stathouder

stathouder (néerlandais stadhouder, de stade, « lieu « et houder, « qui gouverne «), dans les Pays-Bas espagnols, gouverneur militaire, à l’origine, d’une province à titre temporaire, et qui tient ses pouvoirs par délégation de son souverain ou des assemblées représentatives des provinces.

Cette fonction existe aux Pays-Bas dès le XIII^e siècle. Les stathouders, membres de la noblesse, sont nommés par les ducs régnants comme vice-rois dans chaque province des Pays-Bas. Sous Charles Quint, la fonction est codifiée. Le stathouder participe au Conseil d’État, au Collège de justice et peut convoquer les états généraux de sa province. Mais une ambiguïté réside dans le fait que certains gouverneurs sont désignés par le pouvoir espagnol, tandis que d’autres sont élus par les états généraux.

Au XVI^e siècle, les provinces des Pays-Bas se soulèvent contre l’autorité espagnole. Guillaume d’Orange, stathouder de trois provinces, démissionne. Il est rappelé, en 1572, par les états généraux, au stathoudérat de presque toutes les provinces. Le cumul du stathoudérat de plusieurs provinces et le commandement des armées permettent à Maurice de Nassau, fils de Guillaume I^er, d’exercer un pouvoir quasi monarchique. En 1631, Frédéric-Henri obtient des cinq provinces qu’il gouverne le stathoudérat héréditaire pour son fils, le futur Guillaume II. En 1639, s’y ajoute la capitainerie générale. Après une période sans stathouder à la suite du décès de Guillaume II, sans descendant, Guillaume III est rétabli en 1672 dans la charge de stathouder héréditaire. Enfin, en 1747, Guillaume IV est déclaré unique stathouder pour l’ensemble des Provinces-Unies, et le régime évolue de fait vers une monarchie constitutionnelle.

En 1795, les Provinces-Unies deviennent la République batave, créée sur le modèle de la république révolutionnaire française, et la fonction de stathouder disparaît.