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Romilly, Jacqueline de

Publié le 13/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Romilly, Jacqueline de (1913- ), helléniste, historienne et écrivain.

Née à Chartres, Jacqueline de Romilly entre à l’École normale supérieure (ENS) après des études au lycée Molière à Paris.

2   LE PROFESSEUR

Agrégée de lettres, elle enseigne en lycée à Bordeaux, Tournon, Montpellier, Versailles. Docteur ès lettres, elle enseigne à l’université de Lille à partir de 1949, puis à Paris, à l’ENS et à l’université. Ces années d’enseignement la conduisent à élaborer toute une philosophie humaniste sur l’enseignement et le rôle de l’enseignant, avec un souci constant de la défense des humanités classiques (Nous autres professeurs, 1969 ; l’Enseignement en détresse, 1984 ; ces deux écrits sont regroupés dans Écrits sur l’enseignement, 1991 ; Lettre aux parents sur les choix scolaires, 1993). Jacqueline de Romilly enseigne au Collège de France de 1973 à 1984 ; sa chaire s’intitule « La Grèce et la formation de la pensée morale et politique «.

Membre de l’Institut depuis 1975 (Académie des inscriptions et belles lettres), elle est élue à l’Académie française en 1988, devenant ainsi, avec Marguerite Yourcenar, la deuxième femme élue dans cette institution. Le grand prix de l’Académie couronne l’ensemble de son œuvre en 1984. Jacqueline de Romilly est également membre de plusieurs académies étrangères et docteur honoris causa de nombreuses universités dans le monde. Elle a reçu la nationalité grecque en 1995.

3   L’HELLÉNISTE

Spécialiste de la Grèce antique, elle l’est plus particulièrement de Thucydide, qu’elle a traduit et édité dans la collection « Guillaume-Budé « aux éditions des Belles-Lettres (Thucydide et l’impérialisme athénien, 1947 ; Histoire et raison chez Thucydide, 1956 ; la Construction de la vérité chez Thucydide, 1990). Elle parle d’ailleurs d’elle-même dans ses souvenirs romancés intitulés les Œufs de Pâques (1993) comme de « quelqu’un qui a voulu, sur les traces de Thucydide, consacrer sa vie entière au respect de la vérité «.

La tragédie grecque, le théâtre d’Eschyle et d’Euripide constituent un autre axe de ses recherches et de son œuvre (la Crainte et l’Angoisse dans le théâtre d’Eschyle, 1958 ; l’Évolution du pathétique, d’Eschyle à Euripide, 1961 ; la Tragédie grecque, 1970 ; le Temps dans la tragédie grecque, 1971 ; la Modernité d’Euripide, 1986 ; Tragédies grecques au fil des ans, 1995).

Son esprit synthétique l’amène à présenter très clairement les grands courants et l’histoire des idées en Grèce antique (la Loi dans la pensée grecque, des origines à Aristote, 1971 ; Problèmes de la démocratie grecque, 1975 ; les Grands Sophistes dans l’Athènes de Périclès, 1988 ; la Grèce antique à la découverte de la liberté, 1989). Le point de vue peut se faire très large, comme avec Pourquoi la Grèce ? (1992), ou au contraire se focaliser sur des personnages (Alcibiade ou les dangers de l’ambition, 1995 ; Hector, 1997), ou encore sur des points précis qui éclairent sous un jour nouveau l’abord de l’hellénisme (la Douceur dans la Pensée grecque, 1979). Dans tous les cas, Jacqueline de Romilly ne considère ni la langue, ni la civilisation grecque comme « mortes « et cherche toujours à en manifester la modernité et à établir des correspondances avec le monde d’aujourd’hui.

4   L’ÉCRIVAIN

La philologue et érudite trouve, comme elle le dit elle-même, une « compensation « dans l’écriture romanesque ; citons Ouverture à cœur (1990, prix littéraire du Rotary). Devenue presque aveugle et revisitant sa mémoire, Jacqueline de Romilly a publié en 1998 le Trésor des savoirs oubliés, souvenirs et anecdotes d’une vie d’enseignement où, une fois encore, sont soulignés le rôle et l’importance des études de lettres classiques, particulièrement pour la formation psychique.

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