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Prodi, Romano

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Prodi, Romano (1939- ), économiste et homme politique italien, président de la Commission européenne (1999-2004) et président du Conseil italien (1996-1998 et à partir de 2006).

2 UN ÉCONOMISTE DE RENOMMÉE INTERNATIONALE

Né à Scandiano, en Émilie-Romagne, dans une famille de neuf enfants, Romano Prodi obtient une licence de droit à l’université catholique de Milan, puis étudie l’économie à Londres et à Harvard. En 1963, il commence à enseigner l’économie politique industrielle à l’université de Bologne. Il fait son entrée en politique en 1978, en devenant ministre de l’Industrie dans le quatrième gouvernement Andreotti.

En 1981, Romano Prodi fonde à Bologne un centre de recherche en économie, Nomisma, qui acquiert une grande réputation en Italie et à l’étranger. De 1982 à 1989 et entre 1993 et 1994, il préside l’Institut pour la reconstruction industrielle (IRI), le plus grand holding public italien.

3 UN TECHNOCRATE À LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL ITALIEN (1996-1998)

Proche de la mouvance réformiste de la démocratie chrétienne, le catholique Romano Prodi revient à la politique dans la perspective des élections législatives de 1995, dans un paysage politique italien bouleversé par la chute des partis traditionnels et l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi. Il est choisi comme candidat à la présidence du Conseil par l’Olivier (l’Ulivo), une coalition de centre-gauche rassemblant notamment le Parti démocratique de la gauche (PDS) — issu de l’ancien Parti communiste —, le Parti populaire italien (PPI) — l’ancienne Démocratie chrétienne — et les Verts. Sorti vainqueur des élections, grâce notamment à l’accord électoral avec le parti de la Refondation communiste, Romano Prodi devient en mai 1995 le chef d’un gouvernement de centre-gauche qui compte la présence significative de techniciens à la tête des ministères économiques — dont l’ancien président du Conseil Carlo Azeglio Ciampi au ministère du Trésor et des Finances.

Formé après les années agitées qui ont suivi les scandales politico-financiers sur les pots-de-vin et le financement occulte des partis, le gouvernement Prodi consacre de nombreux efforts à l’assainissement financier de l’État, obtenant des résultats tangibles dans la réduction du déficit public et de l’inflation. Ce processus trouve un aboutissement concret avec l’admission officielle de l’Italie au sein des douze pays européens qui, ayant respecté les critères de convergence économique imposés par le traité de Maastricht, sont retenus pour le passage à l’euro. Mais cette politique d’austérité se heurte aux critiques des alliés communistes de Romano Prodi. Au terme de deux années et demie de coalition conflictuelle, Romano Prodi est contraint de démissionner en octobre 1998 à la suite de la décision de Refondation communiste de ne pas voter la motion de confiance — Massimo D’Alema lui succède à la présidence du Conseil.

4 LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION EUROPÉENNE (1999-2004)

Romano Prodi se lance dans les élections européennes de juin 1999 à la tête d’un nouveau parti, baptisé les Démocrates. Cependant, dès le mois de mars, alors que la Commission européenne présidée par Jacques Santer est contrainte à la démission à la suite de scandales de corruption, il est choisi par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) pour prendre la tête de l’exécutif européen. Il s’emploie à restaurer une bonne image de la Commission auprès de l’opinion publique européenne et à lui donner une impulsion nouvelle.

Toutefois, au terme de son mandat, le bilan de Romano Prodi apparaît mitigé. Si, sous sa présidence, la construction européenne a connu des avancées politiques majeures — introduction de l’euro en 2002, élargissement à dix nouveaux pays membres et adoption d’une Constitution en 2004 —, les détracteurs de Romano Prodi critiquent son manque de charisme et de vision, ainsi que ses erreurs politiques et son incapacité à communiquer sur les actions de la Commission. Même s’il ne peut en être tenu pour seul responsable, son mandat correspond à un affaiblissement de l’influence de la Commission aussi bien au niveau communautaire que sur la scène internationale, face au poids grandissant du Conseil européen. Enfin, il est reproché à Romano Prodi d’avoir utilisé son poste européen à des fins politiques nationales pour mener campagne en Italie contre son adversaire Silvio Berlusconi.

En 2006, Romano Prodi conduit la vaste coalition de centre-gauche, l’Unione, à une courte victoire aux élections générales d’avril 2006, avec 348 sièges à la chambre des députés contre 281 pour la Maison des libertés, emmenée par Silvio Berlusconi, et 2 sièges d’avance au Sénat. Au mois de mai, il forme un gouvernement qui comprend des ministres issus de toutes les composantes de sa majorité, des centristes aux communistes, et dont la plupart sont connus pour leur fort engagement européen. Démissionnaire après que son gouvernement a été mis en minorité au Sénat au sujet de la politique étrangère, Romano Prodi est reconduit dans ses fonctions et forme un nouveau gouvernement en février 2007.

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