Devoir de Philosophie

Sécession, guerre de

Publié le 11/02/2013

Extrait du document



1   PRÉSENTATION Sécession, guerre de, conflit militaire (1861-1865) entre les États-Unis d'Amérique (l'Union, au Nord) et onze États sécessionnistes du Sud, organisés en États confédérés d'Amérique (la Confédération).
2   LES ORIGINES DU CONFLIT La guerre de Sécession fut le résultat de quatre décennies de conflits d'intérêts entre le Nord et le Sud sur les plans économique, social et politique. Le Sud, à forte prédominance agricole, vivait des cultures commerciales — coton, tabac et canne à sucre — destinées à l'exportation vers le Nord ou vers l'Europe, mais dépendait du Nord pour tout ce qui était produits manufacturés ainsi que services financiers et commerciaux. Mais surtout, la force de travail dans le Sud reposait sur le système esclavagiste avec près de 4 millions d'esclaves noirs. Ce fut pour défendre le droit de conserver ce système que le Sud fit « sécession « et partit finalement en guerre.
2.1   La controverse entre le Nord et le Sud Pour maintenir l'Union, les dirigeants politiques des partis démocrate et whig, préférèrent éluder la question sur l'esclavage. Mais, l'opposition de plus en plus forte des « abolitionnistes «, face à l'extension de l'esclavage dans les nouveaux territoires, mena au compromis du Missouri en 1820 : dans le territoire de la Louisiane, nouvellement acquis, l'esclavage était autorisé au sud d'une ligne correspondant à 36° 30’ de latitude nord et interdit au nord de cette ligne. Le Nouveau compromis de 1850 prévoyait l'admission de la Californie au titre d'État libre, c'est-à-dire sans esclaves. Cette admission était compensée par l'organisation de deux nouveaux territoires, l'Utah et le Nouveau-Mexique, sur les terres acquises pendant la guerre contre le Mexique où le principe de souveraineté populaire prévalait. Ses territoires pouvaient ainsi décider de l'adoption de l'esclavage.
2.2   L'équilibre menacé Malgré le compromis de 1850, le conflit persista. Le Sud était devenu une fraction minoritaire, aussi ses leaders politiques montrèrent beaucoup d'inquiétude à l'égard des actes du Congrès des États-Unis, sur lequel ils avaient perdu tout contrôle. Le Nord-Est demandait un tarif douanier privilégié pour sa croissance industrielle, des subventions fédérales pour le transport et la modernisation de l'équipement, et un système bancaire et monétaire sain. Le Nord-Ouest se tournait vers le Congrès pour obtenir des parcelles agricoles (homestead) gratuites et une aide fédérale pour ses voies routières et fluviales. Le Sud, toutefois, considérait que de telles mesures étaient discriminatoires et qu'elles favorisaient les intérêts commerciaux du Nord. Par ailleurs, il trouvait intolérable la montée de l'agitation abolitionniste dans le Nord, où de nombreux États avaient adopté des lois sur les libertés individuelles pour déjouer la mise en application de la loi sur les esclaves fugitifs. La rapidité avec laquelle les « free soilers « (politique du Free-Soil Party — parti du sol libre — qui affirmait qu'aucun autre État esclavagiste ne devait être admis dans l'Union) s'emparaient de charges électives dans le Nord inquiétait aussi les Sudistes.
La question de l'expansion de l'esclavage se posa de nouveau en 1854 lorsque le sénateur Stephen A. Douglas de l'Illinois présenta au Congrès un projet de loi qui établissait deux nouveaux territoires, le Kansas et le Nebraska, dans lesquels le principe de souveraineté populaire serait appliqué. Cette loi, en rendant caduc le compromis du Missouri, souleva une vague de protestations dans le Nord et entraîna, notamment, la création du parti républicain, qui s'opposait à toute expansion de l'esclavage. En 1856, le candidat républicain à la présidence, John C. Frémont, recueillit plus du tiers du vote populaire. Pendant ce temps, dans la lutte pour le contrôle du Kansas, le président démocrate James Buchanan demanda au Congrès d'admettre dans l'Union le Kansas comme État esclavagiste, proposition qui offensa les Nordistes, les mécontentant encore davantage, la Cour suprême des États-Unis déclara le 7 mars 1857 au sujet de l'affaire Dred Scott, esclave fugitif, que la Constitution des États-Unis ne donnait au Congrès aucun pouvoir d'interdire l'esclavage dans les territoires. Deux ans plus tard, d'autres incidents ne firent qu'exacerber les passions au sein de l'Union.
2.3   La sécession L'élection présidentielle de 1860 divisa le parti démocrate sur le choix du candidat : John C. Breckinridge du Kentucky représenta l'aile sudiste et Stephen Douglas de l'Illinois, l'aile nordiste. Le parti de l'Union constitutionnelle nouvellement créé, tenant compte du sentiment de compromis toujours fort dans les États frontaliers, préféra le candidat John Bell du Tennessee. Les républicains, quant à eux, se rallièrent à la candidature d'Abraham Lincoln avec un programme qui s'opposait à toute expansion de l'esclavage, qui appuyait un tarif douanier protecteur, des subventions fédérales pour les améliorations intérieures ainsi qu'une loi agraire. La division des démocrates assura l'élection de Lincoln, grand vainqueur dans tous les États du Nord et du Sud, ce qui convainquit le Sud de prendre son indépendance plutôt que d'avoir à faire face à un encerclement politique. En février 1861, peu avant l'investiture de Lincoln, sept États — la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l'Alabama, la Géorgie, la Louisiane et le Texas — fondèrent les États confédérés d'Amérique, dotés d'une constitution, avec à leur tête Jefferson Davis.
Le mois suivant, Lincoln réaffirma, dans son discours inaugural, que la sécession était illégale et déclara qu'il avait l'intention de ne pas renoncer aux possessions fédérales situées dans le Sud. La guerre civile éclata le 12 avril 1861, lorsque des troupes nordistes essayèrent de ravitailler le fort Sumter, installation fédérale située dans la baie de Charleston (Caroline du Sud), les confédérés ouvrirent le feu. Trois jours plus tard, Lincoln demanda aux troupes d'étouffer la rébellion. La Virginie, l'Arkansas, la Caroline du Nord et le Tennessee ripostèrent en rejoignant la Confédération.
2.4   Les ressources du Nord et du Sud Ni le Nord ni le Sud n'étaient prêts en 1861 à s'engager dans une guerre. Avec une population de 22 millions d'habitants, le Nord disposait d'un plus grand potentiel militaire. Le Sud ne comptait que 9 millions d'habitants, dont presque 4 millions étaient des esclaves noirs. La loyauté de ceux-ci envers la Confédération était douteuse. Bien qu'à l'origine, ils s'appuyèrent sur le volontariat, la nécessité finit par forcer les deux camps à faire appel à la conscription. Avant la fin de la guerre, le Sud avait enrôlé environ 900 000 hommes et l'Union 2 millions, dont près de la moitié n'avait été recrutée que vers la fin du conflit.
Par ailleurs, le Nord possédait de très nets avantages matériels — en argent et en crédit, en usines, en production alimentaire, en ressources minérales et en transport — qui s'avérèrent décisifs. La capacité du Sud à combattre fut handicapée par un manque chronique de nourriture, de vêtements, de médicaments et d'artillerie lourde, ainsi que par une lassitude de la guerre et une inconnue : la réaction des Noirs.
Cependant, malgré sa supériorité en hommes et en ressources, le Nord ne parvint pas à la rapide victoire qu'il avait escomptée. Lever, entraîner et équiper une force de combat massive à partir de volontaires inexpérimentés et trouver une direction militaire efficace se révélèrent être des tâches considérables demandant beaucoup de temps. Le Sud, doté d'une tradition militaire plus forte, disposait de davantage d'hommes expérimentés dans le maniement des armes et produisit un corps performant d'officiers, notamment Robert E. Lee. Ce n'est qu'à l'épreuve des événements que Lincoln arriva à trouver des chefs militaires comparables, à savoir Ulysses S. Grant et William T. Sherman.
3   LE DÉROULEMENT DES HOSTILITÉS Au début du conflit, les deux parties en présence étaient persuadées d'aboutir à une victoire rapide. En mai 1861, les troupes de l'Union traversèrent le Potomac, prirent Alexandria (Virginie) et se déplacèrent vers le nord-ouest de la Virginie. Le 21 juillet, lors de la première bataille de Bull Run, les troupes confédérées, sous le commandement du général Beauregard dont les renforts étaient arrivés à temps, remportèrent une victoire retentissante. Le résultat ne fut pas très important sur le plan militaire, mais l'échec obligea un Nord humilié à abandonner ses espoirs d'une guerre de quatre-vingt-dix jours et à lever une armée plus substantielle. En revanche, le Sud quitta Bull Run avec une confiance aveugle qui l'empêcha de se préparer soigneusement au long conflit à venir.
3.1   Les États frontaliers Malgré l'accalmie militaire en 1861, le Nord enregistra quelques succès importants en ralliant les États frontaliers du Maryland, du Delaware, du Kentucky et du Missouri, où, bien que le sentiment unioniste prédominât, les sécessionnistes étaient également nombreux. L'importance du Maryland tenait à la proximité de Washington et à la position de Baltimore, nœud ferroviaire vital vers le Midwest. Le Kentucky et le Missouri jouaient aussi un rôle important dans la stratégie militaire du Nord car ils contrôlaient l'accès aux vallées du Mississippi, du Tennessee et du Cumberland, par lesquelles les forces de l'Union pouvaient porter la guerre au cœur de la Confédération. Pour s'assurer la loyauté du Maryland, les troupes de l'Union occupèrent Baltimore et imposèrent la loi martiale. Le Kentucky cherchait à garder sa neutralité, mais, en septembre 1861, lorsque les troupes confédérées traversèrent l'État, les habitants soutinrent massivement la cause de l'Union. Au Missouri, les troupes de l'Union aidèrent à protéger l'État en poussant vers l'exil le gouverneur qui défendait les confédérés. En Virginie, les comtés renièrent l'ordonnance de sécession, formèrent un gouvernement provisoire et, en 1863, furent admis dans l'Union comme le nouvel État de Virginie-Occidentale.
3.2   Les défaites de l'Union à l'Est En 1862, lors de la bataille des sept jours (du 25 juin au 1er juillet), aucun camp ne fut en mesure de porter un coup mortel à l'autre. Les Nordistes, sous le commandement du général McClellan, se croyant largement inférieurs en nombre, décidèrent de se replier vers le fleuve James, ce qui clôtura lamentablement sa « campagne de la Péninsule «.
Le 30 août 1862, lors de la deuxième bataille de Bull Run, les armées confédérées de Lee, de Jackson et du général James Longstreet infligèrent de sévères pertes aux troupes de l'Union qui furent refoulées vers Washington. À la suite de cette victoire, Lee, en septembre 1862, envahit le Maryland avec 50 000 hommes. La sanglante bataille d'Antietam (17 septembre), au cours de laquelle 12 000 Nordistes et 12 700 Sudistes furent tués ou blessés, le contraignit à rentrer en Virginie.
À la fin de 1862, l'armée nordiste du Potomac reprit l'offensive sur Richmond. Le 13 décembre, le général Ambrose E. Burnside choisit, à tort, de défier les défenses presque imprenables de Lee aux alentours de Fredericksburg (Virginie), sur la rivière Rappahannock. Lors de ce nouveau désastre, les forces de l'Union eurent plus de 10 000 tués et blessés et durent se replier à Washington.
3.3   Les premiers succès de Grant sur le Mississippi Alors que le front est se trouvait dans une impasse, les opérations militaires de l'Union à l'Ouest s'avérèrent plus fructueuses. L'objectif était de contrôler la vallée du Mississippi pour couper la Confédération en deux et arrêter le ravitaillement en hommes, en vivres et en munitions, depuis la Louisiane, le Texas et l'Arkansas. En juin 1862, les troupes de l'Union, sous le commandement de Grant, parvinrent à occuper le majeure partie du Tennessee et à contrôler le Mississippi jusqu'à Memphis.
Suivant un plan stratégique coordonné, les forces de l'Union remontèrent aussi le Mississippi par le Sud. En avril 1862, une escadrille navale, commandée par le capitaine David G. Farragut, avait percé les défenses confédérées à l'embouchure du Mississippi et imposé la reddition de La Nouvelle-Orléans (Louisiane). Pendant les derniers mois de 1862, Grant consolida sa position sur le Mississippi et se prépara à attaquer Vicksburg, dernier bastion confédéré perché sur des falaises surplombant le Mississippi. La forteresse résista aux attaques de l'Union.
3.4   Le tournant de la guerre Sur le front Est, après la victoire sur l'Union à Chancellorsville en Virginie (2-4 mai 1863), où Lee perdit toutefois un cinquième de ses hommes ainsi que son brillant général, Stonewall Jackson, les troupes confédérées marchèrent sur la Pennsylvanie. Lee espérait ainsi soulager la pression exercée sur les forces confédérées assiégées à l'ouest et inciter un Nord las de la guerre à trouver un accord de paix. Les deux armées s'affrontèrent à Gettysburg (Pennsylvanie) du 1er au 3 juillet. Cette bataille, décisive pour bon nombre d'observateurs, fut une victoire nordiste. Sur le front ouest, en avril 1863, Grant prépara ses troupes pour tenter une nouvelle fois de prendre l'offensive. La prise de la place sudiste de Vicksburg, le 4 juillet, au lendemain de la bataille de Gettysburg, permettait à l'Union de contrôler le Mississippi et de diviser les forces confédérées.
Fin 1863, la guerre avait tourné à l'avantage de l'Union. Après sa défaite à Gettysburg, Lee ne put soutenir aucune autre opération offensive dans le Nord. À l'ouest, l'armée de l'Union avait divisé la Confédération et son succès à Chattanooga (23-25 novembre 1863) permit de porter la guerre en Alabama et en Géorgie.
3.5   Le plan de Grant pour la victoire Lincoln nomma Grant commandant en chef de toutes les forces de l'Union début 1864. Celui-ci conçut une stratégie qui resserrerait l'étau autour de la Confédération. L'armée du Potomac, dirigée par lui-même et Meade, affronterait Lee en Virginie du Nord et se dirigerait sur Richmond. Une armée commandée par Sherman avancerait vers le sud en partant de Chattanooga pour atteindre la Géorgie et prendre Atlanta. Une autre armée sous les ordres du général Philip Sheridan opérerait dans la vallée de la Shenandoah et, à partir de là, priverait les forces de Lee de ravitaillement et de nourriture.
3.6   La campagne de la Wilderness Fin mars 1864, l'armée du Potomac, composée de 115 000 hommes, commença sa progression. Lorsqu'elle atteignit une région désolée, du nom de Wilderness, près de Chancellorsville, les forces de l'Union affrontèrent l'armée de Lee composée de 62 000 hommes. Lors d'une bataille de deux jours (5 et 6 mai) qui se déroula presque entièrement dans une forêt dense, quasiment impénétrable, les deux camps enregistrèrent de lourdes pertes. Pourtant, contrairement à ses prédécesseurs, Grant continua d'avancer, déterminé qu'il était à maintenir la pression sur l'ennemi. Les deux armées se heurtèrent une nouvelle fois à Spotsylvania Courthouse (du 8 au 12 mai), en Virginie ; les deux camps connurent d'importantes pertes sans qu'aucun d'entre eux ne pût prendre le dessus.
3.7   La prise d'Atlanta Dans la vallée de la Shenandoah, l'armée de Sheridan affronta les forces confédérées et les força à se retirer de la région. À l'été 1864, avec une réussite encore plus écrasante, Sherman et ses 90 000 hommes avancèrent sur Atlanta (Géorgie). Ils coupèrent la principale ligne d'approvisionnement d'Atlanta et, le 1er septembre, les troupes confédérées abandonnèrent la ville. Le Nord, bien que las de la guerre et déçu de l'impasse continuelle dans laquelle il se trouvait en Virginie, accueillit avec enthousiasme les victoires de Sheridan et de Sherman qui, sans aucun doute, allaient favoriser la réélection de Lincoln en novembre.
Après avoir perdu Atlanta, l'armée confédérée sous les ordres du général John Bell Hood essaya de miner la ligne d'approvisionnement de Sherman. Pour ce faire, il avança avec audace dans le Tennessee en supposant que Sherman serait obligé de le suivre pour protéger Chattanooga. Au lieu de cela, Sherman prépara son armée à se diriger au travers de la Géorgie vers Savannah et la mer. À la bataille de Nashville (15 et 16 décembre 1864), un corps de l'Union remporta une victoire décisive sur Hood, brisant ainsi la résistance confédérée dans l'Ouest.
3.8   La défaite du Sud Le 15 novembre, Sherman commença à avancer vers la mer. Laissant Atlanta en flammes, son armée de 60 000 hommes se rendit en Géorgie sans rencontrer la moindre résistance sur un front de 96 km de long. Vivant des ressources du pays au fur et à mesure de leur progression, les troupes de l'Union détruisirent systématiquement tout ce qui pouvait aider à soutenir l'effort de guerre confédéré. Savannah tomba peu avant Noël. L'armée de Sherman continua d'avancer vers le nord, en direction des Carolines, sans rencontrer beaucoup d'opposition. En avril 1865, Mobile, Selma et Montgomery en Alabama tombèrent aux mains des forces de l'Union. Au même moment, Sheridan se prépara à rejoindre Grant pour un assaut final contre l'armée de Lee.
En Virginie, Grant réussit finalement, en avril 1865, à prendre la ligne de chemin de fer qui ravitaillait Richmond. Contraint, par conséquent, à abandonner à la fois Petersburg et Richmond, Lee se replia vers l'ouest, espérant rejoindre l'armée confédérée de Joseph Johnston en Caroline du Nord. Grant bloqua son chemin et, le 9 avril 1865, Lee se rendit à Grant dans la petite ville d'Appomattox, au sud-ouest de la Virginie. Avec la reddition de Lee, les autres armées confédérées s'effondrèrent rapidement.
3.9   La guerre maritime Lincoln avait ordonné un blocus de tous les ports sudistes afin qu'aucun approvisionnement essentiel ne parvînt à la Confédération. La marine de l'Union existait à peine à cette époque-là, ses bateaux ayant été conçus pour combattre en haute mer et non pour bloquer les ports. C'est pourquoi, avant de mettre en place le blocus, il fallut concevoir de nouveaux bateaux et mener plusieurs batailles.
Pour casser le blocus, qui prit effet en 1862, le Sud dévoila une nouvelle arme, le Merrimack, frégate à vapeur abandonnée par l'Union que les confédérés recouvrirent de feuilles de blindage métallique pour le convertir en un cuirassé capable de détruire la marine nordiste. Le 8 mars 1862, le Merrimack (rebaptisé le Virginie) quitta le port de Norfolk (Virginie) pour atteindre Hampton Roads où il coula facilement deux vaisseaux nordistes. Ce fut une brillante démonstration de la supériorité des cuirassés sur les bateaux de bois devenus obsolètes. Toutefois, lorsque le Merrimack réapparut le lendemain, il rencontra un tout nouveau navire nordiste, le Monitor. Il s'ensuivit une bataille spectaculaire qui dura plusieurs heures pendant lesquelles aucun des cuirassés ne subit de graves dommages ni ne remporta de victoire décisive.
Tout au long de la guerre, la marine nordiste mena d'importantes opérations pour soutenir l'armée. En 1861, des opérations conjointes protégèrent les têtes de pont de Hatteras Inlet (Caroline du Nord) et de Port Royal (Caroline du Sud). La prise de Fort Henry en février 1862 et la chute de La Nouvelle-Orléans le 1er mai, toutes deux obtenues avec une aide navale importante, permirent à l'Union de contrôler les fleuves Mississippi et Tennessee.
Bien que le Sud manquât d'une marine importante, les raiders confédérés menèrent plusieurs combats maritimes dans diverses parties du monde contre les navires marchands de l'Union. Celui qui infligea le plus de dommages fut l'Alabama, construit en Angleterre.
3.10   Les relations avec l'étranger Pour rendre son choix d'indépendance crédible, la Confédération attendait une reconnaissance et un soutien de l'étranger, en particulier des deux grandes puissances européennes, le Royaume-Uni et la France. Cette confiance reposait, pour une grande partie, sur le fait que ces deux nations dépendaient du coton sudiste pour leurs industries textiles. L'Angleterre, par exemple, importait 75 p. 100 de son coton du sud des États-Unis. Alors que le commerce était mis en danger par le blocus naval de l'Union, les confédérés comptaient sur une intervention européenne en leur faveur.
En 1861, la déclaration officielle de neutralité du Royaume-Uni et de la France dans la guerre de Sécession signifiait que la Confédération était reconnue comme puissance belligérante. Cette déclaration encouragea le Sud alors qu'elle suscita une vive protestation de la part de l'administration Lincoln. Quand deux représentants confédérés furent arrêtés par les autorités de l'Union sur un navire à vapeur britannique, le Trent, en 1861, Lincoln les relâcha suite aux pressions exercées par les Britanniques. En 1863, en revanche, l'ancienne métropole accepta d'interdire la construction de navires de guerre confédérés dans les chantiers navals britanniques.
La « diplomatie du coton « de la Confédération fut minée de plusieurs façons. Avant la déclaration de guerre, les fabricants de textile britanniques avaient stocké de grandes quantités de coton. Le Royaume-Uni et le nord des États-Unis, par ailleurs, étaient engagés dans un commerce réciproque très profitable, l'Union achetant des armes et des produits finis et le Royaume-Uni achetant le blé nordiste. Finalement, avec la proclamation d'émancipation, l'opinion publique à l'étranger soutint fermement la cause de l'Union. Tout cela, ajouté au tournant que prit la guerre après 1863, voua à l'échec la demande de reconnaissance et d'intervention étrangères que faisait la Confédération.
4   L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE À la fin de la guerre, Lincoln et le Congrès précisèrent que leur seul objectif était de maintenir la suprématie de la Constitution et de préserver l'Union. Conscient du besoin de conserver la loyauté des États frontaliers esclavagistes, le Président fit preuve de beaucoup de prudence pour régler la question de l'esclavage, mais il ne put l'éviter. Non seulement les esclaves rejoignaient les lignes de l'Union et réclamaient leur liberté mais la main d'œuvre des esclaves représentait une valeur essentielle dans l'effort de guerre confédéré. De plus, les esclaves affranchis pouvaient s'enrôler dans l'armée de l'Union. À la fin de la guerre, quelque 186 000 hommes noirs, généralement recrutés ou conscrits dans les États esclavagistes, s'étaient battus du côté de l'Union.
Le 6 août 1861, le Congrès adoptait un projet de loi sur la confiscation, qui demandait la saisie de tous les biens, esclaves compris, utilisés « en faveur de la rébellion «. Néanmoins, le statut juridique de ces esclaves resta incertain et la politique fédérale tergiversa pendant les dix-huit premiers mois de la guerre.
La proclamation préliminaire d'émancipation, prononcée par Lincoln en septembre 1862, stipulait que, dès le 1er janvier 1863, dans les États ou portions d'États toujours engagés dans la rébellion, les esclaves seraient « pour toujours libres «. Malgré le sursis accordé au Sud, Lincoln pensait qu'il serait fort improbable que les États confédérés rejoignissent l'Union. Néanmoins, en partie pour apaiser un public nordiste sceptique, Lincoln avait clairement dit que la préservation de l'Union, et non l'abolition de l'esclavage, restait son principal objectif. Lorsque, par la suite, il émit la proclamation d'émancipation, Lincoln la défendit par des arguments de nécessité militaire ; l'émancipation, déclara-t-il, affaiblirait les forces productives de la Confédération et, ainsi, accélérerait la fin de la guerre. Le Tennessee et les États frontaliers loyaux et esclavagistes furent exclus de la proclamation alors que furent désignées des portions de la Louisiane, de la Virginie et de la Virginie-Occidentale. Le 13e amendement à la Constitution, qui abolissait l'esclavage sur l'ensemble du territoire des États-Unis, fut ratifié en décembre 1865.
Lorsque le Tennessee, la Louisiane et la Caroline du Nord furent quasiment sous le contrôle des armées nordistes, Lincoln nomma des gouverneurs militaires pour ramener ces États dans l'Union. Le 8 décembre 1863, le Président émit une proclamation d'amnistie et de reconstruction. À l'exception des hauts dignitaires militaires et civils de la Confédération ou de ses États, tous les Sudistes qui prêteraient un serment de loyauté à la Constitution et jureraient d'obéir à la législation de temps de guerre et aux proclamations relatives à l'esclavage seraient amnistiés. Dès que 10 p. 100 de l'électorat de 1860 d'un État auraient respecté ces clauses, cet État serait en mesure de rédiger une nouvelle Constitution, d'élire de nouveaux officiers d'État et d'envoyer des représentants au Congrès. Ce plan devint la base du programme présidentiel de la Reconstruction, qui fit se confronter âprement au Congrès Lincoln avec les républicains qui réclamaient une protection pour les esclaves affranchis et une reconstruction plus ambitieuse.
5   LES CONSÉQUENCES DE LA GUERRE En termes de destruction et de pertes humaines, la guerre de Sécession fut la plus coûteuse de l'histoire du peuple américain. À la fin de la guerre, 620 000 hommes avaient été tués et largement autant avaient été blessés. Le Nord perdit au total 364 000 hommes (soit presque un soldat sur cinq) et le Sud en perdit 258 000 (soit presque un soldat sur quatre). Plus d'hommes moururent d'épidémies et de maladie que sur le champ de bataille, le rapport étant de quatre pour un.
Les ravages furent limités dans le Sud où tous les combats avaient eu lieu. Richmond, Charleston, Atlanta, Mobile et Vicksburg étaient des champs de ruines. Dans la campagne par laquelle étaient passées les armées ennemies, il ne restait plus que les quatre murs des domaines de plantations, des fermes détruites, des ponts brûlés et des lignes de chemin de fer arrachées. De nombreuses récoltes furent détruites ou confisquées et le bétail massacré. Plus de 4 milliards de dollars avaient été engloutis par l'émancipation, le refus d'honorer les actions et la monnaie confédérées, la confiscation du coton et les dommages de guerre.
La guerre trancha la question de la permanence de l'Union ; la doctrine de la sécession fut discréditée et, après 1865, les États trouvèrent d'autres moyens pour manifester leurs doléances. La guerre accrut l'autorité du gouvernement fédéral ; l'exécutif, en particulier, exerça une juridiction et des pouvoirs plus grands qu'à aucun autre moment de l'histoire de la nation. Le Congrès des États-Unis promulgua la plupart des lois contre lesquelles le Sud s'était si fortement opposé avant la guerre, notamment la loi agraire sur le homestead, les amples crédits budgétaires pour la modernisation de l'équipement et les droits de douane les plus élevés de l'histoire américaine à cette date. Du point de vue économique, la guerre encouragea la mécanisation de la production et l'accumulation du capital dans le Nord. L'équipement des armées nécessita la production de masse d'aliments industriels, de prêt-à-porter, de chaussures et, après la guerre, l'industrie reconvertit ce type de production à l'utilisation civile. En 1865, les États-Unis étaient sur la voie de devenir une grande puissance industrielle.
Finalement, la guerre de Sécession donna la liberté à près de 4 millions de Noirs. Toutefois, les mentalités qui avaient accepté l'esclavage dans le Sud pendant plus de trois cents ans ne disparurent pas avec la guerre. Les questions non résolues pendant la Reconstruction recréèrent des tensions et des problèmes qui persistèrent tout au long du XXe siècle.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles