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Rome antique (Empire)

Publié le 31/01/2013

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1   PRÉSENTATION

Rome antique (Empire) ou Empire romain, période au cours de laquelle l’État romain et les provinces d’outre-mer furent sous la souveraineté d’un empereur, et qui s’étend, pour l’histoire unifiée du domaine romanisé, du moment où Octave, ou Octavien, reçut le titre d’« Auguste « en 27 av. J.-C., jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident en 476 apr. J.-C.

2   AUGUSTE ET LES EMPEREURS JULIO-CLAUDIENS

L’Empire résulta de la concentration entre les mains d’Auguste de l’ensemble des pouvoirs républicains (voir République romaine). La date de naissance de l’Empire, très controversée, se situerait entre la victoire décisive d’Octave, le fils adoptif de Jules César, sur Marc Antoine à la bataille d’Actium, en septembre 31 av. J.-C., et l’obtention de la puissance tribunicienne (voir Tribun) et de l’imperium majus que le Sénat accorda à Octave en 23 av. J.-C. Le mérite de l’empereur est d’avoir su imposer cette concentration des pouvoirs qui n’annihilait pas la tradition républicaine, mais lui permit d’assurer le retour à l’ordre après un demi-siècle de guerres civiles quasi ininterrompues.

2.1   Auguste et les fondements de la pax romana

L’Empire succéda donc à la République. Auguste, avec le titre de princeps, ou premier des citoyens, maintint théoriquement la Constitution de la république jusqu’en 23 av. J.-C., date à laquelle il exerça l’autorité effective à travers la puissance tribunicienne et le pouvoir suprême sur toutes les armées (ou imperium). Le Sénat conserva le contrôle de Rome, de l’Italie et des provinces pacifiées. Les provinces frontalières, où il était nécessaire de maintenir des légions, étaient gouvernées par des légats, nommés et supervisés par Auguste en personne (voir Armées romaines). La corruption et le chantage qui avaient sévi dans l’administration des provinces au cours du dernier siècle de la République furent réprimés, ce qui profita grandement à la prospérité des provinces.

Auguste mit en œuvre de nombreuses réformes sociales pour restaurer les traditions morales et l’intégrité du peuple romain ; il s’efforça de combattre la licence des mœurs et chercha à rétablir les cultes anciens (voir Romaine, mythologie). Il orna Rome de temples, de basiliques et de portiques, et fit, selon ses propres mots, « d’une cité de briques une cité de marbre « (voir Romain, art). Pour les Romains, une ère de paix et de prospérité semblait s’amorcer. La période augustinienne représente l’âge d’or de la littérature latine, caractérisée par les œuvres en vers de Virgile, d’Horace et d’Ovide, ou en prose de Tite-Live, dont la monumentale Histoire de Rome (Ab Urbe condita). (voir Auguste, siècle d’).

2.2   Les successeurs d’Auguste

Avec la mise en place du gouvernement impérial, l’histoire de Rome s’identifie largement avec le règne personnel des empereurs. La question successorale fut l’un des points noirs du long règne d’Auguste, qui perdit successivement tous les prétendants putatifs. La pratique de l’adoption systématique de ses dauphins permit cependant de trouver, en la personne de Tibère, un successeur déjà expérimenté dont la compétence politique avait été éprouvée par l’exercice de différentes magistratures au service de l’empereur ; Tibère succéda à son père adoptif en 14 apr. J.-C. Grand administrateur, il provoqua cependant l’aversion et la suspicion générales, en particulier chez les sénateurs, et s’appuya essentiellement sur son pouvoir militaire, tenant en alerte à Rome sa garde prétorienne, seules troupes autorisées à l’intérieur de la cité ; le préfet de la garde, Séjan, manqua même de le renverser. Tibère fut le premier empereur à s’éloigner volontairement de la ville, qu’il gouvernait depuis Capri.

Son successeur fut Caligula, empereur jeune et instable, qui régna de 37 à 41 ; les comportements étranges, souvent humiliants pour les sénateurs, de ce personnage extravagant furent peut-être guidés par une conception orientale et théocratique du pouvoir. Plus encore que Tibère, Caligula renforça le culte impérial.

Un complot de sénateurs ayant mit fin au règne de Caligula, le titre impérial passa ensuite à son oncle, Claude Ier, dont le règne (41-54) fut marqué par la conquête de la Bretagne (l’actuelle Grande-Bretagne), et qui poursuivit les travaux publics (voir Voies romaines) et les réformes administratives entrepris par César et Auguste. Lettré, consciencieux, probablement soucieux de préserver les institutions mises en place par Auguste et d’intégrer les élites provinciales au gouvernement de l’Empire, Claude souffrit des activités de ses deux dernières épouses, Messaline et surtout Agrippine qui finit probablement par le faire empoisonner.

Le fils d’Agrippine, adopté par Claude, Néron, commença son règne (54-68) comme un empereur modéré, sous l’égide éclairée et les conseils du philosophe Sénèque et de Sextus Afranius Burrus (mort en 62), préfet de la garde prétorienne. Son règne correspondit à une consolidation des frontières de l’Empire à la fois en Germanie et en Orient. Très hellénisé, fasciné par l’Orient comme Caligula, extrêmement populaire et démagogue, Néron suscita bientôt l’opposition des sénateurs, qu’il soumit à de nombreuses persécutions. Ses excès conduisirent à sa destitution et il se suicida en 68, marquant ainsi la fin de la lignée des empereurs julio-claudiens.

3   LES FLAVIENS ET LES ANTONINS

Les brefs règnes de Galba, d’Othon et de Vitellius entre 68 et 69 furent suivis par celui de Vespasien : cette période est communément appelée ' l’année des quatre empereurs '. Cette instabilité montrait une transformation radicale du régime impérial : désormais, les empereurs devaient non seulement être légitimés par le Sénat, mais aussi par les légions, qui accédèrent ainsi à un pouvoir politique réel (voir Armées romaines).

3.1   Vespasien et ses fils

Vespasien et ses fils, Titus et Domitien, les empereurs flaviens, revinrent à la cour plus sobre des débuts de l’Empire, tentèrent de restaurer l’autorité du Sénat et de promouvoir le bien-être du peuple. Le règne de Vespasien (69-79) fut marqué par la fin de la révolte des juifs, qui aboutit à la destruction du Temple de Salomon et à la seconde grande Diaspora de l’histoire juive (voir Massada). Ce fut sous le règne de Titus (79-81) que se produisit l’éruption du Vésuve, qui dévasta la région du sud de Naples, dont les villes d’Herculanum et de Pompéi. Bien que la littérature fleurît sous le règne de Domitien (81-96), celui-ci se révéla bientôt un tyran cruel et suspicieux, instaurant une période de terreur qui ne s’acheva que par son assassinat.

3.2   Les Antonins et la pax romana

Marcus Cocceius Nerva, qui régna de 96 à 98, fut le premier de cinq empereurs, les autres étant Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux et Marc Aurèle (voir Antonins ; pax romana). Chacun des empereurs fut choisi, puis officiellement adopté par son prédécesseur, pour son habileté et son intégrité. Trajan (98-117) se battit contre les Daces, les Arméniens et les Parthes, et se signala pour son excellente administration. L’Empire atteignit sous son règne son extension extrême. L’auteur satirique Juvénal, l’orateur et épistolier Pline le Jeune et l’historien Tacite furent tous trois des contemporains de Trajan.

Les vingt et un ans du règne d’Hadrien (117-138) furent une période de paix et de prospérité. En abandonnant certains territoires à l’est, Hadrien consolida le reste de l’Empire et stabilisa ses frontières. Le règne de son successeur, Antonin le Pieux (138-161), fut également serein et pacifique. Celui de l’empereur suivant, le philosophe stoïcien Marc Aurèle, qui régna (161-180) collégialement avec Lucius Aurelius Verus jusqu’à la mort de ce dernier en 169, fut troublé par les incursions menées par différentes tribus migrant dans diverses parties de l’Empire.

Les Antonins furent confrontés à l’émergence du christianisme qui remettait en question les fondements religieux du gouvernement impérial en refusant le culte de l’empereur. Après les voyages de saint Paul au Ier siècle, le christianisme connut un immense succès d’abord en Asie, puis en Occident : selon certaines estimations, la moitié de la population d’Asie aurait été convertie au christianisme dès le milieu du IIe siècle. Ce phénomène entraîna de la part des empereurs le recours à une répression systématique, qui se traduisit par des persécutions tragiques.

À Marc Aurèle succéda son fils Commode (180-192). L’un des tyrans les plus sanguinaires de l’histoire, il fut assassiné. Les désordres du règne de Commode, comme ceux connus sous Caligula ou Néron, traduisaient aussi une mutation du monde romain : son extension et sa richesse en faisaient un pôle d’attraction pour tous les peuples avec lesquels il était en contact ; la pression des Barbares s’accroissait non seulement aux frontières, ce qui avait amené les Antonins à systématiser la fortification du limes, mais aussi à l’intérieur même de l’Empire où, par le commerce et par la participation aux troupes auxiliaires, ils étaient de plus en plus présents. La romanité, qui avait accepté sans difficulté la prééminence du modèle culturel hellénique dès l’époque républicaine, était confrontée à la nécessité absolue d’une nouvelle adaptation.

4   LE DÉCLIN ET LA CHUTE
4.1   La pression des Barbares

Les brefs règnes de Publius Helvius Pertinax (193) et de Didus Severus Julianus (193) furent suivis par celui de Lucius Septime Sévère, d’origine syrienne, qui gouverna de 193 à 211 ; sa dynastie éphémère compta les empereurs Geta (règne : 211-212), Caracalla (règne : 211-217), Élagabal (règne : 218-222) et Sévère Alexandre (règne : 222-235). Septime était un bon souverain, mais Caracalla était célèbre pour sa brutalité et Élagabal pour sa débauche. Caracalla octroya la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire en 212 probablement pour pouvoir lever des impôts dont seuls les citoyens étaient redevables. Son règne et surtout celui d’Élagabale firent l’objet d’une exécration véhémente de la part des historiens romains, outrés par l’orientalisation de ces empereurs très marqués par les cultes ésotériques dont ils étaient les grands prêtres à Émèse. Alexandre Sévère fut, au contraire, et sans doute par contraste, connu pour sa sagesse et son sens de la justice ; il n’en mourut pas moins, comme ses deux prédécesseurs, assassiné.

La période qui suivit la mort d’Alexandre Sévère fut extrêmement confuse à Rome et en Italie. Sur les douze empereurs qui régnèrent durant les trente-trois ans qui suivirent, presque tous moururent de mort violente, souvent des mains des soldats mêmes qui les avaient installés sur le trône. Un renouveau de paix et de prospérité se manifesta un temps grâce aux empereurs illyriens, originaires de la région appelée aujourd’hui la Dalmatie. Parmi ceux-ci figurent Claude II, dit le Gothique, qui régna de 268 à 270 et chassa les Goths, et Aurélien, qui, entre 270 et 275, battit également les Goths, ainsi que les Germains et Zénobie, reine de Palmyre, qui avait occupé l’Égypte et l’Asie Mineure. L’unité de l’Empire était rétablie. Aurélien fut suivi par une rapide succession d’empereurs relativement insignifiants jusqu’à l’arrivée de Dioclétien, un autre Illyrien, en 284.

4.2   Dioclétien et le partage de l’Empire

Bon administrateur, Dioclétien (284-305) introduisit de nombreuses réformes sociales, économiques et politiques. Il supprima les privilèges économiques et politiques dont Rome et l’Italie bénéficiaient aux dépens des provinces. Il essaya de maîtriser l’inflation effrénée en contrôlant le prix des denrées alimentaires et de beaucoup d’autres biens de consommation, ainsi que le salaire maximal des travailleurs.

Mais surtout, afin d’assurer une administration plus uniforme à travers tout l’Empire et permettre un contrôle plus rapproché sur le limes, il établit un nouveau système de gouvernement dans lequel lui et Maximien (286-305) partagèrent la pourpre. Cette dyarchie fut renforcée par la nomination de deux Césars ou adjoints, Galère et Constance Ier Chlore. Dioclétien contrôlait la Thrace, l’Égypte et l’Asie, tandis que Galère, gouvernait les provinces du Danube. Maximien reçut l’Italie et l’Afrique (voir Afrique, province romaine d’), Constance, la Gaule, l’Espagne et la Bretagne. Ce système, appelé tétrarchie, créa une mécanique administrative très solide, mais accrut encore la bureaucratie déjà pléthorique du gouvernement, avec quatre cours impériales et leurs officiels pesant d’un poids financier énorme sur l’Empire.

Dioclétien et Maximien abdiquèrent en 305, laissant les nouveaux Augustes et Césars dans un conflit débouchant sur des guerres civiles qui ne s’achevèrent qu’avec l’accession au pouvoir de Constantin le Grand en 312.

4.3   Constantin et les empereurs chrétiens

Constantin (306-337), qui était auparavant devenu César de l’armée en Bretagne écarta ses rivaux du pouvoir et réunifia l’Empire romain d’Occident. Sa victoire en 324 sur Licinius, empereur d’Orient de 308 à 324, laissa Constantin seul maître du monde romain. Le christianisme, qui était apparu sous le règne de Claude et s’était développé sous ses successeurs, malgré les persécutions, fut décrété par Constantin religion officielle de l’Empire.

Mais surtout, Constantin établit sa nouvelle capitale à Byzance, qu’il reconstruisit comme une nouvelle Rome et rebaptisa Constantinople (aujourd’hui Istanbul) en 330. Des raisons de prudence à la fois politiques (le milieu politique romain demeurait à la fois agité et dangereux) et militaires (la menace des peuples germaniques et, les révoltes en Gaule faisaient craindre pour la sécurité romaine) expliquent peut-être ce transfert ; quoi qu’il en soit, la ville de Rome perdait, pour la première fois depuis près de six siècles, la prééminence sur l’espace romanisé.

La mort de Constantin en 337 marqua le début de la guerre civile entre les Césars rivaux, qui se déroula jusqu’à ce que le seul fils survivant de Constantin, Constance II (337-361), réunifie l’Empire en 353. Il fut suivi de Julien l’Apostat (361-363), qui doit son nom à son désir de restaurer le paganisme, puis vint Jovien qui régna en 363 et 364. Par la suite, l’Empire fut à nouveau coupé en deux. Sous Théodose Ier (qui régna de 379 à 395 en Orient et de 394 à 395 en Occident), l’Empire fut brièvement réuni après la mort de son cosouverain d’Occident, Valentinien II (375-392). Trois ans plus tard, toutefois, à la mort de Théodose, l’Empire fut partagé entre ses deux fils, Arcadius (395-408), empereur d’Orient, et Honorius (395-423), empereur d’Occident.

4.4   La dislocation de l’Empire

Au Ve siècle, les provinces de l’Empire romain d’Occident étaient rendues exsangues par les taxes levées pour entretenir l’armée et la bureaucratie, aussi bien que par les pillages causés par la guerre civile et les invasions barbares. Le partage de l’Empire en deux zones, l’une principalement hellénisée dominée par Constantinople, l’autre essentiellement romanisée mais où le poids de Rome continuait de décroître, était devenu une réalité à la fois politique et culturelle. Dans un premier temps, la politique de conciliation avec les envahisseurs, nommés à la tête de l’armée et de l’État, porta ses fruits dans les deux parties de l’Empire ; les Barbares, de plus en plus nombreux, étaient admis à la cour des empereurs.

Progressivement, toutefois, les immigrants venus de l’Orient visèrent à la conquête de l’Occident. À la fin du IVe siècle, Alaric Ier, roi des Wisigoths, dévasta la Grèce. Arcadius le fit gouverneur de la province romaine d’Illyrie dans le but de le neutraliser. En 410, Alaric s’empara de Rome, qu’il pilla. Son successeur, Ataulf (410-415), conduisit les Wisigoths en Gaule et, en 419, le roi wisigoth Wallia reçut de l’empereur Honorius la permission formelle de s’établir dans le sud-ouest de la Gaule où il fonda à Toulouse la dynastie wisigothe. Déjà, à cette époque, le contrôle effectif de l’Espagne était aux mains des Vandales, des Suèves et des Alains, et Honorius fut obligé de reconnaître leur autorité sur la région.

Au cours du règne de son successeur, Valentinien III, Carthage fut conquise par les Vandales du roi Genséric, tandis que la Gaule et l’Italie étaient envahies par Attila et ses Huns. Attila marcha d’abord sur la Gaule, mais les Wisigoths, christianisés et déjà à moitié latinisés, lui barrèrent le passage par fidélité aux Romains. En 451, les Wisigoths, commandés par Flavius Aetius, battirent les Huns à la bataille des champs Catalauniques, près de Troyes. L’année suivante, Attila envahit la Lombardie, mais ne parvint pas à avancer plus au sud. Il mourut en 453. En 455, Valentinien, le dernier descendant de la lignée de Théodose en Occident, fut assassiné. Entre sa mort et 476, le titre d’empereur d’Occident fut porté par neuf souverains, quoique le pouvoir réel se trouvât aux mains du général Suève Ricimer (mort en 472), dit le Faiseur de rois. Le dernier empereur d’Occident, Romulus Augustule (475-476), fut déposé par le mercenaire Odoacre, chef des Hérules, proclamé roi d’Italie par ses troupes en 476. L’histoire de Rome se fondit par la suite avec celle de la papauté, du Saint Empire romain germanique, des États pontificaux et de l’Italie. L’Empire romain d’Orient, également appelé Empire byzantin, perdura jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453.

L’Empire romain fut une construction politique, économique et culturelle d’une durée unique dans l’histoire. Pendant trois siècles, un État uniforme contrôla un espace immense. Les infrastructures, les bâtiments, la religion, les institutions politiques, les pratiques culturelles, tout cela fut influencé, sinon modelé, par la puissance romaine. Si le prix à payer fut la soumission à l’empereur, le résultat fut, pendant deux siècles au moins, la réalité d’une paix qui permit à tout l’Empire d’accéder à une certaine prospérité.

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