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Rethondes, armistices de

Publié le 22/02/2013

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rethondes

1   PRÉSENTATION

Rethondes, armistices de, nom des deux cessez-le-feu signés dans la clairière de Rethondes (forêt de Compiègne). L’armistice de 1918 a mis fin à la Première Guerre mondiale et a consacré la victoire des Alliés ; celui de 1940 a succédé à la campagne de France, au début de la Seconde Guerre mondiale.

2   L’ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

Le 4 octobre 1918, alors que ses alliés bulgares, autrichiens et turcs subissent de nombreux revers et que ses propres armées ne remportent plus de victoires, l’Allemagne adresse au président américain Wilson une demande de paix sur la base des Quatorze points, puis entreprend une négociation bilatérale ; cette dernière est mal vécue par les dirigeants européens qui en restent tenus à l’écart.

La négociation avec l’Angleterre et la France s’ouvre un mois plus tard, le 8 novembre, à Rethondes, dans un train affrété pour accueillir les plénipotentiaires (voir wagon de Rethondes) ; le maréchal Foch, assisté de Weygand et accompagné par la délégation anglaise (dirigée par l’amiral Wemyss), reçoit la représentation allemande conduite par le ministre Erzberger. Après la lecture des conditions d’armistice imposées par les Alliés, on requiert du gouvernement Groner qu’il accepte tout ou rien de ces propositions. L’empereur Guillaume II abdiquant le 9 du mois et la République étant proclamée, le nouveau gouvernement allemand de Friedrich Ebert donne son accord (voir République de Weimar).

Signé le 11 novembre à 5 heures du matin, l’armistice prend effet à 11 heures. En dépit du souvenir des morts, le cessez-le-feu est accueilli en France par un déferlement de joie. Il met fin à la bataille sur le front ouest, de la Suisse aux Pays-Bas. Les principales clauses de l’accord prévoient la livraison de matériel militaire, l’évacuation de l’Alsace-Lorraine, de la rive gauche du Rhin et de trois têtes de ponts (Mayence, Coblence, Cologne) ; elles préparent à la conférence de la paix de Paris (janvier 1919) et à la signature du traité de Versailles du 28 juin 1919.

3   L'ARMISTICE DU 22 JUIN 1940 : LA REVANCHE DU IIIE REICH

Vingt et un an plus tard, la campagne de France perdue, la France semble être à la merci du IIIe Reich. Dès son arrivée à la présidence du Conseil, le 17 juin, le maréchal Pétain sollicite un armistice auprès d’Adolf Hitler — alors que son prédécesseur Paul Reynaud préconisait une simple capitulation militaire, n’engageant pas le gouvernement. Le Führer choisit Rethondes pour laver l’humiliation de 1918 et conférer à la revanche une forte portée symbolique (voir wagon de Rethondes).

Dirigée par le général Hutzinger, la délégation française se rend en forêt de Compiègne le 21 juin 1940. Entouré des maréchaux Göring et Keitel et de Rudolph Hess, Hitler l’y reçoit dans le fameux wagon 2419. Hutzinger rapporte au gouvernement de Bordeaux les conditions imposées par l’Allemagne. Dans l’après-midi du 22 juin, après un ultimatum de Keitel, le gouvernement cède et les plénipotentiaires français signent l’armistice. Vingt-quatre articles draconiens règlent les questions militaires (neutralisation du potentiel militaire français), économiques (frais d’entretien des troupes allemandes en France), politiques (création des zones Nord / Sud et, selon l’article 3, injonction au gouvernement français de collaborer avec les autorités militaires allemandes).

La polémique entoure aussitôt ce second armistice de Rethondes. Le 26 juin, le général de Gaulle s’insurge contre cette humiliation : « la France livrée, la France pillée, la France asservie «. Acte décisif, l’armistice de 1940 définit de fait le cadre dans lequel Vichy peut gouverner jusqu’en 1944 et, ce faisant, délimite les contours d’une collaboration d’État.

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