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Saint Empire romain germanique

Publié le 04/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Saint Empire romain germanique, nom donné, à partir du XVe siècle, à l’Empire allemand fondé par Othon Ier le Grand en 962 et dissous en 1806 par Napoléon Ier ; il est parfois appelé Ier Reich.

La création du Saint Empire romain germanique est l’aboutissement d’une des nombreuses tentatives de restauration de l’empire romain d’Occident, remplacé par des royaumes indépendants (voir Occident, empire d’). Bien que sa dénomination et ses frontières ont été régulièrement modifiées au cours des siècles, l’espace géographique occupé par l’Empire germanique a toujours plus ou moins correspondu à celui des États allemands.

2   DE L’EMPIRE ROMAIN À L’AVÈNEMENT D’OTHON
2.1   L’Europe après la chute de Rome

Au cours du haut Moyen Âge, l’idée d’un royaume soumis à l’autorité spirituelle de Rome fait progressivement son chemin. L’Empire byzantin, qui contrôle les provinces de l’empire romain d’Orient depuis Constantinople (actuelle Istanbul), garde la souveraineté de principe sur les territoires de l’ex-empire romain d’Occident. Mais, avec la fusion des tribus germaniques en royaumes chrétiens indépendants au cours des VIe et VIIe siècles, l’autorité politique des empereurs de Byzance s’amoindrit en Occident. Parallèlement, l’esprit de la sécession occidentale se fait sentir dans l’Église, en particulier sous le pontificat de Grégoire Ier (590-604). La querelle entre les deux branches de l’Église prend des proportions critiques et atteint son paroxysme en 730 avec le déclenchement de la Querelle iconoclaste.

2.2   L’Empire carolingien

La papauté nourrit alors à nouveau le rêve de ressusciter l’empire d’Occident. Certains papes examinent la possibilité de prendre la direction de l’État projeté. Dépourvue de force militaire et d’administration, sous la menace des Lombards en Italie, la hiérarchie religieuse abandonne l’idée d’un royaume spirituel associé au temporel et se décide à conférer le statut impérial à la puissance dominant l’Europe occidentale, le royaume des Francs. Charlemagne, qui monte sur le trône franc en 768, montre de grandes aptitudes pour cette tâche, comme en témoignent la conquête de la Lombardie (773) et l’expansion de ses territoires jusqu’à des proportions impériales. Le 25 décembre 800, le pape Léon III couronne Charlemagne empereur. Mais l’empire d’Occident ressuscité ne subsiste guère à la mort de Charlemagne (814) comme entité politique effective.

Durant la majeure partie du IXe siècle, et malgré les dissensions au sein de l’empire d’Occident nouvellement créé, les papes maintiennent l’organisation impériale et le titre, principalement au sein de la dynastie carolingienne. Mais au-delà de leurs terres, les empereurs exercent peu d’autorité. Après le règne de Bérenger Ier du Frioul (905-924), également détenteur des titres de roi d’Italie et de souverain de Lombardie, le trône impérial reste inoccupé durant pratiquement quatre décennies.

2.3   L’avènement d’Othon

Le royaume franc oriental (ou Germanie), fermement dirigé par Henri Ier l’Oiseleur, puis par son fils Othon Ier le Grand, se révèle alors la principale puissance en Europe. Outre qu’il est un souverain habile et ambitieux, Othon Ier est un ardent défenseur de l’Église catholique : nominations de clercs à de hautes fonctions, missions d’évangélisation envoyées à l’est de l’Elbe et, sur les injonctions du pape Jean XII, campagnes militaires contre le roi d’Italie Bérenger II. En 962, en reconnaissance des services rendus par Othon, Jean XII le couronne empereur à Rome, donnant ainsi naissance au Saint Empire romain germanique.

3   LE SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE : UNION D’ÉTATS GERMANIQUES

L’Empire, union instable de l’Allemagne et de l’Italie du Nord devenue par la suite une association (comportant plus ou moins d’Etats membres selon les périodes) d’États germaniques, survit en Occident de manière quasi permanente durant plus de huit cents ans.

3.1   La querelle entre papauté et Empire

Au cours de la phase italo-germanique, l’Empire joue un rôle de premier plan dans la politique et les affaires religieuses de l’Europe centrale. Une caractéristique de cette période est la lutte entre les papes (principalement Grégoire VII) et les empereurs (principalement Henri IV) pour le contrôle de l’Église (voir Investitures, querelle des). Par le concordat de Worms — accord entre l’empereur Henri V et le pape Calixte II (1122) —, l’empereur concède au pouvoir ecclésiastique le droit d’investiture spirituelle (installation des évêques). Néanmoins, tout au long du XIIe siècle, la lutte pour la prédominance politique se poursuit entre le pape et l’empereur.

En 1157, Frédéric Ier Barberousse, tentant de perpétuer l’antique Empire romain, cherche d’une part à réprimer les turbulences des nobles de Germanie (du fait de la négligence des empereurs en Allemagne, le territoire a dégénéré en une multiplicité de petits États sous l’autorité des seigneurs), mais également l’opposition manifestée par les cités autonomes d’Italie, qui prend la forme d’une ligue, dite Ligue lombarde. Pour affirmer sa suzeraineté, le pape Adrien IV proclame que Frédéric tient l’Empire comme fief papal, mais l’empereur, qui reçoit l’appui des évêques allemands, soutient que son titre vient de Dieu seul. Après deux décennies de guerres sporadiques en Italie, Frédéric est battu par les cités de la Ligue à Legnano (1176). Son héritier Henri VI, qui revendique le royaume des Deux-Siciles en raison de son mariage avec l’héritière Constance, envahit à deux reprises l’Italie et fait sien le royaume convoité (1194). Frédéric II, son successeur, reprend les efforts impériaux pour vaincre les cités italiennes et la papauté au XIIIe siècle, mais il essuie à son tour un échec.

Sa mort en 1250 laisse le trône vacant et deux rivaux tentent de rallier les suffrages sur leur candidature : le fils de Frédéric, Conrad IV, et Guillaume de Hollande. Comme le conflit est insoluble, en 1257, une nouvelle élection impériale est suivie par le couronnement à Aix-la-Chapelle de l’Anglais Richard, comte de Cornouailles, lequel se révèle incapable de prendre le contrôle de l’Empire. Cette période, appelée le Grand Interrègne (1254-1273), assied la victoire de la papauté dans sa longue lutte contre l’Empire.

3.2   L’avènement des Habsbourg

À partir de 1273, plusieurs princes d’Allemagne, dont Rodolphe Ier, le premier Habsbourg, revendiquent le titre impérial. Cette charge devient honorifique et, dans la mesure où l’Empire est une vague confédération d’États souverains et de principautés, l’autorité impériale n’en porte que le nom. Néanmoins, Louis IV, qui reçoit le titre en 1314, s’oppose avec succès au pouvoir de la papauté et rétablit pour un temps le prestige de l’Empire. En 1356, Charles IV promulgue la Bulle d’or qui définit la forme et la procédure pour l’élection impériale et augmente l’importance des Électeurs. Sous le règne de Charles Quint, l’Empire retrouve la superficie des territoires de Charlemagne ; mais ce sont plus des principes dynastiques qu’ecclésiastiques qui forment l’élément principal de la cohésion de la structure impériale de Charles Quint. Après la Réforme protestante, l’unité de l’Empire est affaiblie en 1555, avec la paix religieuse d’Augsbourg qui permet à chaque cité et État libre d’Allemagne de choisir entre l’adoption du luthéranisme et celle du catholicisme. La paix de Wesphalie, en 1648, met un terme à la guerre de Trente Ans, mais surtout elle fait perdre à l’Empire ce qui lui reste de souveraineté sur les États qui le composent : la France devient la puissance dominante en Europe. Durant les 150 ans qui précèdent sa chute, le Saint Empire romain germanique ne sert plus que de véhicule aux prétentions impériales des Habsbourg. L’intervention armée contre la France révolutionnaire constitue la dernière entreprise importante de l’Empire sur la scène européenne. Lors des guerres napoléoniennes, François II, le dernier empereur, prononce la dissolution formelle de l’Empire le 6 août 1806.

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