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romaine, province

Publié le 02/02/2013

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1   PRÉSENTATION

romaine, province, dans la Rome antique, sphère de compétence d’un magistrat possédant l’imperium, c’est-à-dire le commandement (le terme de provinciae n’inclut pas nécessairement de notion territoriale) ; puis, à partir du iiie siècle av. J.-C., la province désigne tout territoire non italique, annexé à Rome.

2   DES CONQUÊTES À LA CRÉATION DES PROVINCES

Les plus anciennes provinces romaines, la Sicile (241 av. J.-C.) et la Sardaigne (231 av. J.-C.), sont conquises alors que l’expansionnisme républicain ne procède encore que rarement à la création de provinces et ne prévoit qu’un contrôle indirect sur les régions soumises. À partir de 227 av. J.-C., les deux provinces sont chacune dotées d’un préteur qui administre directement le territoire. En 197 av. J.-C., le nombre de préteurs augmente pour donner deux gouverneurs aux nouvelles provinces d’Espagne.

L’intensification des guerres de conquête entraîne la multiplication du nombre des provinces à partir de la moitié du iie siècle av. J.-C. Les provinces nouvellement annexées ne bénéficient plus d’une préture et sont gérées par d’anciens magistrats : la Macédoine (146), l’Afrique (146), l’Asie (133) et la Gaule Narbonnaise (120) sont bientôt placées sous l’autorité de propréteurs et de proconsuls (lex Cornelia de provinciis, promulguée par Sylla en 81 av. J.-C.). À la suite des généraux républicains, les généraux de l’Empire s’emparent bientôt de nombreux territoires qui deviennent tous des provinces romaines, comme l’Égypte conquise sous Auguste (30 av. J.-C.) ou la Mésopotamie sous Trajan (115).

3   ORGANISATION DES PROVINCES

Chaque province est régie par une charte (lex data provinciae), fixée par le général conquérant, charte qui peut être complétée par des édits ultérieurs émanant des gouverneurs. Même si toutes les provinces doivent payer un tribu à Rome, chacune conserve — durant la période républicaine — son particularisme et acquiert une autonomie variable en fonction de son statut : villes assujetties, villes fédérées, villes libres, colonies de droit latin, colonies de droit romain, etc.

Durant la République romaine, le gouverneur, en poste pour un an, est doté de tous les pouvoirs — administratif, militaire et judiciaire. Source d’enrichissement facile bien que non rémunéré, le poste est convoité : nombreux sont les hommes influents qui usent de la corruption pour obtenir cette charge et, une fois en place, qui abusent de leur pouvoir. L’illustration la plus célèbre du pillage d’une province reste le préteur Verrès que Cicéron accuse dans ses Verrines en 70 av. J.-C.

Aussi, au début de l’Empire, une réforme est-elle entreprise par Auguste qui distingue dorénavant deux types de provinces, chacune gérée en fonction de son statut : les provinces sénatoriales, territoires regorgeant de richesses, sont gouvernées par des proconsuls nommés par le Sénat comme l’Afrique (proconsulaire) ou la Narbonnaise (prétorienne) ; les provinces impériales, souvent frontalières ou plus récemment conquises, sont dirigées par un sénateur désigné par l’empereur ou par un procurateur appartenant à l’ordre équestre (comme la Thrace et la Germanie supérieure). De surcroît, la création d’une rétribution fixe à tout gouverneur, l’obtention de la citoyenneté à une plus large population à partir du ier siècle av. J.-C. (généralisée par l’édit de Caracalla en 212 apr. J.-C.) et l’amélioration du réseau de communication (voies romaines et axes maritimes sur la Mare Nostrum) permettent une réelle centralisation de l’administration mais également une uniformisation nouvelle de la politique dans tout l’Empire.

Cette organisation reste en vigueur jusqu’à la réforme de l’empereur Dioclétien (fin du ive siècle apr. J.-C.), par laquelle les gouverneurs ne conservent que leurs prérogatives civiles dans le cadre de la création d’une nouvelle bureaucratie impériale hiérarchisée. Afin de réduire leur pouvoir politique et militaire, les provinces sont divisées, à la fin de l’Empire, pour former des unités administratives plus petites, et regroupées au sein de circonscriptions plus vastes, les diocèses, à leur tour rassemblées en préfectures.

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