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Richard Parkes Bonington, Reynolds et Hogarth

Publié le 22/02/2012

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reynolds
La brièveté de la vie de Richard Parkes Bonington né en 1802 et mort en 1828, emporté par la tuberculose, aurait pu faire de lui un mythe. La fougue avec laquelle il peint les bouleversements de lumière et de nuées annonce les troubles des ombres colorées de la peinture en plein-air. Mais la technique utilisée par Bonington, technique de l'aquarelle, parce qu'elle exige que les oeuvres sur papier soient protégées de la lumière, n'a pas permis qu'il soit suffisamment vu... Si Bonington vient en Normandie faire en 1821 et 1822 un " voyage pittoresque " à la manière d'autres peintres anglais, s'il vint jusqu'en Italie du nord et à Venise en 1826 et ébauche ainsi ce que l'on nommait au XVIIIe siècle le " Grand Tour ", s'il semble mettre ses pieds dans des traces anciennes, cela ne signifie pas qu'il se satisfasse de l'usage ancien de l'aquarelle. Dès 1822 les deux aquarelles réalisées en Normandie qu'il présente au Salon, fascinent. Il reçoit en 1824 une médaille d'or pour quatre autres paysages peints à l'huile et une aquarelle encore. La liberté, la fougue, la puissance avec laquelle Bonington peint le paysage sont alors incomparables. Et si Delacroix semble réticent devant Bonington " emporté par sa propre virtuosité ", il admire la maîtrise du jeune homme avec lequel il partage plusieurs mois un atelier à Paris. Avec les aquarelles de Bonington, un élan singulier est donné à la peinture... Joshua Reynolds est de ces peintres anglais qui, quelques années avant Bonington, ont fait le " Grand Tour ". Il est resté deux ans à Rome qu'il a quitté en mai 1752, et ne rentre en Angleterre qu'après être passé par Florence, Bologne, Parme et avoir séjourné quelque trois semaines à Venise. En 1753, de retour à Londres qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1792, il commence une carrière qui lui vaut de devenir sir Joshua Reynolds. Paradoxe, celui qui à dix-huit ans venait étudier à Londres et déclarait qu'il préfèrerait être apothicaire plutôt que de peindre des portraits et d'être donc " peintre ordinaire ", doit au portrait la gloire. Dans plusieurs des quinze discours qu'il prononce devant la Royal Academy dont il est le premier président élu à l'unanimité à sa fondation en 1768, Reynolds ne se prive pas de justifier la place honorable qui revient au portrait... William Hogarth est mort trop tôt, quatre ans trop tôt, pour être admis à la Royal Academy. Sans doute la clientèle aristocratique qui fut la sienne pendant des années et les portraits qu'il a peint pour elle, lui auraient-ils permis d'y accéder. Mais Hogarth est singulièrement paradoxal. Il n'a pas cessé de vouloir être considéré comme un peintre d'histoire, pourtant c'est lui qui, avec des tableaux comme le Mariage de Stephen Beckingham et de Mary Cox (1729), la Famille Fountaine, La Pêche, ou encore La Réception à Wanstead House, donne au genre qu'est la " conversation piece " une nouvelle dimension. C'est lui qui élabore des peintures satiriques qui ne tardent pas à être gravées sous le prétexte d'être des " sujets modernes et moraux ". C'est lui qui écarte du portrait les attributs de la vanité pour ne laisser en place que ceux de la prospérité. Hogarth est d'une certaine manière le Fielding de la peinture...

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