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Romy Schneider

Publié le 17/01/2022

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 « La facilité ne m'amuse pas, ne m'a jamais amusée. J'ai toujours défié les choses. «
 Enfant chérie du cinéma, longtemps réduite à son interprétation de Sissi, Romy Schneider était bien plus que cela. Derrière son visage lisse et radieux se cachait une femme tourmentée qui avait besoin de jouer pour exister.
 À quinze ans, Romy Schneider tourne dans ses premiers films (Lilas blancs, 1953 et Feu d'artifice, 1954). On parle d'elle comme d'un phénomène. Visiblement séduit, le producteur Ernst Marischka lui propose d'être « la fiancée de l'Europe « : Sissi impératrice (1956). Ce film devient un classique au même titre qu'Autant en emporte le vent. Son succès est considérable. Déclaré œuvre culturelle, le film est projeté dans les écoles. Du jour au lendemain, la petite Romy, tout juste âgée de dix-sept ans, devient une star. Il y aura un deuxième et un troisième Sissi, jusqu'au jour où l'actrice, se sentant prisonnière de ce rôle, refusera catégoriquement. On allait faire d'elle une marionnette inoffensive et élégante.
 Ce n'était pas ainsi que Romy envisageait sa carrière. Dès lors, elle tourne, comme par miracle, avec les plus grands cinéastes. Sur le tournage de Christine, elle découvre Alain Delon. Du mépris et de l'indifférence d'abord, puis un amour fou qui l'éloignera de sa famille. Delon, anticonformiste, ravageur et exalté, lui présente Visconti. C'est pour elle une rencontre décisive. Celui-ci lui offre un rôle dans une pièce de théâtre, Dommage qu'elle soit une putain (1961). C'est un triomphe malgré quelques maladresses. Romy amoureuse continue de tourner avec les grands cinéastes du siècle (le Procès d'Orson Welles en 1962). Hollywood la réclame, elle part aux États-Unis en 1963 où elle tourne les Vainqueurs. En 1968 elle retrouve Alain Delon, qui a rompu avec elle, dans la Piscine de Jacques Deray.
 En tournant avec Claude Sautet, la carrière de Romy Schneider prend une nouvelle dimension. C'est sans doute le cinéaste le plus proche d'elle. Ensemble, ils tourneront des chefs-d'œuvre : les Choses de la vie (1970), César et Rosalie (1971), Une histoire simple (1978). En 1979, Romy Schneider reçoit un César. Elle est adulée, encensée, enviée. Elle accumule les films : la Mort en direct (1979), la Banquière (1980).
 Les années qui vont suivre seront pourtant emplies de douleur. Le suicide de son premier mari, le divorce d'avec le deuxième et surtout le terrible drame de son fils mourant à l'âge de quatorze ans dans des circonstances épouvantables (1981) plongent Romy dans un désarroi insurmontable. Elle a tout juste la force de jouer un dernier rôle, la Passante du Sans- Souci, et s'en va, éblouissante, épuisée, anéantie, en se donnant la mort (1982). 

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