Raymond VI de Toulouse

Raymond VI de Toulouse (1156-1222), comte de Toulouse de 1194 à 1222, dont le nom est lié à la croisade des albigeois.

Fils de Raymond V, Raymond VI de Toulouse prend en main son héritage au moment de la plus forte expansion cathare dans le Midi de la France. Malgré les pressions du pape Innocent III, Raymond VI refuse, par tolérance religieuse envers ses vassaux, d'intervenir contre les albigeois. Le légat du pape Pierre de Castelnau prononce alors une première excommunication contre le comte. Dans les semaines qui suivent, le légat est assassiné (15 janvier 1208) et Raymond VI est soupçonné d’être l'instigateur de ce meurtre.

Après avoir frappé d’une seconde excommunication le comte de Toulouse, le pape lance un appel à la croisade et offre les domaines de Raymond au vainqueur. Raymond VI, contraint à faire pénitence (18 juin 1209), se voit dans l’obligation de rejoindre les croisés. La croisade des albigeois rencontre ses premiers succès mais, à la vue des massacres perpétrés par les hommes du Nord, Raymond renverse ses alliances et se rapproche de Pierre II d'Aragon.

En janvier 1213, Raymond VI abdique au profit de son fils Raymond VII afin de soustraire ses terres à la nouvelle excommunication qui le touche. Avec Pierre II d’Aragon, il subit de nombreux revers, notamment sa défaite contre les armées de Simon IV de Montfort à la bataille du Muret, le 12 septembre 1213, combat qui coûte la vie au roi d’Aragon. Raymond doit fuir et choisit de s’exiler en Angleterre.

En 1215, lors du concile du Latran, la déchéance du comte de Toulouse est prononcée par le pape qui accorde toutes ses terres à Simon de Montfort. Raymond VI reçoit alors le soutien des villes de Provence. Puis, également soutenu par les Toulousains « prisonniers « de Simon de Montfort, il profite de l’absence de ce dernier pour reprendre la ville en 1217. Il résiste à un long siège qui se termine le 25 juin 1218 par la mort de Simon de Montfort. Se retrouvant alors en position de force, il obtient le pardon d’Innocent. À sa mort, Raymond a recouvré l'essentiel de ses domaines.