Taika, réforme de l'ère
Publié le 07/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Taika, réforme de l'ère, grande réforme politique et économique, édictée dans le Japon ancien par Nakatomi no Kamatari (614-669) entre 645 et 649.
2 | LA SITUATION POLITIQUE AU DÉBUT DU VIIE SIÈCLE |
La mort de Shotoku Taishi en 621 marque le début de la domination des Soga sur la cour impériale. Le pouvoir de Soga Iruka et de son père Soga Emishi est tel qu’ils n’hésitent pas à faire assassiner le fils de Shotoku Taishi et à placer sur le trône l’empereur Jomei en 628.
Cependant, l’impératrice Kogyoku, qui succède à Jomei en 642, abdique en 645 en faveur de son frère, connu sous le nom de Kotoku tenno (645-654). Le prince Naka no Oe, fils de l’empereur Jomei, est désigné comme prince héritier, tandis que Nakatomi no Kamatari est nommé « ministre du centre «. Naka no Oe et Nakatomi no Kamatari jouent ainsi un rôle très important dans les affaires de la cour, et sont aidés dans leur tâche par de nombreux étudiants revenus de Chine. Un conflit, dont on ne connaît pas les raisons, éclate entre ce groupe de réformateurs et les Soga : Soga Iruka est assassiné en 645, tandis que son père Emishi est poussé au suicide.
3 | LA TENEUR DES RÉFORMES : LE CODE TAIKA |
L’année 645 marque le début de l’ère Taika (Taika no, « ère de la grande réforme «). C’est la première fois que le Japon choisit un nom d’ère à la chinoise, la première fois aussi que sont adoptés divers édits directement inspirés du système chinois.
Les mesures datant de 645 décident du recensement systématique des hommes et des terres. Mais l’édit le plus important, qui établit une nouvelle organisation administrative, agraire et fiscale, date de 646 : la maison impériale comme les clans puissants se voient retirer la gestion directe de leurs domaines, en échange d’une rente équivalente et, le plus souvent, d’une charge bureaucratique. Dans les provinces sont dépêchés des administrateurs, fonctionnaires d’État, dont le rôle est de gouverner les villages et les districts, de tenir les registres de population ainsi que le cadastre et de percevoir l’impôt. Les terres sont ainsi réparties de façon équitable entre les familles, et les diverses taxes sont dès lors calculées en nature, en fonction de la production effective de chaque exploitation.
L’objectif principal de cette réforme est la mise en place d’un système central fort, permettant de contrôler les grandes familles, de maîtriser la production et d’introduire une fiscalité efficace et équitable. Fondé sur une sorte de nationalisation des terres, le système est cependant mis en péril par les exemptions accordées aux temples bouddhistes et aux courtisans influents.
Aussi le code de l’ère Taika est-il suivi par celui de Kiyomihara, élaboré sous le règne de l’empereur Temmu (673-686), puis par celui de Taiho, décidé par son épouse l’impératrice Jito (686-697), appliqué jusqu’en 758, puis révisé en une nouvelle version dite « de Yoro «. Cette mise en place progressive aboutit à la centralisation effective du pays et à la création d’une administration puissante et très hiérarchisée, qui permet l’éclosion de ce qu’on appelle « l’État régi par les codes « (ritsuryô).
Liens utiles
- Démocratie et mondialisation: de l'ère utopique à la dystopie
- Note de synthèse Sur les principales dispositions de la réforme des soins en milieu pénitentiaire
- La politique à l’ère du ressentiment. Le sombre héritage des Lumières
- résumé l'ère du vide
- BEAU DANS LA MUSIQUE (DU), Essai de réforme de l'esthétique musicale, Eduard Hanslick