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Suharto

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Suharto (1921-2008), général et homme d’État indonésien, deuxième président de la république d’Indonésie (1967-1998).

2 LE GRAND ARTISAN DES PURGES ANTICOMMUNISTES

Né à Yogyakarta sur le l’île de Java (dans ce qui sont alors les Indes néerlandaises), Suharto est le fils d’un commerçant et chef religieux musulman. Il embrasse la carrière militaire au sein de l’armée coloniale, puis entre en 1943 dans l’armée d’occupation japonaise et intègre la Peta, une milice nationaliste qui va former le noyau de la future armée indonésienne. Après l’indépendance de l’Indonésie (1949), sous la présidence de Sukarno, il se hisse au rang de général en 1960. En 1963, il se voit confier le commandement d’un corps d’élite (baptisé « Réserve stratégique «), entraîné à la répression interne. À ce poste, il contribue à écraser le putsch du 30 septembre 1965 attribué au Parti communiste indonésien (PKI), dont il fait massacrer plusieurs centaines de milliers de membres et sympathisants.

Le président Sukarno, malade et affaibli, lui délègue peu à peu ses pouvoirs. Nommé président par intérim en 1967, Suharto est élu président en 1968.

3 LE « PÈRE « DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Soucieux de conserver une démocratie de façade alors que toute opposition est réprimée, Suharto est par la suite régulièrement réélu (en 1973, 1978, 1983, 1988, 1993 et 1998). Il instaure un « Ordre nouveau « visant le développement économique et la stabilité politique. Au niveau international, il rompt tout lien avec la Chine, rejoint l’ONU et se rapproche de l’Occident. Bénéficiant de l’aide occidentale, il libéralise l’économie en faisant appel aux investissements étrangers pour l’exploitation des ressources naturelles du pays (pétrole, gaz naturel et étain notamment). Dans les années 1980, l’économie indonésienne décolle, et Suharto est présenté comme le « père « de ce développement. Cette croissance se fait cependant au prix d’un régime politique très autoritaire (verrouillage de la vie politique, répression policière, contrôle de la presse) ; elle alimente aussi une corruption qui enrichit le dictateur et son entourage.

Les années Suharto sont également marquées par l’annexion du Timor oriental en 1976, et par une politique d’« indonésianisation « brutale.

4 LA FIN D’UN RÈGNE SANS PARTAGE

Au milieu des années 1990, le régime corrompu et autoritaire de Suharto suscite un mécontentement croissant de la population (en particulier chez les jeunes et les classes moyennes urbaines) et des généraux. Suharto cherche alors à s’appuyer sur l’islam, dans un pays où 80 % de la population est musulmane. À l’extérieur, la réprobation se fait également grandissante (comme en témoigne la remise du prix Nobel de la paix aux leaders indépendantistes timorais monseigneur Belo et José Ramos-Horta).

La crise financière asiatique qui touche de plein fouet l’Indonésie en 1997 affaiblit considérablement le pouvoir de Suharto, alors que la réussite économique des deux décennies précédentes avait permis de faire accepter à la population les abus du régime. Contraint de faire appel au Fonds monétaire international (FMI), Suharto se voit dans l’obligation d’accepter un plan de sauvetage prévoyant la remise en cause d’un certain nombre de monopoles commerciaux accordés à sa famille ou à ses proches.

Lorsqu’il est réélu pour un septième mandat en mars 1998, Suharto est très fragilisé, et la question de sa succession de plus en plus ouvertement posée. Dès le mois d’avril suivant, les étudiants lancent un grand mouvement de contestation, qui s’accompagne d’émeutes liées à la crise économique ; la contestation contre « la corruption, la collusion et le népotisme « prend rapidement de l’ampleur et Suharto, sous la pression du FMI et de l’armée, doit se résoudre à démissionner en mai. Son vice-président, Jusuf Habibie, lui succède à la tête de l’État.

5 LA DISGRÂCE

Inculpé pour corruption — il est accusé d’avoir détourné 550 millions de dollars de fonds publics —, Suharto fait l’objet d’un procès qui s’ouvre en septembre 2000. Arguant de problèmes de santé, il ne se présente pas aux audiences, puis est jugé inapte à comparaître. L’annonce de l’abandon des poursuites judiciaires provoque de violents affrontements dans Jakarta. Si l’ancien dictateur échappe à la justice, celle-ci parvient à rattraper son fils cadet, Tommy, condamné à 18 mois de prison et à une forte amende pour corruption. Puis, accusé d’avoir commandité le meurtre du juge ayant prononcé sa peine, Tommy Suharto est condamné en 2002 à 15 ans de prison. La condamnation du fils préféré de Suharto, qui incarne pour de nombreux Indonésiens la corruption et le népotisme de l’ancien régime, revêt une dimension symbolique considérable dans l’ère post-Suharto.

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