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Sukarno

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Sukarno (1901-1970), homme d’État indonésien, premier président de la république d’Indonésie (1945-1968).

2 LE LEADER DE L’INDÉPENDANCE

Né à Surabaya sur l’île de Java, Sukarno côtoie les milieux nationalistes durant ses années d’études — l’Indonésie est alors une colonie néerlandaise. Après une formation d’ingénieur au Collège technique de Bandung, il s’engage lui-même dans la lutte politique en fondant en 1927 le Parti nationaliste indonésien (PNI). Il se distingue par ses qualités d’orateur et, dès 1929, est arrêté par les autorités néerlandaises en raison de son militantisme ; libéré deux ans plus tard, puis de nouveau arrêté en 1933, il est finalement exilé sur l’île de Florès. En 1942, à la suite de l’occupation de l’archipel indonésien par le Japon, il est libéré par les Japonais ; à l’instar des autres chefs nationalistes, il collabore avec l’occupant japonais qui, en retour, permet la diffusion des idéaux nationalistes et l’organisation de la lutte. Peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, il élabore les « Cinq principes « sur lesquels doit reposer selon lui la vie politique de la future Indonésie indépendante : la croyance en un Dieu unique, le nationalisme, l’humanisme, la démocratie et la justice sociale.

Le 17 août 1945, après la capitulation du Japon, il proclame l’indépendance de l’Indonésie, dont il devient président — son compagnon de lutte Muhammad Hatta obtient la vice-présidence du pays. Mais les Pays-Bas ne renoncent pas à leur ancienne colonie et, en 1948, Sukarno est de nouveau fait prisonnier. Il retrouve la magistrature suprême en 1949, après que les Pays-Bas ont officiellement accordé son indépendance à l’Indonésie.

3 LE PRÉSIDENT D’UNE « DÉMOCRATIE DIRIGÉE «

Durant la première décennie de sa présidence, Sukarno autorise un régime parlementaire qui se révèle très instable. Aussi, après avoir fait écraser les mouvements sécessionnistes qui surgissent dans les années 1950 aux Moluques, aux Célèbes, à Sumatra et à Bornéo, impose-t-il en 1959, avec le soutien de l’armée, un régime présidentiel fort, s’octroyant quasiment tous les pouvoirs à la tête d’une « démocratie dirigée «.

À l’extérieur, Sukarno se pose comme le chef de file de l’Asie du Sud-Est révolutionnaire, et comme le fervent pourfendeur du colonialisme et du néocolonialisme des grandes puissances occidentales. Après avoir présidé à la création du mouvement des pays non-alignés (voir conférence de Bandung, 1955), il sollicite l’aide de l’URSS pour ses revendications territoriales en Nouvelle-Guinée, et obtient le transfert de celle-ci à l’Indonésie en 1962. Il s’oppose, en vain, à la formation de la nouvelle fédération de Malaisie et, à la suite de l’admission de cette dernière à l’ONU, en fait sortir l’Indonésie (1965). Tandis qu’il s’est rapproché de la Chine, il recherche, à l’intérieur, l’appui du Parti communiste indonésien (PKI) afin de contrebalancer l’influence de l’armée, suscitant au sein des généraux un ressentiment grandissant.

4 UNE CHUTE LENTE FACE AU GÉNÉRAL SUHARTO

Ces ambitions extérieures, combinées à une politique d’économie planifiée et à la corruption du régime, conduisent l’Indonésie à la ruine. Le 30 septembre 1965, un coup d’État manqué, attribué par l’armée au PKI, précipite la chute de Sukarno, politiquement affaibli et malade. Il ne peut empêcher le massacre de centaines de milliers de militants et sympathisants communistes orchestré par le chef du commandement stratégique de l’armée, le général Suharto, qui prend progressivement le pouvoir. En mars 1967, il est contraint de lui céder définitivement le gouvernement. Il vit dès lors, et jusqu’à sa mort survenue à Jakarta le 21 juin 1970, en résidence surveillée.

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