Seize mai 1877 (Crise du)

            France

Le 16 mai 1877, le maréchal de Mac-Mahon, président de la République, obtenait la démission du président du Conseil, Jules Simon, et formait un nouveau cabinet sous la direction du duc de Broglie. Il reprochait à l'ancien ministère de ne pas avoir su empêcher la Chambre de voter une motion qui invitait le gouvernement à mettre fin à l'agitation des catholiques ultramontains en vue du rétablissement du pouvoir temporel du pape. Le 19 mai, 363 députés déclaraient que le nouveau gouvernement n'avait pas « la confiance des représentants de la nation «. Le 22 mai, le président de la République prononça la dissolution de la Chambre.

Le gouvernement prépara soigneusement les élections, révoquant 25 préfets, de nombreux fonctionnaires, distribuant promesses et décorations. Le 15 août, à Lille, Gambetta déclare : « Quant la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien, il faudra se soumettre ou se démettre. « Le 14 octobre, le pays renvoie 327 républicains contre 208 conservateurs. Broglie démissionne le 19 novembre. Mac-Mahon doit se soumettre, en confiant la présidence du Conseil à Dufaure le 14 décembre, et se démettre le 28 janvier 1878.

La crise du 16 mai 1877 avait consolidé les républicains. Surtout, elle avait discrédité, à tort, la procédure de dissolution, dont aucun président de la IIIe République n'usera plus jusqu'en 1940.