régalia
Publié le 07/02/2013
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régalia, droit, dont disposent les souverains du royaume de France, de percevoir les revenus ecclésiastiques d’un siège épiscopal vacant moyennant protection.
Pratique carolingienne, la régale est, à l’origine, une intervention ponctuelle du pouvoir royal dans les affaires temporelles de l’Église (régale temporelle). Avec le sacre du roi, les attributions légitimes du souverain entament le spirituel (le roi est reconnu comme le représentant de Dieu en son royaume) ; le roi cherche alors à étendre effectivement son pouvoir en s’octroyant la nomination des évêques (régale spirituelle). En 1608, le Parlement généralise le droit de régale à l’ensemble du royaume — détenu jusqu’alors uniquement sur certains évêchés ; mais, face à la protestation massive des évêques, cette décision n’est pas appliquée.
Monarque absolu, Louis XIV impose, en 1673, l’application de la décision de 1608. Deux évêques du Midi (ceux de Pamiers et d’Alet) protestent et en appellent au pape Innocent XI, lequel blâme la décision de Louis XIV. Aussi, le 19 mars 1682, le roi réunit-il une assemblée du clergé de France. Cette assemblée vote la Déclaration du clergé de France (ou Déclaration des Quatre Articles), rédigée par Bossuet et rappelant les principes du Gallicanisme. Le conflit entre le pape et le roi dure jusqu’en 1693, lorsqu’Innocent XI accepte la généralisation de la régale sur le royaume de France.
En soumettant le pouvoir pontifical à la monarchie — en ce qui concerne les nominations des évêques —, l’affaire de la régale a permis le triomphe du gallicanisme français.