Devoir de Philosophie

ronin

Publié le 12/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

ronin, guerrier libre du Japon féodal, délié de ses obligations envers son seigneur, souvent après la mort ou la destitution de celui-ci.

2   DES GUERRIERS SANS MAÎTRE

Pendant la période d'Edo (1603-1868), un guerrier ou samouraï est obligatoirement pris dans un réseau vassalique. Ainsi, il reçoit un fief attribué en fonction de son rang par son seigneur (qui peut être le shogun, un daimyo, voire le vassal d’un daimyo), en échange duquel il doit loyauté, fidélité et engagement militaire.

Cependant, pour assurer l’unité du pays et la paix sociale, le gouvernement des Tokugawa entreprend une politique de répression systématique à l’égard des seigneurs de guerre, de façon à empêcher toute rébellion. Ainsi les guerriers les plus puissants de l’époque précédente — dite des « provinces en guerre « (voir période de Sengoku) — sont-ils privés de leurs terres, voire condamnés au seppuku, un suicide rituel par éventration. Ils laissent derrière eux des guerriers sans maître, des ronins, déliés de toute obligation vassalique. De plus en plus nombreux, ils forment bientôt une classe errante, agitée, très attachée aux valeurs guerrières plus tard fixées sous le nom de bushido, et surtout toujours prête à la révolte.

Si certains finissent par se faire moines ou paysans, la plupart gardent leurs deux sabres au côté et écument les routes en quête d’aventures. Personnages hauts en couleur, ils s’illustrent dans quelques faits de bravoure parmi lesquels le plus connu est sans doute celui des « quarante-sept ronins « dont la littérature, le théâtre et le cinéma se font dès lors l’écho.

3   L’HISTOIRE DES QUARANTE-SEPT RONINS

Il était de coutume, chaque année, que le shogun aille prononcer ses vœux à la maison impériale. En 1701, le jeune et fougueux daimyo Naganori Asano est nommé à l’accueil du messager impérial. Ignorant les finesses du protocole, il demande conseil au vieux maître de cérémonie du shogun, Kira, qui se moque de lui. C’est plus que n’en peut supporter le jeune homme, qui dégaine son sabre malgré l’interdiction formelle et blesse Kira. Le soir même, Naganori Asano est condamné au seppuku et son clan est dispersé.

Oishi Yoshio, intendant du château confisqué, et quarante-six des guerriers devenus ronins jurent alors de venger leur maître. Pendant près de deux ans, ils feignent l’oubli et parviennent à déjouer la surveillance des hommes de Kira. Ils pénètrent finalement dans la maison de ce dernier, lui coupent la tête et vont la déposer sur la tombe de Naganori Asano. Ils sont tous condamnés au seppuku (à l’exception du plus jeune, contraint à la survie pour conter leur histoire) et inspirent dès 1706, à Chikamatsu Monzaemon une pièce pour le théâtre de poupées.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.