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Ras­poutine ("le débauché" en russe)

Publié le 29/10/2014

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principalement pour ses talents de guérisseur, mais les autres raisons ont également été évo­quées

Grigori Efimovitch Novykh (1872 ?-1916), dit Ras­poutine ("le débauché" en russe), était fils de paysan de très basse extraction. A l'âge de 33 ans, il rencontra un jeune moine qui lui fit connaître la secte des Fla­gellants. Après une longue initiation aux pratiques de la secte, il eut un entretien avec l'ermite Makari. Ce dernier lui affirma que Dieu l'avait choisi, le dotant de pouvoirs de guérisseur. Raspoutine se conforma rapi­dement à cette image et entra dans la peau d'un staretz (saint homme) qui avait le don de guérir ceux qu'il touchait.

Arrivé en 1903 à Saint-Pétersbourg, Raspoutine fut présenté deux ans plus tard à la cour impériale. Sa réputation de guérisseur le conduisit au chevet du tsétsarévitch' atteint d'hémophilie. Il semble que ses talents aient eu des effets bénéfiques sur le malade.

On raconte que, après une chute de cheval, l'état du tsétsarévitch Alexis, blessé, fut jugé alarmant en raison de son hémophilie. Les médecins du palais s'avouèrent impuissants à le sauver. Certaines sources mentionnent le fait qu'il recouvra la santé dès la réception d'un télé­gramme de Raspoutine. Ce télégramme, adressé à la tsarine, disait en substance: "Dieu a bien voulu voir tes larmes et entendre tes prières. Ne sois plus triste. Ton fils vivra. Mais que les médecins ne le tourmentent

plus." Il est vraisemblable que Raspoutine ait eu plu­sieurs fois l'occasion de soigner le prince héritier lors de ses crises d'hémophilie. C'est pour cette raison qu'il occupa une place prépondérante au sein de la cour impériale. Malgré les nombreux traits de carac­tère qui le rendirent insupportable, malgré l'influence néfaste qu'il eut sur le tsar, il exerça également une influence apaisante sur ce dernier et sa femme. Selon l'ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, Raspou­tine était violemment opposé à l'entrée en guerre de la Russie lors de la Première Guerre mondiale. Hélas, alité en raison d'un attentat dont il avait été victime peu de temps auparavant, il ne put tempérer les ardeurs guerrières du tsar. Lorsqu'il put envoyer un télé­gramme au tsar le suppliant de ne pas se lancer dans une guerre qui les détruirait tous, il était trop tard.

Le destin de l'Europe fut-il, un jour, réellement aux mains d'un moine illuminé ? Il est difficile de se pro­noncer, mais l'hypothèse n'est pas vraiment absurde.

 

A l'apogée de sa puissance, Raspoutine fut assassiné dans la nuit du 29 au 30 décembre 1916 par le prince Youssoupov.

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