la vice-reine Marguerite de Savoie et exécutent le secrétaire du Conseil du royaume. Le jour même, ils obtiennent la reddition du gouverneur de la forteresse de San Jorge et de la flotte castillane stationnée sur le Tage. Le royaume nouvellement proclamé ne tarde pas à obtenir une reconnaissance internationale, exception faite du Saint-Siège qui, à l’instar de l’Espagne, refuse de reconnaître la séparation avant la signature du traité de Lisbonne en 1668.