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Témoignages de Pindare

Publié le 22/02/2012

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pindare
Ce que fut la vie d'Apelle se réduit à quelques anecdotes. Selon Pline, Alexandre lui a offert sa maîtresse Pankaspé à laquelle d'autres auteurs donnent le nom de Campaspe. " Au reste Alexandre donna une marque éclatante de l'estime dans laquelle il le tenait : il l'avait, en effet, chargé de peindre nue, par admiration pour sa beauté, la plus chérie de ses maîtresses, nommée Pankaspé. L'artiste, tout en travaillant, devint amoureux d'elle et Alexandre, qui s'en aperçut, la lui donna. Grand homme par le courage, plus grand encore par son empire sur lui-même, une telle action ne lui fait pas moins d'honneur qu'une victoire car il se vainquit lui-même. Non seulement il abandonna à l'artiste ses plaisirs, mais encore ses affections, sans se laisser ébranler par le souci de sa favorite qui allait passer d'un roi à un peintre. Il y en a qui pensent qu'elle servit de modèle pour l'Aphrodite Anadyomène. " Cet autre récit de Pline montre que l'un des premiers " critiques d'art " fut le cheval d'Alexandre : Alexandre, ayant vu à Éphèse son portrait peint par Apelle, n'en fit pas les éloges que méritait la peinture. Mais son cheval ayant été mis en présence du tableau se mit à hennir dans la direction du cheval représenté sur le portrait, comme s'il était vivant lui aussi : " Eh bien ! roi, lui dit alors Apelle, ton cheval paraît s'entendre beaucoup plus que toi à la peinture. " Enfin cette dernière anecdote rapportée par Pline fait du mode sur lequel Apelle travaille une référence qui demeure un modèle dans les ateliers pendant des siècles et des siècles : " Apelle s'était fait une règle de ne jamais laisser passer une journée, quelque occupée qu'elle fût, sans s'être exercé dans son art en dessinant quelque trait : ce qui passa en proverbe (" Pas un jour sans une ligne "). Lorsqu'Apelle avait terminé un ouvrage, il l'exposait sur une loggia à la vue des passants et lui-même, caché derrière le tableau, écoutait les critiques qu'on en faisait, préférant le jugement du public comme plus exact que le sien… Il fut, dit-on. repris par un cordonnier pour avoir mis une bride de moins qu'il n'en fallait a la face interne d'une crépide. Le lendemain le même cordonnier, tout fier de la correction due à sa remarque de la veille, s'en prit à une jambe. Apelle, alors, tout en colère, se montra pour s'écrier qu'un cordonnier n'avait rien à juger au-dessus de la crépide, mot qui, lui aussi, a passé en proverbe. "

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