Primakov, Evguéni
Publié le 10/04/2013
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Primakov, Evguéni (1929- ), diplomate et homme politique russe, Premier ministre de la Russie de septembre 1998 à mai 1999.
Né à Kiev, diplômé de l’Institut des études orientales de Moscou en 1953, Evguéni Primakov se lance tout d’abord dans une carrière de chercheur. Docteur en histoire, spécialisé dans le Moyen-Orient, parlant plusieurs langues dont le français et l’arabe, il devient en 1975 membre de l’Académie des sciences d’Union soviétique, ce qui constitue le sommet de la carrière scientifique en Union soviétique. Parallèlement, il travaille comme journaliste. Il est ainsi de 1953 à 1962 au service étranger de la radio-télévision soviétique, avant de collaborer à la Pravda et d’en devenir le correspondant au Moyen-Orient.
Bien qu’entré au Parti communiste en 1959, en pleine période de déstalinisation, Primakov ne commence véritablement son ascension politique qu’avec l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir. Député en 1989, il préside le Soviet de l’Union du Congrès des députés du peuple et devient peu à peu l’un des plus proches conseillers de Gorbatchev dans le domaine de la politique extérieure. Il est ainsi envoyé à plusieurs reprises en Irak, à la veille de la guerre du Golfe, pour tenter de convaincre Saddam Hussein de retirer ses troupes du Koweït. Nommé en décembre 1991 chef des services de renseignements de Russie, le KGB, il accède en janvier 1996 au ministère des Affaires étrangères. Marqué par la période khrouchtchévienne, il se pose comme un homme favorable aux réformes et tente de redonner à la Russie un rôle diplomatique important sur la scène internationale. Malgré un certain succès au Moyen-Orient, il essuie plusieurs revers notamment vis-à-vis de l’OTAN ainsi qu’en Asie centrale, où l’influence américaine se renforce.
Pour sortir de la très grave crise politique qui secoue le pays à l’été 1998, le président Eltsine fait appel à lui pour succéder à Sergueï Kirienko. Le 10 septembre, il est investi par la douma, son passé de communiste lui valant le soutien des députés du PC, tandis que les libéraux voient en lui un homme pragmatique. Il s’attache alors à remettre de l’ordre dans l’économie russe en proie à une très forte récession mais sa marge de manœuvre demeure étroite. Il présente un plan anticrise, réussit à remettre un peu d’ordre dans l’économie, à faire adopter un budget par la douma et remplace B. Etsine, malade, lors de rencontres internationales. Il en résulte des tentatives pour limiter les pouvoirs du président au profit d’un rôle accru du Premier ministre, mais celles-ci échouent et, en mai 1999, devenu trop populaire, E. Primakov est renvoyé et remplacé par Sergueï Stepachine.