Devoir de Philosophie

sous-commandant Marcos

Publié le 10/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

sous-commandant Marcos (1957- ), pseudonyme du dirigeant et porte-parole de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), mouvement de guérilla apparu en 1994 dans l’État mexicain du Chiapas et luttant pour la défense de la culture et des droits des populations indigènes.

2 UNE IDENTITÉ MASQUÉE

L’identité du « sous-commandant insurgé Marcos « (en espagnol, subcomandante insurgente Marcos) est incertaine : depuis ses débuts sur la scène politique mexicaine et internationale, il apparaît en effet le visage toujours cagoulé. Le guérillero explique la présence de ce passe-montagne, devenu célèbre au fil de ses interventions médiatiques, tant par la nécessité d’assurer sa protection en restant clandestin que par le souci des militants zapatistes de lutter pour ceux qui n’ont pas de voix ni de visage. De même, il justifie le choix du titre de « sous-commandant « par le fait que « le vrai commandant est le peuple «.

En 1995, le président Ernesto Zedillo dévoile l’identité du sous-commandant Marcos, qui serait Rafael Sebastian Guillen Vicente — une identité niée par le principal intéressé.

Le sous-commandant Marcos serait né à Tampico en 1957, dans une famille relativement aisée. Élevé chez les jésuites à Tampico, puis à Guadalajara, il étudie la sociologie et la philosophie à Mexico. Professeur à l’université métropolitaine de Mexico, il milite au sein de groupes d’extrême gauche avant de rejoindre le Chiapas dans les années 1980.

3 LE LEADER DU CHIAPAS

Dans le Chiapas, le sous-commandant Marcos participe à la constitution d’une guérilla menée contre le gouvernement mexicain en défense des droits des populations indigènes et paysannes du Chiapas même et du Mexique tout entier. Il en prend la direction en 1993 et conduit le 1er janvier 1994 l’insurrection qui fait connaître au monde l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Également porte-parole du mouvement zapatiste, le sous-commandant Marcos se distingue par sa maîtrise des mots et des outils modernes de communication, qu’il semble plus apte à manier que les armes. Après une brève confrontation avec l’armée fédérale, le dialogue est rapidement instauré entre l’EZLN et le gouvernement mexicain. Un climat d’hostilité persiste cependant tandis que le sous-commandant Marcos accuse les autorités de ne pas vouloir négocier.

Sur fond de guérilla larvée, les tentatives de dialogue échouent jusqu’en 2000, date de la victoire historique à l’élection présidentielle du candidat de l’opposition, Vicente Fox, qui reprend les négociations de paix avec l’EZLN. Conduisant une délégation de militants zapatistes dans une marche triomphale du Chiapas à Mexico, le sous-commandant Marcos remporte une victoire éclatante en obtenant des parlementaires que des zapatistes interviennent, masqués, devant le Congrès mexicain le 28 mars 2001 afin de promouvoir les revendications indigénistes. Lui-même ne se présente pas devant le Congrès. Mais, malgré les engagements du gouvernement, la reconnaissance effective des droits et de la culture indigènes piétine. Sur le terrain, dix ans après l’insurrection zapatiste, l’EZLN contrôle plusieurs communautés indiennes, mais son leader peine à renouveler sa lutte.

4 DE LA GUÉRILLA À L’ALTERMONDIALISME

D’emblée, le sous-commandant Marcos ne s’est pas présenté comme les anciens guérilleros marxistes ou populistes des années 1970-1980. Se défendant notamment de vouloir prendre le pouvoir, il entend avant tout combattre la « dictature corrompue « du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui gouverne le pays depuis 1929, et accélérer le changement politique. S’il se présente lui-même comme un anti-héros, « un poète, un rêveur… «, il incarne, dans plusieurs pays d’Amérique latine, ce héros rebelle qui se bat au nom de la justice sociale. Un mythe qu’il tend à cultiver par son usage des médias ainsi que par un certain talent littéraire empreint d’humour. Son discours marxiste s’oriente progressivement vers la dénonciation du néolibéralisme et le mouvement antiglobalisation.

Fort du soutien de la société civile mexicaine et des médias, le sous-commandant Marcos parvient à relier le Chiapas au reste du monde et à ancrer la rébellion zapatiste dans l’altermondialisme. Si son avenir est incertain — d’aucuns doutent de sa capacité et de sa volonté à abandonner le combat clandestin et à s’engager sur la voie de la démocratie —, certains succès du sous-commandant Marcos semblent incontestables : il a permis la prise de conscience de la question indienne et a contribué à la démocratisation du régime en accélérant la chute du régime du PRI.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles