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pour continuer la lutte entamée par son père Benazir Bhutto (1953- ) est la fille d'Ali Bhutto (1928-1979).

Publié le 29/10/2014

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Après onze ans de dictature, les élections promises par le général Zia sont organisées par un président intérimaire, lui-même ayant péri peu de temps auparavant dans un mystérieux accident d'avion. Le 16 novembre 1988, le Parti populaire pakistanais (PPP) sort vainqueur des élections et place Benazir Bhutto à la tête du gouvernement. Une femme devient Premier ministre dans un pays musulman ! Sa présence à la tête du gouvernement sera éphémère; elle est destituée le 6 août 1990 par le président Ishaq Khan.

Après deux ans de pouvoir, sa position devient réel­lement précaire lorsqu'elle refuse d'honorer l'accord passé avec le Mouhajir Qaumi Movement qui devait lui assurer la majorité au parlement. L'opposition à Benazir Bhutto peut alors bloquer toutes les initiatives politiques du PPP et ce dernier doit gouverner via des ordonnances présidentielles. La situation économique du pays est telle qu'il est facile de mettre en doute les capacités de Benazir Bhutto en tant que chef de gou­vernement. Tant les militaires que les propriétaires ter­riens ou les intégristes, tous violemment opposés à cette femme populaire, se liguent contre elle. Les élections d'octobre 1990, que d'aucuns estiment irré­gulières et qui suivent sa destitution ne lui permettent pas de reprendre le pouvoir.

Parler de la fille sans parler du père n'a cependant guère de sens. Ali Bhutto est issu d'une des familles les plus riches et les plus influentes du Pakistan. Il de­vient à 30 ans le plus jeune ministre de l'histoire pakis‑

tanaise. En 1966, il crée le Parti populaire pakista­nais (PPP) dont les orientations sont nationalistes et populistes. Son parti gagne d'ailleurs les élections de 1970. Un an plus tard, il est porté à la présidence du pays, à l'issue de la guerre indo-pakistanaise. Le pays voit en lui le sauveur après les deux défaites subies en 1965 (accord de Tachkent que Bhutto considère comme une capitulation imposée par les Etats-Unis) puis en 1971. Son credo est: "Islam, démocratie et socialisme". Au pouvoir, Bhutto réprime violemment les révoltes nationalistes dans l'Est du pays. Malgré ses tentatives pour redresser l'économie exsangue, l'opposition se ligue contre lui et l'armée le dépose en juillet 1977. Ali Bhutto est pendu en mars 1978, sur ordre du général Zia, après un simulacre de procès. En septembre 1978, le général Zia est élu à la prési­dence. La fille d'Ali Bhutto reprend alors le flambeau.

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