Schüssel, Wolfgang

Schüssel, Wolfgang (1945- ), homme politique autrichien, qui a assumé successivement les fonctions de ministre de l’Économie (1989-1995), de vice-chancelier et de ministre des Affaires étrangères (1995-2000) et de chancelier de la République autrichienne (2000-2006).

Né à Vienne, Wolfgang Schüssel fait des études d’économie politique et de droit (1963-1968), puis occupe diverses positions au sein du Parti populiste (Österreische Volkspartei, ÖVP). De 1979 à 1989 il est député au Conseil national. En 1989, il devient ministre de l’Économie au sein du gouvernement de coalition SPÖ / ÖVP de Franz Vranitzky et œuvre pour faire respecter les conditions économiques requises pour l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne (UE), adhésion effective au 1er janvier 1995. Cette même année 1995, il prend la direction du Parti populiste et devient ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, postes dans lesquels il est confirmé après la reconduction de la coalition SPÖ / ÖVP à l’issue des élections législatives, et qu’il conserve lorsque, en janvier 1997, le gouvernement de Viktor Klima succède à celui de Vranitzky.

Aux élections législatives d’octobre 1999, l’ÖVP n’obtient que la troisième place à quelques centaines de voix près derrière le Parti de la liberté (Freiheitliche Partei Österreichs, FPÖ), parti d’extrême droite dirigé par Jörg Haider, alors que le Parti social-démocrate autrichien (Sozialdemokratische Partei Österreichs, SPÖ), en recul, garde la première place. Comme il l’avait annoncé avant le scrutin en cas de recul à la troisième position, Wolfgang Schüssel décide de faire passer son parti dans l’opposition. Au nom de la stabilité, il engage cependant des pourparlers extraordinaires aussi bien avec le FPÖ qu’avec le SPÖ. Après les échecs successifs d’une tentative pour reconduire la grande coalition SPÖ / ÖVP, puis d’une autre tentative de la part du SPÖ pour former un gouvernement minoritaire, Wolfgang Schüssel décide d’engager des pourparlers avec Jörg Haider, qui débouchent rapidement sur un accord. Le président Thomas Klestil, qui jusque-là avait manifesté son opposition à l’entrée du FPÖ au gouvernement, finit par l’accepter le 4 février 2000, et Wolfgang Schüssel devient chancelier de l’Autriche. Cette décision provoque des réactions très critiques, tant à l’étranger (notamment au sein de l’Union européenne) qu’en Autriche même, de la part de la jeunesse et des forces de gauche.

À la suite de dissensions internes au FPÖ, qui aboutissent notamment à la démission de la vice-chancelière Suzanne Riess-Passer, Wolfgang Schüssel est contraint de dissoudre le gouvernement et de convoquer des élections législatives anticipées en novembre 2002. Son parti arrive en tête du scrutin avec 42,3 p. 100 des suffrages, devant le SPÖ (36,5 p. 100), le FPÖ (10 p. 100) et les Verts (9,5 p. 100). Après trois mois de négociations avec les sociaux-démocrates puis avec les Verts, Wolfgang Schüssel doit se résoudre à se tourner à nouveau vers le FPÖ avec lequel il trouve un accord le 28 février 2003 et à reprendre la tête d’une coalition ÖVP-FPÖ. Pour autant, sa mise en place ne suscite pas les remous qui avaient suivi la constitution de la première. Alors que l’extrême droite s’est scindée en 2005 entre le FPÖ, désormais dirigé par le leader de son aile la plus extrémiste, et le BZÖ, qui réunit les partisans de Jörg Haider, Wolfgang Schüssel exclut toute reconduction d’une alliance avec le FPÖ à l’issue des élections de 2006 qui voient la courte victoire des sociaux-démocrates et la mise en place d’une grande coalition ÖVP-SPÖ dirigée par le leader du SPÖ, Alfred Gusenbauer.