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Succession d'Autriche, guerre de

Publié le 09/02/2013

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Succession d'Autriche, guerre de, conflit européen (1740-1748) provoqué par la rivalité de plusieurs prétendants aux possessions héréditaires de la maison des Habsbourg à la mort de Charles VI, empereur du Saint Empire romain germanique et archiduc d'Autriche.

Avant sa mort, la plupart des grandes puissances européennes, dont le Royaume-Uni de Grande-Bretagne, la France, la Prusse, la Russie et les Pays-Bas, avaient accepté la « Pragmatique sanction « (1713), acte par lequel Charles VI avait assuré à sa fille Marie-Thérèse, la succession sur le trône d'Autriche.

L'acte fut contesté immédiatement après la disparition de Charles VI et trois autres prétendants se déclarèrent : Charles-Albert, prince électeur de Bavière, Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, et enfin le roi Philippe V d'Espagne. Les deux premiers prétendants fondaient leurs revendications sur leur mariage avec des filles de l'empereur Joseph Ier. Auguste III renonça à ses prétentions en 1742, tandis que Charles-Albert parvint à se faire couronner empereur germanique à Francfort en 1742. Il régna jusqu'à sa mort en 1745, sous le nom de Charles VII. Philippe V, quant à lui, réclamait les territoires des Habsbourg (Autriche, Hongrie, Bohême) parce que l'empereur Charles V avait été roi d'Espagne de 1516 à 1556. Les trois prétendants comptaient sur la faiblesse présumée de Marie-Thérèse pour faire droit à leur demande.

La complexité de la guerre de Succession d'Autriche et de ses jeux d'alliances s'explique par le fait qu'elle vit se superposer plusieurs rivalités majeures, austro-prussienne, anglo-française, austro-française et austro-ibérique. Le conflit opposa une coalition soutenant les prétentions de Charles-Albert et comprenant la Bavière, la France, l'Espagne, la Sardaigne, la Prusse et la Saxe, à une alliance entre l'Autriche, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, appuyant Marie-Thérèse.

Le 16 décembre 1740, le roi Frédéric II de Prusse précipita la guerre en envahissant la Silésie, l'une des plus riches possessions autrichiennes (partagée aujourd'hui entre la Pologne, la République tchèque et l'Allemagne). Le théâtre des opérations militaires fut réparti en plusieurs régions d'Europe. Frédéric II s'empara de la Silésie au cours d'une première campagne (1740-1742), qui embrasa toute l'Allemagne.

Le roi de France Louis XV entra dans le conflit durant l'été 1741 sous la pression du parti antiautrichien mené par le maréchal de Belle-Isle, qui pénétra en Bohême jusqu'aux portes de Prague, ce qui lui permit de placer Charles-Albert sur le trône impérial. Il dut se replier en décembre 1742 en raison de la défection de la Prusse, qui se retira de la guerre après avoir obtenu la Silésie par le traité de Berlin (28 juillet 1742).

Le 27 juin 1743, à Dettingen, en Bavière, les troupes de Grande-Bretagne, d'Autriche et du Hanovre l'emportèrent contre l'armée de Noailles. En juillet, la Bavière fit défection, suivie en novembre de la Savoie et de la Saxe. La France se retrouva seule face au Royaume-Uni et l'Autriche, dont les troupes menaçaient sa frontière. Craignant une montée en puissance de l'Autriche, les Prussiens conclurent une seconde alliance avec Louis XV.

La mort de l'empereur germanique Charles VII, en janvier 1745, fit disparaître les causes de la guerre car son fils renonça au trône impérial au profit de François de Lorraine, le mari de Marie-Thérèse. Les rivalités en Italie, dans les Pays-Bas autrichiens et en Silésie allaient prolonger le conflit plusieurs années.

Le 11 mai 1745, les Français du maréchal Maurice de Saxe, remportèrent à Fontenoy (Flandre) une victoire sur les Anglais et les Hollandais commandés par le duc de Cumberland qui leur permit de conquérir les Pays-Bas autrichiens. Après la deuxième campagne victorieuse de Silésie (1744-1745), la Prusse se désolidarisa de nouveau de ses alliés pour signer une paix séparée avec l'Autriche, à Dresde le 2 décembre 1745. Vainqueur à Rocour (11 octobre 1746) et Lawfeld (2 juillet 1747), Maurice de Saxe envahit les Provinces-Unies et prit Bergen op Zoom et Maastricht. Le 10 juin 1746, la défaite des Espagnols et des Français commandés par Maillol, à Plaisance, provoqua la perte de l'Italie et l'invasion de la Provence par les Autrichiens. Ils furent repoussés le 2 février 1747 grâce à la victoire de Belle-Isle à Antibes.

La guerre dite du roi Georges et les guerres dites des œillets entre la France et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne constituèrent respectivement les extensions coloniales nord-américaine et indienne de la guerre de Succession d'Autriche.

Le traité d'Aix-la-Chapelle, signé le 18 octobre 1748, mit un terme à la guerre de Succession d'Autriche et annula presque toutes les conquêtes réalisées pendant la guerre. Marie-Thérèse conserva la plupart de ses territoires, hormis la Silésie, qui fut concédée à la Prusse. Les duchés de Parme et de Plaisance revinrent aux Bourbons d'Espagne.

Malgré sa position de force face à des adversaires désunis, la France renonça à toutes ses conquêtes, Pays-Bas, Nice, Savoie et Madras (Inde), ainsi qu'à ses prises de guerre, et s'engagea à ne pas construire de port militaire à Dunkerque.

Outre Marie-Thérèse, le principal bénéficiaire de la guerre était la Prusse qui devint l'une des plus grandes puissances d'Europe grâce à ses succès militaires et à l'acquisition de la Silésie. La tentative de l'Autriche de récupérer la Silésie fut à l'origine de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui raviva le conflit entre les couronnes de France et de Grande-Bretagne dans leurs colonies d'Amérique du Nord et des Indes.

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