Pourquoi se badigeonner le plumage avec des sécrétions venimeuses ?

Le formicage ou bain de fourmis entre bien dans l'étude du comportement. En ce cas, on dit ce comportement inné chez bon nombre d'oiseaux. Mais ce formicage n'a guère de répartition uniforme au sein des espèces, il peut même varier dans le cadre d'une seule espèce. Ce qui nous fait dire qu'un oiseau peut être expert en badigeonnage et l'autre pas. D'ailleurs, certaines espèces se posent directement sur une fourmilière alors que d'autres s'emparent des fourmis l'une après l'autre dans leur bec et l'oiseau promène la bestiole sur son plumage comme on le ferait d'un enduit quelconque. La question qui se pose est celle de savoir le vrai pourquoi de cette opération de frottage. Qu'est-ce qui déclenche ce besoin? Est-ce l'acide formique ou la simple vue des insectes? On parle de comportement inné en ce sens que, et cela de longue date, un certain nombre d'espèces d'oiseaux ont eu l'occasion d'apprendre que l'on pouvait se débarrasser d'ectoparasites par ce moyen. Le problème de la transmission de ce savoir est à poser puisque des espèces qui devraient être concernées ne le sont plus tout à fait. Il est toujours parlé de formicage, bien qu'il ne s'agisse pas obligatoirement de fourmis. Le terme désigne le mode de comportement autant que l'action qui peut se faire, en cas de carence momentanée, avec des vers de farine par exemple. Il serait utile, sur ce plan, d'examiner des oiseaux en captivité et de remarquer ce qu'ils peuvent employer comme substance dite de remplacement par rapport à la fourmi originelle. Un auteur signalait la moutarde, c'est fort plausible. Il faut associer au formicage, pris dans le sens de son action, celui de s'enduire du produit des glandes uropygiennes. Tout comme le bain de poussière chez d'autres oiseaux. C'est sous cet éclairage-là qu'il faut se représenter les choses. Le bain de soleil ou la baignade demandent d'autres prolongements explicatifs, ce qui n'est pas dans l'intention du moment. Ce qui importe dans l'étude du comportement, c'est de ne pas vouloir dissocier un cas particulier, mais de l'inscrire dans le comportement global d'une espèce étudiée.