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pyramide (architecture)

Publié le 29/01/2013

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architecture

1   PRÉSENTATION

pyramide (architecture), construction architecturale nommée d'après sa forme géométrique.

2   LES PYRAMIDES ÉGYPTIENNES
2.1   Des nécropoles monumentales

Durant la période de l’Égypte ancienne, la pyramide est une construction pleine (non creuse), percée de galeries ascendantes et descendantes permettant d’accéder aux différentes chambres souterraines, souvent richement ornementées. Recouvrant ou contenant en son sein la dépouille du souverain défunt, ce tombeau monumental a pour fonction de préserver l’immortalité du pharaon qui, après sa vie terrestre, continue de protéger son peuple. Il fait partie d'un ensemble regroupant des installations cultuelles.

À l’époque classique, l’ensemble monumental d’une nécropole royale est généralement constitué de plusieurs éléments : un « temple de la vallée «, édifice d’accueil doté d’un port et d’un débarcadère ; une chaussée montante permettant le transfert de la dépouille royale vers son tombeau ; un « temple haut «, chapelle où a lieu le culte funéraire ; une pyramide, « demeure d’éternité « du souverain défunt ; des pyramides secondaires plus modestes, destinées au ka royal (la force vitale du souverain) ou aux épouses du pharaon.

2.2   Des constructions pharaoniques

L’Ancien Empire est marqué par l’apparition de cette architecture colossale. C’est sous la IIIe dynastie (v. 2649-2575 av. J.-C.) qu’apparaissent les premières pyramides, qui ne parviennent à une forme géométrique parfaite qu’au cours de la dynastie suivante (v. 2575-2465 av. J.-C.). La capitale est alors Memphis et c’est à ses abords que sont érigées de grandes nécropoles dont l’élément central est systématiquement un édifice de forme pyramidale : Saqqarah, Meïdoum, Dahshour et Gizeh.

2.2.1   Nécropoles pyramidales de Saqqarah

Le premier pharaon à entreprendre ce type de construction est Djoser (ou Djéser, v. 2630-2611 av. J.-C.). Sur le site de Saqqarah, au sud des cénotaphes des anciens rois thinites, il fait édifier avec l’aide de son ministre Imhotep le plus grand complexe funéraire jamais construit par les Égyptiens. Ce tombeau royal, connu sous le nom de pyramide de Djoser, s’élève vers le ciel par sept rangées de pierres formant six paliers successifs. La pyramide, telle qu’elle apparaît aujourd’hui, est au centre géométrique du complexe qu’entourait une enceinte de pierre.

À sa suite, d’autres pharaons de la IIIe dynastie se font construire le même type de nécropoles, toujours composées de gigantesques mastabas avec en leur centre une pyramide royale ; c’est le cas de Sekhemkhet (v. 2611-2603 av. J.-C.), le successeur de Djoser, dont le complexe est aujourd’hui détruit et enfoui sous le sable.

2.2.2   Nécropoles pyramidales de Meïdoum et Dahshour

À partir de la IVe dynastie (v. 2575-2465 av. J.-C.), un revêtement cache les degrés qui permettent l’érection des pyramides. Au sud de Saqqarah, à Meïdoum et Dahshour, plusieurs édifices témoignent ainsi de la lente évolution de l'art de la construction des pyramides, de la pyramide à degrés à la pyramide à pente lisse. L’une d’entre elles, située à Meïdoum, est probablement commencée sous le règne de Houni (2600-2575 av. J.-C.), dernier souverain de la IIIe dynastie. Construite à l’origine sous la forme d’une pyramide à degrés, la pyramide de Meïdoum est achevée comme un édifice à faces lisses, sous le règne de son successeur Snéfrou (v. 2575-2551 av. J.-C.), premier souverain de la IVe dynastie ; l’effondrement partiel des couches extérieures laisse aujourd’hui apparaître les gradins de l’édifice originel.

Les deux pyramides de Dahshour sont également érigées durant le règne de Snéfrou. Premières constructions à faces lisses pensées comme telles, la pyramide méridionale, dite « pyramide rhomboïdale « (105 m de haut pour 183 m de côté), et la pyramide septentrionale, dite « pyramide rouge « (135 m de côté), sont toutes deux recouvertes d’un fin calcaire cristallin importé des carrières de Toura (l’albâtre égyptien). Des éboulements en cours de construction ayant sans doute conduit à revoir le projet de pente initiale, la pyramide rhomboïdale est dotée d’une double pente, présentant à mi-hauteur un changement d'inclinaison (de 55 à 43 degrés).

2.2.3   Nécropoles pyramidales de Gizeh

Nouvelle nécropole de Memphis choisie par les pharaons suivants de la IVe dynastie, Gizeh abrite les complexes funéraires de Khéops (v. 2551-2528 av. J.-C.), Khéphren (v. 2520-2494 av. J.-C.) et Mykérinos (v. 2494-2472 av. J.-C.). Les pyramides à pans lisses de Gizeh témoignent de l’apogée de la maîtrise des architectes égyptiens en matière d’édifices monumentaux. Elles montrent aussi que les principes fondamentaux de l’architecture pharaonique sont désormais, et pour longtemps, parfaitement établis.

La grande pyramide de Khéops, aux proportions parfaitement maîtrisées, est constituée de 2,3 millions de blocs de calcaire d’un poids moyen de 2,5 t chacun. Elle était à l’origine revêtue de calcaire de Toura qui lui donnait son aspect lisse. Mesurant à l’origine 146 m de haut (aujourd’hui 137 m) sur une base carrée de 233 m (aujourd’hui 230 m), elle figurait, pour les Anciens, au nombre des Sept Merveilles du monde. Elle se dresse aux côtés des pyramides de Khéphren (136 m de haut pour 210 m de côté) et de Mykérinos (66 m de haut pour 108 m de côté), ainsi que de petites pyramides de reines. Aux pieds de la chaussée montante de Khéphren, face au Nil, se tient le Grand Sphinx figurant Khéphren sous forme de lion à tête humaine (57 m de long pour 20 m de haut).

Les fouilles entreprises en 1990-1991 sur le site de Gizeh ont permis de découvrir un village d’ouvriers aux abords des nécropoles royales, ainsi qu’un complexe funéraire qui leur était dédié (privilège leur assurant la vie éternelle au même titre que leur souverain). Cela prouve que ce sont des ouvriers libres et rémunérés qui ont édifié les pyramides égyptiennes et non des esclaves, comme on le pensait jusqu’alors.

2.2.4   Dernières pyramides royales

À partir de la Ve dynastie (v. 2465-2323 av. J.-C.), les pyramides, de taille plus modeste, perdent en majesté au profit des temples funéraires et des temples solaires de nécropoles. Leur intérieur, parfois très complexe, abrite des textes gravés, les fameux « Textes des Pyramides «. Inscrits en bas-relief sur les parois intérieures des appartements funéraires, ces hiéroglyphes à caractère magique sont destinés à assurer au souverain défunt son passage dans l’univers des dieux. Les membres de la famille royale ont également droit à des pyramides.

Sahourê et Néferirkarê, pharaons de la Ve dynastie, se font édifier leur pyramide à Abousir. À Saqqarah sont construites huit nouvelles pyramides entre le xxve et le xxiie siècle av. J.-C., notamment celles de Téti, de Pépi Ier et de Pépi II (rois de la VIe dynastie). À Licht, capitale des souverains de la XIIe dynastie (v. 1994-1781 av. J.-C.), apparaissent également des complexes funéraires de type pyramidal, comme les pyramides d’Amménémès Ier et de son fils et successeur Sésostris Ier. La pyramide monumentale disparaît au Nouvel Empire (v. 1550-1075 av. J.-C.) lorsque les pharaons optent pour la discrétion des hypogées enfouis dans la vallée des Rois — tel le célèbre tombeau de Toutankhamon.

Voir aussi art de l’Égypte ancienne.

3   LES PYRAMIDES PRÉCOLOMBIENNES

Entre 1000 av. J.-C. et 1519 apr. J.-C., les populations précolombiennes bâtissent — essentiellement en Amérique centrale et dans les Andes centrales — de nombreuses pyramides à degrés et sommet plat ; elles servent de soubassements à des temples et comportent des escaliers, éventuellement des niches ou un décor. Certaines sont des tombeaux.

La plus ancienne appartient au complexe cérémoniel olmèque de La Venta (Mexique). Parmi les plus grandes figurent, au Mexique, la pyramide de Quetzalcoatl à Cholula et la pyramide du Soleil à Teotihuacan (63 m de haut pour 220 m de côté), ainsi que, au Pérou, les pyramides du Soleil et de la Lune dans la vallée de la Moche (voir culture Mochica).

Voir aussi art précolombien.

4   LES PYRAMIDES DANS LE RESTE DU MONDE

Sur le continent africain, la pyramide réapparaît près de Napata et de Méroé, au Soudan, sur les tombeaux des souverains du royaume local de Koush (v. 730 av. J.-C.-350 apr. J.-C.).

En Orient, l’architecture bouddhique de l’art khmer fait également appel à la pyramide à degrés, symbole de la montagne, séjour de la divinité.

Aujourd’hui, la forme pyramidale se retrouve dans des architectures variées, comme par exemple la Pyramide de verre située dans la cour Napoléon du Louvre (Paris), œuvre de l’architecte Ieoh Ming Pei.

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