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Quels sentiments avez-vous éprouvés à la lecture du théâtre de Corneille? L'étude de ses pièces vous paraît-elle propre à élever l'âme d'un jeune Français ou d'une jeune Française ? Pourquoi ?

Publié le 22/02/2012

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Vous ne ferez qu'une dissertation médiocre ou mauvaise si vous vous contentez de répéter ce que dit votre manuel du triomphe du devoir sur la passion dans le théâtre de Corneille et de citer Rodrigue, les Horace, Auguste et Polyeucte. D'abord parce que vous oublierez la restriction que font toutes les bonnes histoires de la littérature. Chez Corneille, c'est non pas le devoir qui triomphe, mais la volonté et, dans près d'une moitié de ses pièces, cette volonté s'applique à des buts qui sont indifférents à la morale ou qui sont immoraux. En outre, vous avez à faire connaître vos sentiments personnels et à montrer la valeur éducative de ce théâtre pour de jeunes Français d'aujourd'hui. Nul doute qu'elle ne soit grande. Il n'y a pas de grand peuple ni de grande vertu si l'on n'est pas ou n'essaie pas d'être capable de sacrifices héroïques, si l'on ne met pas un certain idéal au-dessus de ses plus chers intérêts et même de la vie. « La vertu consiste moins dans les actes extraordinaires que dans l'accomplissement pur simple des devoirs journaliers. » Il est, en fait, sinon une critique de l'idéal cornélien, du moins une restriction à cet idéal. Le théâtre de Corneille est écrit pour une génération de grands seigneurs fort dédaigneux des petits devoirs journaliers, épris de complots, de duels d'honneur, de batailles, mêlant de hautes qualités d'énergie à beaucoup de violence brutale. Vous aurez tout à fait le droit de développer tout cela. Selon votre tempérament, vos impressions personnelles seront ou plus favorables à Corneille, ou plus proches du second sujet.

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