solutréen
Publié le 29/01/2013
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solutréen, culture du paléolithique supérieur, entre l'aurignacien et le magdalénien, dont le site principal est le gisement du Crot-du-Charnier, situé au pied d'un escarpement rocheux connu sous le nom de roche de Solutré, sur la commune de Solutré-Pouilly, en Saône-et-Loire. Découvert en 1866 par A. Arcelin et H. de Ferry, Solutré fut choisie dès 1869 par Gabriel de Mortillet comme site éponyme du solutréen.
La place du solutréen dans la chronologie du paléolithique supérieur fut longue à établir. Il fallut en effet attendre la publication, en 1909, d'un article de l'abbé Breuil intitulé l'Aurignacien présolutréen, épilogue d'une controverse, pour que le solutréen soit définitivement admis comme étant immédiatement antérieur au magdalénien. Le solutréen s'est développé sur une aire géographique limitée au sud-ouest de la France et à l'Espagne lors de la phase la plus froide de la dernière glaciation, entre 20 000 et 16 000 av. J.-C. Ce sont sans doute ces conditions climatiques rigoureuses qui ont gêné son extension, notamment vers le nord, où on le trouve cependant de façon exceptionnelle à Saint-Sulpice-de-Favières, dans l'Essonne, par exemple.
Le solutréen marque l'apogée des techniques de taille de la pierre au paléolithique supérieur. L'outillage est dominé par la présence de pièces foliacées minces et symétriques, aménagées sur les deux faces par de longues retouches en pelure réalisées par pression. Le silex a parfois été chauffé à des températures élevées pour faciliter ce travail. Appelées selon leur forme « feuilles de laurier « ou « feuilles de saule «, ces pièces peuvent atteindre de grandes dimensions (35 cm à Volgu) et sont parfois taillées dans des roches ayant une qualité esthétique identique à celle du cristal de roche, du jaspe ou de la calcédoine.
À la fin du solutréen apparaissent des instruments nouveaux : les pointes à cran en silex pour les armes de chasse, les aiguilles à chas en os pour la couture et peut-être les premiers propulseurs pour augmenter l'efficacité des armes de trait. L'art solutréen est célèbre surtout par les remarquables bas-reliefs sculptés du gisement du Roc de Sers, en Charente, et du Fourneau du Diable, en Dordogne. La grotte de la Tête du Lion, en Ardèche, est ornée de peintures à l'ocre rouge attribuées au solutréen grâce aux datations réalisées sur les restes d'un foyer découvert au pied de la paroi peinte (18 700 av. J.-C.).
Voir aussi art paléolithique.