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Qu'est ce qu'un marginal

Publié le 22/02/2012

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Evoquer la marginalité, c'est faire apparaître une grande diversité d'images et de réalités, qui ne vont pas sans se superposer comme le mythe est présent dans notre réalité : le clochard est un personnage qui habite notre imaginaire depuis l'enfance ; le bohème artiste nous est à la fois attirant et repoussant ; il y eut les hippies, les beatniks et la beat génération, les punks les skinheads, le grunge, le freak… sans parler de l'ermite, du dandy, du philosophe même si original et même étrange dans l'esprit de beaucoup. Et, si nous ouvrons les yeux sur la réalité de nos rues et places, force est de constater que des personnes de plus en plus nombreuses se retrouvent en marge de «la machine sociale « telle qu'elle va. Mais qu'est ce qu'être en marge ? Qu'est ce qui définie un marginal en tant que tel ? Existe-t-il un trait, ou un ensemble de traits, communs aux personnages que nous venons de citer ? Existe-t-il une essence, une raison d'être de la marginalité ?

 

I) Est-ce le fait de se retrouver à l'écart de la machine sociale et de son fonctionnement ?

 

Mais le sans domicile fixe, les chômeurs, qui mendient, ne sont pas des marginaux mais des marginalisés. Ce sont en effet des victimes plus ou moins passives des mouvements de l'économie, ou de relations sociales (souvent relations amoureuses) dures à vivre, désastreuses, de coup du sort… des « destins « qui les ont abîmés. Et ils n'ont plus ni force ni volonté de se battre, ils ont plus ou moins secrètement consenti à ne plus jouer leur partie dans la symphonie sociale. Ce ne sont pas vraiment des marginaux mais plutôt des exclus : tombé en marge.

Le marginal est marginal car il faut au moins un geste pour occuper la position qu'il occupe, autre que celle du commun. Le marginal est celui qui marque, d'une manière ou d'un autre, son altérité, son originalité, sa différence, sa distinction comme Baudelaire le dit du dandy, en même temps que son irréductibilité, ses refus et désaccords. Il introduit une distance en se plaçant là où il est et trace une ligne de démarcation : il est en marge, dans la marge ; une ligne sépare délimite, cette marge d'avec le corps de la page. Ce faisant, il tranche, détonne, choque, déstabilise, inquiète et fait même peur ; il se rebelle, se révolte. Tout ceci qui le distingue du marginalisé et de l'exclu. Mais, de même que le corps de la feuille et la marge sont distingués mais aussi unis par la ligne qui les départages, la marginalité n'a d'existence et de sens que par rapport au corps social lui-même. La marginalité pourrait se définir comme forme sur fond, prenant son sens par rapport à ce fond. Si ce fond, la société est nécessaire, quelle est la nécessité du rapport contestataire à cette nécessité même ? Comment et pourquoi naît-il et existe-t-il ? Quelle est sont effectivité ? Quelle est sa valeur ?

 

II) Aristote : « L'homme est un animal politique par nature «

a) La « cité « nécessaire à l'homme qui veut être homme : le « vivre «

b) La « cité « nécessaire à l'homme qui veut être homme : le « le bien vivre «

C'est de la réflexion sur le « bien vivre « que naissent refus, contestation, originalité, souci de la distinction.

III) Deux figures de la distinction :

a) Le dandy : Baudelaire

b) Le philosophe cynique

 

Conclusion : Le marginal et le marginalisé ont en commun le principe de la souffrance, sont les figures inversées, comme celles du jeu de tarot, d'une même passion. Mais le marginal possède la chance, la grâce, la force de métamorphose de la souffrance en vie, de la passion en action, la charge de la fraternité libératrice avec celui qui est resté dans la Caverne de Platon. Il est cet individu qui seul peut se suffire à lui-même et dont la société a bien besoin.

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