Devoir de Philosophie

Schoelcher, Victor

Publié le 18/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Schoelcher, Victor (1804-1893), homme politique et philanthrope français, père de l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises (1848).

2   SCHOELCHER ET L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

Né à Paris, mais issu d'une famille alsacienne fortunée, Victor Schoelcher se consacre très tôt à des activités philanthropiques, à la fréquentation des salons et à des voyages au long cours, aux États-Unis, au Mexique, à Cuba, aux Caraïbes, en Afrique et en Orient. Il y acquiert la conviction que l'abolition de l'esclavage est indispensable.

Au début des années 1840, il se fait porte-parole du mouvement abolitionniste. Il publie alors deux ouvrages : Des colonies françaises, abolition immédiate de l'esclavage (1840) et Colonies étrangères et Haïti, résultats de l’émancipation anglaise (1843). Il y exige qu’on dénonce le rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte (1800) et le conservatisme des colons qui justifient l’esclavagisme par l’infériorité de la « race noire «.

En mars 1848, il est nommé sous-secrétaire d'État aux colonies. Profitant de l’élan donné à l’abolitionnisme par l’émancipation des esclaves de la couronne d’Angleterre (1846-1847) et de l’appétit de démocratisation de la révolution en cours, il obtient la signature, par le gouvernement provisoire, du décret d'abolition de l'esclavage (27 avril 1848). Mais ses espoirs ne se réalisent que partiellement : le gouvernement n’a ni expulsé les colons ni indemnisé les anciens esclaves. Aussi Schoelcher démissionne-t-il le 12 mai et devient député de la Guadeloupe et de la Martinique.

3   UN COMBATTANT FIGURANT AU PANTHÉON RÉPUBLICAIN

L’humanisme de Victor Schoelcher est renforcé dans son intransigeance par la conclusion de la Révolution de 1848 : les centaines d’insurgés fusillés de juin l’incitent à lutter contre la peine de mort et pour l'amélioration de la condition féminine (Abolition de la peine de mort, 1850).

Dans les rangs de la Montagne et au nom du Comité de résistance, il s’oppose ensuite, avec audace, au coup d'État du 2 décembre 1851 ; puis il prend la route de l’exil, en Suisse, en Belgique et en Angleterre. Là, il côtoie la diaspora républicaine et se défend par la plume : Histoire du crime du 2 décembre (1852) et le Gouvernement du 2 décembre (1853).

Rentré en France en août 1870, présent à Paris début septembre, il devient colonel d’état-major de la Garde nationale et occupe plusieurs postes stratégiques durant le siège de la capitale (voir guerre franco-allemande). Dans la paix retrouvée, il est réélu député de la Martinique (1871), puis sénateur inamovible de l'île (1875). Devenu « gambettiste «, il se fait le porte-parole d’une politique d’assimilation dans les colonies et publie ses Polémiques coloniales (1871-1886).

À sa mort, Schoelcher entre dans le panthéon virtuel des républicains. Mais le mythe du père de l’abolition de l’esclavage, éminent défenseur de la dignité humaine, prend plus de force avec le transfert de ses cendres au Panthéon, lors des célébrations du centenaire de la Révolution de 1848.

Liens utiles