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romanisation

Publié le 01/02/2013

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1  PRÉSENTATION 

 

romanisation, processus d’assimilation, voire d’acculturation, rencontré dans les diverses régions conquises par Rome. En d’autres termes, il s’agit de l’adoption par les vaincus du système politique et social, des coutumes et des différentes formes de culture émanant de Rome.

 

2  LA CONQUÊTE DE TERRITOIRES 

 

La première phase de romanisation se résume essentiellement à une conquête militaire. Cette conquête ne va pas sans difficultés, en raison de la résistance et de l’esprit d’indépendance des autochtones, résistance qui se manifeste par des rébellions constantes. Ainsi, en Gaule, une insurrection est-elle menée par l’Arverne Vercingétorix en 52 av. J.-C. Toutefois, comme le signale Jules César dans ses Commentaires de la guerre des Gaules, huit années ont suffi pour pacifier le pays, contrairement à la péninsule Ibérique qui ne s’est soumise qu’après deux siècles de résistance. La division des tribus gauloises et l’attrait de la romanisation ont sans doute participé à cette assimilation.

 

Après la Pax Romana, l’arrivée d’immigrants d’origine romaine et italique s’établissant dans les cités (municipia civium romanorum, coloniae civium romanorum), permet l’émergence de foyers de diffusion culturelle, doublés de centres de contrôle politique et administratif. Les vétérans des légions, mais également des colons italiques — en quête de nouvelles terres et de meilleures conditions de vie — influent alors sur le processus de romanisation.

 

3  L’ACCESSION À LA CITOYENNETÉ 

 

Une des conséquences du prestige de Rome est l’aspiration à la citoyenneté romaine. Les peuples italiques sont les premiers à obtenir la citoyenneté, à la suite des guerres sociales (90-88 av. J.-C.). Après la conquête des Gaules, Jules César octroie la citoyenneté romaine aux habitants des villes (49 av. J.-C.), permettant le ralliement des élites urbaines. Des mesures similaires sont ensuite prises pour certaines provinces puis, en 212, l’empereur Caracalla élargit ce droit à tous les sujets libres de l’Empire, en vertu de la Constitutio Antoniniana. Ce droit de citoyenneté permet la mise en place d’un climat propice à l’acceptation de Rome.

 

4  L’ASSIMILATION CULTURELLE 

 

L’adoption de la langue latine dans tous les milieux reflète une tendance à l’uniformisation culturelle. Si, dans un premier temps, les langues indigènes sont placées sur le même pied que le latin, ce dernier les supplante rapidement. Néanmoins, sans menacer l’unité acquise, les régions conservent leurs dialectes ainsi que certaines coutumes et traditions culturelles. À cet égard, il faut souligner la faculté de la civilisation romaine d’adopter des croyances et des coutumes des peuples conquis et de les incorporer aux siennes.

 

De même, la romanisation se manifeste par la pénétration de la religion romaine et surtout des religions orientales importées par Rome (culte de Cibèle, le mithraïsme et le christianisme).

 

Elle se traduit également par l’adoption des vêtements et du mobilier, des noms (praenomen, nomen et cognomen), par l’usage de la monnaie, du système métrique ainsi que par l’acceptation du droit romain qui supplante les coutumes tribales. L’adoption des pratiques commerciales romaines est favorisée par la construction des voies romaines pavées (permettant le désenclavement des provinces les plus reculées de l’Empire) et le développement des voies maritimes.

 

Le dernier élément, et non le moindre, du processus de romanisation, est la fondation ou la restructuration des villes. Construites selon un plan en damier, les villes des colonies romaines comportent systématiquement un forum et des édifices symboliques de l’identité et de la culture romaine : amphithéâtres, thermes, temples, aqueducs. Le nouveau visage des villes permet d’amener progressivement et en douceur les populations aux pratiques des colonisateurs. La ville de Leptis Magna en Libye est, à ce titre, très représentative de la politique de romanisation.

 

Même si l’intégration de la Gaule par Rome a été une réussite presque totale, la romanisation n’a pas été générale dans tout l’Empire. Cet échec partiel s’explique en partie par le peu d’intérêt des Romains à contrôler et peupler des territoires pauvres et marginaux et parce que la domination romaine a parfois été plus nominale qu’effective.

 

 

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